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Synopsis

Dans un château en île de France, une démonstration de missile est organisée pour de futurs acheteurs. Une fois ceux-ci partis, un des hommes, Jacques Mouzon du consortium de vente d’armes Emmerich demande à parler au PDG. Mais celui-ci refuse arguant que pour lui il est l’heure d’aller se coucher. Les hommes quittent le château. Il fait nuit et sur la route Michel Gerfaut rentre aussi sur Paris à bord de sa voiture. Il aperçoit la voiture de Mouzon sur le bord de la route, la portière ouverte. L’homme est encore dans sa voiture grièvement blessé. Gerfaut emmène Mouzon à l’hôpital le plus proche. Mais déjà il est suivi par deux individus. Pendant qu’il attend pour faire un dossier, les deux hommes fouillent sa voiture et tombent sur des papiers indiquant son nom et son adresse…

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CRITIQUE

Comment un film qui semble prometteur sur le papier devient à peine regardable!

Lisez plus tôt ceci : Nous sommes en 1980, François Mitterrand n’est pas encore Président de la République Française. La France commence à se lasser de la droite au pouvoir depuis 1958 De gaulle, Pompidou, Giscard d’Estaing 22 ans de pouvoir. Les affaires commencent à pleuvoir accompagnées des puanteurs du clientélisme, de la corruption et de la fin de règne.

Quelques films politico-policier sont déjà sortis.
Le premier d’entre tous est  « L’attentat » (1972) de Yves Boisset suivi par « Le juge Fayard dit « Le shérif«  » (1977)  Il y a eu Jean Yanne et son esprit anar pour « Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil » et « Moi y en a vouloir des sous » (1973) ainsi que « Les chinois à Paris » trois comédies dont la dernière affligeante.
Il y a eu aussi  aussi « Adieu Poulet » (1975), de Pierre Granier-Deferre et enfin « Mort d’un pourri » (1977) de Georges Lautner.  Ces deux films étant plutôt de bonne qualité.

C’est assez peu quand on sait qu’en Italie, le cinéma politique exulte depuis le début des années 1960. On se dit donc que Jacques Deray (qui n’est pas un manchot à la caméra, un roman de Jean Patrick Manchette qui n’est pas le dernier dans le domaine du polar et Alain Delon qui jusqu’à présent alternait les genres et les rôles) cela pouvait être prometteur.

Mais voila Le problème. Non seulement Alain Delon est acteur principal, mais il est aussi producteur et scénariste et donc de fait quasi coréalisateur. Pour ajouter au glamour, son personnage est joueur de poker et tire au pistolet comme un cador. Il a donc un passé militaire ou barbouzard. Mais pourquoi donc ne pas y faire allusion et lui donner une épaisseur psychologique d’un micron?

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Et donc le film se contente juste de mettre en valeur l’acteur vedette pour en faire une icône française.
Mais le film en pâtit et gravement.

De l’aspect politico-militaro-financier il ne reste plus que des miettes laissées au profit du thriller et de la chasse à l’homme. Alain Delon se filme sous toutes les coutures même quand il pourrait être hors champs. Quand par exemple son ami des service secrets rentre dans son appartement afin de vérifier qu’aucun piège n’est installé. On voit Alain Delon attendre dans la voiture. Passionnant!
Quand je vois des acteurs comme François Perrot, André Falcon, Michel Auclair et Pierre Dux ainsi sacrifiés je me dis que le cinéma de Delon ne tourne pas rond.

D’ailleurs il aura vite compris dans ses prochaines productions et réalisations « Pour la peau d’un flic » (1981), « Le battant«  (1983), qu’en face de lui il ne faut pas qu’il ait trop de grosses pointures.
Dalila Di Lazzaro joue les utilités blondes aux mignons petits seins, rôle que lui reprendra Anne Parillaud dans les deux films précédemment cités.

Les invraisemblances s’accumoncellent comme disait ce cher Frédéric Dard et le spectateur voit un film qui tourne à plein régime dans le vide!

Jacques Deray la bride au cou réalise ce film sans génie aucun, les scènes d’action se succèdent aux scènes d’action on ne comprend pas les motivations des uns et des autres à faire un tel carnage qui en toute vraisemblance ne peut mettre qu’en émoi les journalistes de tout poil. Et déclencher des enquêtes policières tous azimuts.
On frise la catastrophe industrielle.

Claude Bolling laisse tomber le jazz pour une BO avec cordes assez réussie. Du moins plus que le film.

Ce film est recensé dans la page : LE FILM POLICIER ET LE THRILLER FRANÇAIS DE 1945 à 2015.

 

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LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

La scène de western dans une station service (1 mort, 1 blessé, 1 disparu) qui conclut une longue poursuite en voiture dans Paris. Au lendemain de laquelle un  flic vient voir Gerfaut et ne l’arrête même pas. Ah bon?

L’ANECDOTE

A propos de ce rôle Alain Delon dit en 1980 « Les gens ne me veulent pas autrement qu’ils m’imaginent. Mon nouveau film est un retour à ce personnage, un héros un peu solitaire, en marge de tout, des hommes et de la société, une sorte de loup plongé dans une jungle hostile« .
N’en jetez plus la cour est pleine!

NOTE : 07/20

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