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Synopsis

Rome année 1938, Marcello Clerici va se marier avec Giulia une fille de petite bourgeoisie. Marcello est un fasciste zélé. Non pas par conviction mais pour s’intégrer à la société italienne sur laquelle règne le dictateur Mussolini et son parti. Il a eu une enfance difficile et plutôt atypique. D’où se désir de se noyer dans la masse fasciste. Marcello a rendez-vous avec un colonel des services secrets italiens et obtient pour mission d’assassiner un professeur de philosophie réfugié à Paris comme beaucoup d’antifasciste. Marcello a été choisi parce qu’il connaît cet homme qui a été son enseignant à la faculté. Pour l’aider à accomplir cet assassinat il est aidé par l’agent Manganiello. Marcello va se marier pour se fondre encore plus dans la société et avoir pour prétexte un voyage de noces à Paris…

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CRITIQUE

Le film est tiré d’un roman du grand romancier Alberto Moravia (1907-1990). L’auteur italien sûrement le plus adapté pour le cinéma et la télévision. Moravia a publié « Le conformiste  » en 1951.
Bernardo Bertolucci en écrit le scénario en un mois alors qu’il était sur le montage de son film « La stratégie de l’araignée » (« La strategia del ragno« ) (1970).

Le scénariste évoque la jeunesse de l’anti-héros Marcello Clerici assez rapidement, là où l’écrivain installe le roman par les traumatismes subis. Bertolucci brise la linéarité du récit de Moravia en insérant les séquences de la jeunesse lors d’une confession à un prêtre.

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Le film de Bernardo Bertolucci est un concentré de diverses qualité. Tout d’abord une intelligence dans l’adaptation, une remarquable mise en image. La photographie signée du grand Vittorio Storaro éblouit par sa beauté.

Les décors naturels trouvés en partie à L’EUR (Esposizione Universale di Roma) imaginée dans les années 1930 pour fêter les 20 ans de la marche sur Rome de Benito Mussolini et sa prise de pouvoir. La guerre empêcha l’événement d’avoir lieu. Quelques bâtiments et esplanades monumentales issues du rationalisme italien ont été édifiés sous l’ère mussolinienne. Ce sont ces bâtiments qui inspirent le metteur en scène pour illustrer la folie froide fasciste. Et c’est tout à fait spectaculaire.

Les décors parisiens sont eux aussi superbement choisis, tout comme la guinguette dans laquelle Stefania Sandrelli et Dominique Sanda dansent un tango des plus renversant.

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Enfin l’interprétation de Jean-Louis Trintignant dont le rôle était taillé pour lui. Il incarne à la perfection ce petit bonhomme médiocre jusque dans sa volonté de conformisme. Et incapable de mener sa mission au bout.
Mais il n’est pas seul Stefania Sandrelli en bourgeoise écervelée et Dominique Sanda en femme libérée sont exceptionnelles de beauté et de talent.
Enfin Gastone Moschin en agent secret fasciste montre encore une nouvelle facette de son immense talent. Aucun genre ne lui échappe.

Le film n’échappe pas à quelques faiblesses comme cette scène de la vendeuse de fleur qui entonne l’internationale. Ou la fin de Anna dans la forêt un peu grandiloquente. Je l’aurais préférée plus sèche et impitoyable.

Autre élément indispensable et remarquable du film : la musique de Georges Delerue. Toujours aussi mélodique et en harmonie avec les images.

 


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LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Le rendez-vous entre le colonel et Marcello Clarici dans des décors immenses et écrasants où les deux hommes ne sont que des quantités minuscules. L’évolution de ces hommes dans des volumes qui ne sont pas à l’échelle humaine montrent déjà la vacuité de de ce régime et la mégalomanie ambiante qui balaiera tout ce petit monde.

L’ANECDOTE 

Le film reçoit le David di Donatello ex-aequo avec deux autres films : « Le jardin des Finzi-Contini » (1970) de Vittorio De Sica et « Waterloo » (1970) de Sergej Bondarchuk.

NOTE : 15/20

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