Synopsis

Une jeune professeur d’anglais, Madeleine Marsan arrive à Paris et s’installe dans la pension de famille « Au duc d’Aumale ». La jeune femme recherche un poste d’enseignante. la propriétaire de la pension lui dit de s’adresser à Pierre Ruffin un de ses pensionnaires bibliothécaire. Mais Madeleine Marsan ne l’ose et cherche par elle même;  en vain. C’est en ramenant quelque temps plus tard un livre à la bibliothèque de Pierre Ruffin que celui-ci promet de lui trouver une place chose faite le lendemain. Mais Pierre Ruffin se fait aussi appeler monsieur Fernand et a de mouches activités en parallèle…

CRITIQUE

Film noir à la française qui est une sorte de transition entre le Jean Gabin d’avant-guerre où il jouait souvent des rôles de révolté ou de marginal sombrant dans la violence et au destin tragique, icône du monde ouvrier et le Jean Gabin Soit gangster soit flic mais bien plus individualiste, et représentant d’un anarchisme de droite.

Ce film oscille entre les deux personnages. Il a parfois les accents de révolte de « Le jour se lève » (1939) de Marcel Carné, mais dessine aussi un vieux gangster dont l’archétype sera formellement dessiné dans le film de Jacques Becker « Touchez pas au grisbi » sorti la même année que le film de Georges Lacombe et qui relancera la carrière de Jean Gabin.

Le film est plaisant à voir, sans atteindre des sommets de cinéma, avec un Jean Gabin gentleman le jour et truand la nuit. C’est à la charmante Madeleine Robinson que revient la mission de donner de la chair à la relation entre cet homme et cette femme tous les deux au passé chargé et qui comme deux solitudes se comprennent et fusionnent. Elle y parvient en partie son interprétation étant par trop froide et manquant de passion.

Les scènes dans la pension de famille sont une grande réussite et sont un témoignage d’une façon de loger à Paris (et dans les grandes villes françaises) aujourd’hui révolue.

La réalisation de Georges Lacombe est efficace et rend à ses acteurs les honneurs.

La musique de Francis Lopez est une belle petite réussite. Elle s’insinue dans le film et en devient indispensable.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

La scène où Ruffin avoue son passé de médecin qui a voulu aider une famille de bourgeois que la grossesse de leur fille déshonorait, et dont l’avortement hâtif a mal tourné, lui faisant perdre sa renommée, son travail et pourchassé par la justice. Du grand Jean Gabin.

L’ANECDOTE

Jean Gabin (1904-1976) a tourné 3 films avec le réalisateur Georges Lacombe (1902-1990). « Martin Roumagnac » (1946), « La nuit est mon royaume » (1951) et « Leur dernière nuit« .

NOTE : 13/20

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