Synopsis

Paris années 1970, Henri Rainier, cadre, est en recherche d’emploi. Il se retrouve avec plusieurs cadres dans un centre de recrutement au méthodes modernistes. Il a été il y a quelques temps évincé sans ménagement de la banque familiale Miremant de Nully Heldorff, accusé de négligence par ses supérieurs pour ne pas dire de complicité avec un certain Claude Chevalier D’Aven qui a laissé un trou de plusieurs centaines de millions de francs. Bien entendu il n’est qu’un agneau sacrificiel afin d’épargner membres de la famille et du directoire…

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CRITIQUE

Tourné sous la présidence de Valery Giscard d’Estaing, le film se penche sur le scandale de la Garantie Foncière qui a éclaté en 1971 sous la présidence de Georges Pompidou.

Le scandale a mis en avant l’affairisme d’un député de l’Union pour la Défense de la République (UDR) parti Gaulliste d’alors, André Rives-Henrÿs associé à un homme d’affaires qui s’avérera véreux Robert Frenkel.

Tous deux avec des appuis ministériels montent la Garantie Foncière une société civile de placements immobiliers. Cette société achète des immeubles et facture des loyers qu’elle reverse aux souscripteurs de l’agence à des taux supérieurs à 10%. L’argent des souscripteurs finance les investissements de la société. Ce n’est rien moins qu’un système de Ponzi qui dans les années 1920 à Boston mit en place un tel système frauduleux qui inévitablement à moyen ou long terme finit par chuter.

Le système de Ponzi le plus durable et perfectionné fut celui de Bernard Madoff balayé par la crise des subprimes en 2008.

Le film se contente de décortiquer une affaire financière et évacue le côté politique. Ce n’est déjà pas mal.
Le film est tiré d’un roman de l’auteure Nancy Markham. Livre que je n’ai pas lu. Je ne sais ce qui a été gardé ou supprimé.

Le film a certes vieilli formellement mais le message non.

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Montrer que les gros poissons parviennent à se tirer d’affaire à meilleur compte (même devant la justice) que les sous-fifres est une banalité à pleurer. Et le film vient confirmer les faits.

La distribution est grandiose au premier rang Jean-Louis Trintignant qui joue un petit cadre qui a trop fréquenté son Président et a trop été subjugué par le pouvoir.
Michel Serrault en Président de la banque sans scrupule est parfait. Le scénario souligne de façon implacable les petites magouilles de la banque. Enfin la réalisation qui fait à certains moments appel à l’étrange (la panne d’électricité non expliquée) dans des décors immenses, où les hommes ne sont qu’infimes choses.

Christian de Chalonge avec le personnage de la syndicaliste Arlette Rivière rappelle les débuts d’Arlette Laguiller syndicaliste au Crédit Lyonnais puis égérie du parti d’extrême gauche Lutte Ouvrière (LO).

Le film est couronné de deux César comme meilleur film et meilleur réalisateur.rueducine.com-cesar

La musique très contemporaine de Patrice Mestral ne laisse guère de souvenir d’elle. Mais lors du visionnage du film, elle joue pleinement son rôle.

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LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Le rendez-vous dans le train à la gare de Lyon entre Henri Rainier et Claude Chevalier D’Aven dans ses derniers jours de liberté qui fait comprendre au petit cadre qu’il n’a été que l’homme qu’il fallait sacrifier et qu’un bordereau signé à blanc qui a permis à la banque de se refaire sur le dos des souscripteurs traîne quelque part.

L’ANECDOTE

On peut regretter que Christian de Chalonge ait été délaissé par le cinéma ou qu’il ait délaissé le cinéma au profit d’un travail moins brillant pour la télévision.

NOTE : 13/20

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