Synopsis

Années 1970, une vieille milliardaire américaine écume la planète en jouant aux cartes contre des pauvres et les tond systématiquement. Ce jour elle débarque à Rome dans sa splendide villa avec vue sur le dôme de la basilique Saint Pierre mais aussi non loin d’un bidonville dans lequel vivent Peppino et Antonia deux chiffonniers qui sont ses adversaires habituels au jeu de Scopa autrement appelé Scopone scientifico. Mais la vieille les appelle « mes chers amis » et en fait ses obligés en leur offrant l’avance de la première mise. La vieille est persuadée que sa richesse provient de son intelligence supérieure à celle de ses adversaires. La vieille semble donc, et c’est le curé du bidonville qui le dit, « invincible comme la mort« . Or la vieille est fatiguée. Le bidonville se cotise pour permettre à Peppino et Antonia de la lessiver jusqu’à son dernier dollar…

CRITIQUE

Luigi Comencini livre un film terrible sur les relations entre riches et pauvres.

A la fois le respect qu’inspire une personne fortunée et aussi la haine qu’elle engendre, leur faisant miroiter la possibilité de remporter une partie de sa richesse mais ne les laissant que face à eux-mêmes et encore plus pauvres après son passage.

Mais surtout ce sont les relations entre pauvres qui font le plus mouche. Ceux-ci obnubilés par l’appât du gain tirent des plans sur la comètes, imaginent le partage de la fortune, et des stratégies pour tondre la vieille . En vain puisque le puits sans fonds de sa fortune lui permet de se récupérer de toutes les situations.

Alberto Sordi est magnifique.
Mais Silvana Mangano en femme persuadée que son mari n’est pas à la hauteur des enjeux est absolument remarquable.
Bette Davis fait un exceptionnel numéro de sadisme monétaire.

Luigi Comencini s’affirme comme un maître de la comédie à l’italienne.

Le réalisateur aidé de son scénariste Rodolfo Sonego affirme (et peut on lui donner tort?) que la femme domine l’homme par son caractère et son intelligence supérieure, et que l’argent et ceux qui le possèdent sont en place pour des temps immémoriaux. A moins qu’une solution radicale et définitive pour cette classe sociale ne s’impose aux pauvres.

On peut comprendre que les italiens n’aiment pas leur cinéma. Avec tous les coups de griffes acérées que le peuple italien a reçu pendant une quinzaine d’années de la part de réalisateurs remontés et déchaînés.

La musique de Piero Piccioni est très discrète. Mais le film est tellement dense qu’elle ne manque pas.

 

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Réunion devant la bicoque de Peppino et Antonia. Doit-on s’arrêter là, près un gain substantiel ou bien poursuivre et ruiner la vieille. Tout le bidonville fait ses comptes!

rueducine.com-davide-di-donatelloL’ANECDOTE

Silvana Mangano reçoit pour ce rôle le David di Donatello (équivalent des césars) de la meilleure actrice.

NOTE : 17/20

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