Synopsis

Dans le bled fictionnel de Wakonda (Oregon) la famille Stamper bûcherons de père en fils refuse de faire grève comme tout le reste du village et continuent à abattre du bois pour le vendre à un vil prix. Ceux qui tentent de les approcher se font accueillir à coup de dynamite. Même les pontes du syndicat et des menaces sous entendues ne parviennent pas à les convaincre. Par leur faute la grève s’éternise et le village s’appauvrit. Un beau jour revient Hank le fils adultérin de Henry le patriarche…

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CRITIQUE

Je signale rapidement que l’affiche française du film est particulièrement hideuse; mais que surtout ça ne rebute pas les éventuels spectateurs ce serait dommage.

Il s’agit donc du deuxième film réalisé par Paul Newman qui sur celui-ci remplace au pied levé Richard A. Coll qui quitte le projet quelques jours après le début du tournage pour des raisons artistiques et personnelles. George Roy Hill contacté par Paul Newman co-producteur du film, décline de remplacer Coll, c’est donc Paul Newman qui s’y colle.
Et disons le tout net il s’en sort avec les honneurs.

Cette histoire d’une « tribu » un brin dégénérée de bûcherons dans l’Oregon, est tirée d’un roman de Ken Kesey et adaptée par John Gay. Cette même année ce dernier scénarisait le terrible western « Soldat bleu » (« Soldier blue« ) de Ralph Nelson.

La construction du film est certes linéaire mais d’entrée de jeu le film nous happe dans cette famille tuyau de poêle ultraconservatrice, repliée sur elle-même et que le patriarche tient d’une main de fer (l’autre étant dans le plâtre). Machisme, individualisme, et travail voici les valeurs des Stamper. « On est des hommes nom de dieu! » Et « Ne jamais céder un pouce » sont leurs devises!

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Pour le vieux et ses deux fistons, qu’il a abrutis, travailler, manger et baiser les filles est un résumé de la vie! Le troisième fils qui a fait quelques études et qui revient les cheveux dans le cou devient la risée des trois ploucs.

Paul Newman alterne plans larges et plans américains avec bien du talent, il montre qu’il peut tourner un film qui peut plaire à un grand public citadin (pas sûr que l’Amérique profonde y goûte avec plaisir). Il sait tourner les scènes spectaculaires (le travail de déforestation) et tout autant les scènes intimistes.

Henry Fonda (1905-1982) en patriarche rétrograde est assez saisissant, Paul Newman (1925-2008) en fiston écrasé par la bêtise du père est aussi merveilleux. Quant à Michael Sarrazin (1940-2011) qui interprète le fils prodigue atterré par tant de bêtise dans sa famille il est lui aussi remarquable.

Henry Mancini compose une musique très éloignée de ses célèbres compositions pour les comédies sophistiquées. Il plonge dans la country avec une certaine délectation quitte à perdre de sa patte.

 

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LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Le frère de Hank est pris entre un énorme tronc et le fond de la rivière. La tronçonneuse de Hank ne fonctionne plus, après de longues minutes d’attente pour profiter de la marée et ainsi de la remontée du tronc, celui-ci roule dans le mauvais sens et l’emporte sous l’eau. Scène assez difficile à supporter. Richard Jaekel inoubliable!

L’ANECDOTE

Paul Newman au final a renoncé à considérer ce film comme étant le sien. Pourtant c’est lui qui a proposé le film, qui l’a coproduit et l’a en grande partie tourné.

NOTE : 15/20

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