Synopsis

New York années 1950 le lieutenant de police Diamond est sur le sellette. Depuis des mois il pourchasse un certain Brown sans engranger la moindre preuve que celui-ci est à la tête d’un vaste réseau criminel. Pire son chef le soupçonne d’être amoureux de Susanne Lowell la petite amie du présumé gangster. Et d’avoir pour cela gaspillé l’argent du contribuable. Le capitaine Peterson le relève de l’affaire. Mais Diamond poursuit son enquête malgré tout…

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CRITIQUE

Très jolie perle noire.

Scénario abouti et réalisation qui allie inspiration mais aussi débrouillardise afin de cacher une production désargentée.

Joseph H. Lewis et son photographe de plateau John Alton déploient des trésors d’ingéniosité pour masquer cet inconvénient. En jouant beaucoup sur les seconds plans dans la pénombre, en divisant les sources de lumière des premiers plans avec une source, deux au maximum. Non seulement cela permet des économies mais en plus l’intelligence de la mise en scène met en valeur ces éclairages et donnent au film un cachet exceptionnel.

Ajoutez donc que le scénario évite les clichés du genre.
Par exemple lorsque l’on voit la compagne du gangster qui fascine le policier (Jean Wallace épouse de Cornel Wilde à l’époque), le spectateur se dit : « voici la femme fatale ». Or point.

Comme je le dis souvent (et je ne suis pas le seul) pour qu’un film policier ou un thriller soit réussi, il faut que le méchant d’abord et avant tout le soit. Et c’est bel et bien le cas.

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Richard Conte est un mafieux de premier choix.
Ses seconds couteaux Lee Van Cleef et Earl Holliman sont aussi très bons.
Le film nous offre quelques personnages intéressants comme cet ancien capitaine de bateau reconverti dans les antiquités, la première femme du mafieux, une certaine Alicia, dépressive et apeurée, ainsi que la danseuse amoureuse du flic mais en pure perte.
Cornel Wilde manque un brin de charisme mais l’histoire est tellement forte que cet inconvénient devient accessoire.

Ajoutez à cela la formidable musique de David Raksin qui sort le big band pour un soundtrack d’enfer.

 

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LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Mister Brown déjoue la tentative de son second de prendre sa place. Il l’assassine en le privant de son sonotone. Les rafales de mitraillettes sont muettes. Surprenant.

L’ANECDOTE

Philip Yordan a réellement écrit ce scénario.
Je précise cela car pendant le maccarthysme, parmi les dizaines de scénaristes black listés ou écartés des studios parce qu’ils étaient de sensibilité communiste ou fréquentaient des communistes, Philip Yordan a été un intermédiaire. Le problème c’est qu’il permettait aux black-listés d’écrire leur scénarios mais proposait leur travail sous son nom et rétribuait les véritables auteurs bien en dessous du tarif, empochant la différence.
Avec certains il a poursuivi cette collaboration nègre-auteur bien après les années noires qui ont asséchées Hollywood. Un personnage peu recommandable.

NOTE : 17/20

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