Synopsis

New York dans un futur assez proche mais indéterminé, un homme poursuit une femme dans les rues de Manhattan pistolet à la main. Un présentateur nous indique que nous sommes dans un jeu télévisé mondial de chasse à l’homme. Les règles du jeu sont simples pour gagner il faut avoir survécu à 10 chasses de ce type, et le vainqueur gagne 1 million de dollars. Tous les coups sont permis seuls quelques lieux sont sanctuarisés: il y est interdit de tuer quiconque. La femme attire l’homme dans un club où une danseuse court vêtue aguiche et gifle les hommes. Lorsqu’elle se trouve en face du poursuivant, elle le tue. Caroline Meredith vient de remporter sa neuvième manche…

CRITIQUE

Longtemps j’ai pensé qu’Yves Boisset avait été le premier à dénoncer la télé-réalité avec son film « Le prix du danger » (1982). Grave erreur! Elio Petri en 1965 avait réalisé un film sur un sujet assez similaire: Une chasse à l’homme mortelle et télévisée.

Et étrangeté (ou convergence magnifique) les deux films sont l’adaptation de deux nouvelles différentes d’un même auteur : Robert Sheckley. Auteur spécialiste en anticipation.

Si Yves Boisset privilégie le thriller, Elio Petri privilégie le drame avec la comédie et la satire sociale.
Dans un style visuel pop qui rappelle le swinging London et utilise les effets du pop art ainsi que la bande dessinée. Décors et costumes valent le détour.
La photographie signée Gianni Di Venanzio (1920-1966) 5 fois primé au Nastri d’argento dans sa carrière est une fois de plus magnifique.

La crinière blonde d’Ursula Andress, tueuse machiavélique et ses pantalons roses fuchsia laissera aux hommes de grands souvenirs.
Marcello Mastroianni, cheveux ras et teints en blonds, quant à lui joue toujours avec délectation l’anti latin lover persécuté par trois femmes: Lidia sa femme, Olga sa maîtresse et Caroline la tueuse.

La force du film réside dans le second degré instillé par les scénaristes qui rappellent par moments que le cinéma italien de cette époque brille par ses « comédies à l’italienne« . Elio Petri n’hésite pas à faire appel à l’histrionisme et à la bouffonnerie qui seront sa marque de fabrique pour ses trois grands films que seront « Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon » (« Indagine su un cittadino al di sopra di ogni sospetto« ) (1970) « La classe ouvrière va au paradis« (« La classe operaia va in paradiso« ) (1971) « La propriété c’est plus le vol » (« La proprietà non e più un furto« ) (1973).

Enfin la musique de Piero Piccioni basée sur les riffs d’un orgue hammond est enjouée,jazzy et très easy leastening. Sa « Spiral Waltz » sera un tube.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

La scène d’ouverture dans un Manhattan quasi désert ou un homme poursuit une femme.

L’ANECDOTE

Elio Petri et ses scénaristes ont cependant vu la fin de leur film imposé par l’immense producteur Carlo Ponti qui ne voulait pas que la chasse entre Caroline et Marcello ne s’achève dramatiquement pour l’un ou pour l’autre. Cette déconvenue incitera le réalisateur pour ses prochains films à travailler avec des petits producteurs qui lui lâcheront la bride.

NOTE : 15/20

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