Synopsis

Paris 1991 au 36 quai des orfèvres, Franck Magne entre dans un des groupes prestigieux de la crim’ dirigé par Carbonnel. Il est affublé, comme tous les membres du groupe d’un nom de code. Carbonel par jeu de mot avec le patronyme Magne choisit « Charlie ». L’accueil n’est guère chaleureux et  « Bougon » le plus ancien des enquêteurs du groupe donne à Charlie le dossier « Pascale Escarfail » une jeune femme tuée puis violée dans des conditions atroces. Charlie doit regarder d’un œil neuf ce dossier. Paris 2001 à quelques semaines du procès de Guy Georges, son avocat maître Ursulet demande de l’aide à maître Frédérique Pons…

rueducine.com-l-affaire-SK1-photo (2)

CRITIQUE

Bertrand Tavernier ne cache pas son admiration pour ce film. Il est effectivement difficile de ne pas rapprocher ce film de « L-627 » tourné par le réalisateur lyonnais en 1992.

Même volonté de retranscrire la réalité de la police à une époque donnée. 1992 pour Tavernier, les années 1991-2001 pour Tellier.
Même sincérité du propos sans effets de caméra et même désir de donner la part belle aux acteurs en les filmant à hauteur d’homme et montrer ainsi les atermoiements de ces hommes qui maintiennent au mieux la paix dans les rues du pays avec un manque de moyens criant.
On peut ainsi comprendre ce qui rapproche Tavernier de Tellier d’autant que pour ce dernier « L’affaire SK1 » est son premier film de cinéma.

Frédéric Tellier et son scénariste David Oelhoffen se sont basés sur l’énorme travail journalistique de Patricia Tourancheau pour le journal « Libération » et grande spécialiste des affaires criminelles et de justice qui a publié « La traque » publié en 2010 reprenant l’affaire Guy Georges dans son aspect policier et judiciaire.

rueducine.com-l-affaire-SK1-photo
Frédéric Tellier a l’habileté de monter en parallèle les difficultés d’une enquête qui s’étale sur 7 années, les préparatifs du procès et le procès.

Même si l’on connaît l’affaire, que le film nous montre d’emblée que Guy Georges a été arrêté, il n’empêche que le film contient un suspens terrible sur la traque de ce tueur en montrant les fausses pistes ainsi que les moments d’abattement des hommes de la crim’ devant une enquête qui piétine.

Cette affaire SK1 a marqué le 36 à tel point qu’elle est à l’origine de grands changements dans son fonctionnement. Fini les enquêtes chacun dans son coin, aujourd’hui les fichiers sont informatisés et systématiquement recoupés. La recherche systématique d’ADN sur les lieux de crimes avec une banque de données d’empreintes ADN, et la possibilité de soumettre tout suspect à  ce dépistage.

Côté distribution rien à redire. Raphaël Personnaz autre point commun avec Bertrand Tavernier : il a joué le duc d’Anjou dans « La princesse de Montpensier » (2010) et Arthur Vlaminck dans « Quai d’orsay » (2013). Deux magnifiques rôles.
Celui-ci est son troisième rôle marquant dans sa carrière. Il est tout à fait crédible en jeune flic qui se fait happer par une enquête au très long cours.

 

Ce film est recensé dans la page : LE FILM POLICIER ET LE THRILLER FRANÇAIS DE 1945 à 2015.

rueducine.com-l-affaire-SK1-photo (3)

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

L’avocate des parties civiles fait craquer le prévenu qui d’un coup montre sa face criminelle dans un geste menaçant qu’il n’a su réprimer. L’effroi glace la salle d’audience. Beau face à face de Alexia Barlier et Adama Niane.

L’ANECDOTE

Pour que l’authenticité de la reconstitution soit la plus parfaite, beaucoup des véritables intervenants (surtout du côté de la police et de la justice) ont donné des indications sur les décors, l’ambiance générale, et moult détails lors de l’écriture du scénario et lors du tournage qui ont été précieux pour Frédéric Tellier pour réaliser son film.

NOTE : 18/20

Video & Photo

1 videos 6 photos

Write a comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *