Synopsis

1846, Glyn McLyntock dirige un convoi de pionniers il veut les amener dans les montagnes de l’Oregon territoire encore vierge. Ils sont une centaine à vouloir s’installer pour y cultiver la terre. C’est aussi le dessein de McLyntock. Alors qu’un soir il part en éclaireur, il tombe sur un lynchage. McLyntock interrompt à temps l’exécution. Il sauve un certain Emerson Cole. Lors de l’échange des civilités l’un et l’autre se connaissent de (mauvaise) réputation. Le soir même le camp est attaqué par des indiens, pour Cole et McLyntock  c’est l’occasion de mettre à l’épreuve une amitié débutante…

CRITIQUE

Les Etats-Unis d’Amérique ne sont pas nés sur une belle confluence de bons sentiments. Bien au contraire.

Et c’est ce qu’Anthony Mann et son scénariste Borden Chase nous montrent. Car le fond de l’histoire se base sur la violence. Violence individuelle incarnée par McLyntock et Cole, violence collective incarnée par les spéculateurs. Ceux-ci n’hésitent pas à revenir sur des contrats signés pour vendre avec une énorme plus value des denrées destinées à des colons à des mineurs dans des villes où surpopulation, afflux d’argent et inflation règnent en maître.

Anthony Mann pose aussi le choix de civilisation qui s’offre entre les futurs fermiers ou exploitants agricoles et les chercheurs d’or. Visiblement Mann et Chase choisissent les premiers qui paraissent solidaires et désapprouvent les mineurs et leur individualisme qui ne peut que les mener à leur perte.

Pour incarner ces deux mondes le réalisateur s’entoure de James Stewart et Arthur Kennedy tous deux absolument remarquables. Ces deux hommes ont vécu la violence la plus répréhensible, et il semble que les deux cherchent à se ranger des armes. Mais pour y parvenir le chemin est bien long et fait appel à leur expertise d’assassins.

Le film est enfin un bel objet sur l’amitié qui va pour l’un jusqu’à l’abnégation de renoncer à une femme, pour l’autre jusqu’à la trahison.

Anthony Mann pose sa caméra dans des décors naturels à la fois beaux et hostiles. Sydney Pollack avec « Jeremiah Johnson » (1972) poussera cet angle jusqu’au sublime.
Le film permet aussi de visiter plusieurs facettes du western : le convoi de pionniers, la ville violente et son potentat, les indiens, la traversée du territoire en bateau à vapeur, la ruée vers l’or et ses fléaux, l’affrontement entre deux communautés…

Ainsi Anthony Mann inscrit-il son film dans le genre avec superbe et l’installe parmi les westerns inoubliables.
La musique de Hans J. Salter est inspirée et donne un souffle supplémentaire au film.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Alors que Cole  a dérobé son cheval à McLyntock celui-ci obstiné suit à pied le convoi. la scène est filmée de l’arrière d’un chariot. On ne voit pas le héros mais on l’imagine et ça c’est très fort!

L’ANECDOTE

Avec James Stewart Anthony Mann a trouvé son interprète idéal. « Winchester 73 » (1950), « Les affameurs » (« Bend of the river« )(1952), « L’appât » (« The naked spur« ) (1953), « Je suis un aventurier » (« The far country« ) (1954), « L’homme de la plaine » (« The man from laramie« )(1955).

NOTE : 15/20

Video & Photo

1 videos 14 photos

Write a comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *