Synopsis

Par une nuit de pleine lune un traîneau transportant le professeur Abronsius de l’université de Koenigsberg et son assistant Alfred est attaqué par des loups affamés. Ceux-ci sont finalement repoussés à coup de parapluie par le jeune Alfred. Les deux hommes viennent en Transylvannie dans le secret espoir de mettre la main sur les vampires et détruire ces monstres sanguinaires dont le nombre semble croître. Ils arrivent dans une auberge tenu par un certain Shagal et sa femme. Ils ont une fille Sarah et une servante Magda logée à demeure. Dans chaque pièce de l’auberge des grappes d’ail pendent aux poutres et aux murs. Mais tout cet ail n’est pas fait pour éloigner les vampires disent les gens du village, d’ailleurs il n’y a pas de vampires et encore moins de château. La nuit est un peu mouvementée, le père Shagal trompant sa femme avec la servante. Le lendemain matin alors qu’ils prennent le petit déjeuner vient un affreux bossu acheter des bougies par dizaines. Le professeur Abronsius demande à Alfred de le suivre…

CRITIQUE

Si le ton de la comédie est un peu dépassé, il en reste quand même de savoureux passages.

Gérard Brach et Roman Polanski s’amusent à détourner les codes de la littérature et des films de vampires. Le film conserve donc un côté horrifique tout en y ajoutant de la comédie souvent burlesque.

Le travail sur l’ambiance du film est minutieux : Les décors de Wilfred Shingleton qui a cette même époque travaillait sur la série britannique « Chapeau melon et botte de cuir » (« The avengers ») sont absolument grandioses.
Le summum étant le château labyrinthique auquel il ne manque pas la vaste bibliothèque, le corridor avec les chambres, et la grande salle qui finit en salle de bal. Créneaux et murailles enneigées avec vue sur le cimetière et la crypte. Il ne manque rien et le travail sur les détails (chandeliers surchargés de bougie fondue, toiles d’araignées abondantes, baignoire sabot dont l’ornementation en cuivre s’altère et fait des traînées sur l’émail etc…).

 

Même souci sur les costumes poussiéreux des vampires lors du bal et ceux biens plus rustiques des gens de l’auberge. Sophie Devine (1901-1966) signe ses ultimes costumes pour le cinéma.

Côté interprétation le duo Polanski, MacGowran fonctionne à merveille.
Tous deux sont complémentaires et un peu semblables en même temps. Les deux sont de doux rêveurs qui ont de brusques accès d’intrépidité qui finissent en général en déconfiture. Et ce jusqu’à la toute fin. Les méchants vampires sont parfaits dans leur registre et roulent les « r » avec un sérieux effrayant. Les vilaines trognes du début du film dans l’auberge sont un régal de comédie.
La beauté de Sharon Tate irradie le film. Elle me fait penser à Françoise Dorléac de par leur destin tragique et par leur propension à jouer dans tous les genres.

Enfin la musique du compositeur polonais Krzysztof Komeda joue sur les dissonances et les airs a cappella de voix de femmes comme un appel de sirène dans les châteaux de vampires ou en chœurs pour imiter une meute de loups. Belle musique sensorielle.

 

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Le bossu Koukol serviteur du maître amène les deux invités surprise le professeur Ambrosius et Alfred au comte Von Krolock. Ils passent par la galerie des portraits des ancêtres du comte qui vaut à elle seule le détour.

L’ANECDOTE

Un premier montage exécuté par la Metro Goldwin Mayer (MGM) avec un dessin animé et un préambule expliquant ce qu’était un vampire sortit aux Etats Unis. Catastrophe! Pragmatique (souvent quand il est question d’argent) le studio demanda à Roman Polanski de monter lui-même le film. Le succès fut de mise.

NOTE : 15/20

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