Synopsis

Texas 1858, une petite file d’esclaves noirs sont menés à pied à travers le pays. Ils sont gardés par deux hommes à cheval. Quand dans la nuit ils croisent un certain docteur Schultz. Celui-ci recherche les frères Brittle et demande aux deux gardiens de la troupe d’esclave s’il peut les interroger. Effectivement l’un d’entre eux nommé Django connaît les trois frères Britlle. Or pour remettre la main sur eux, seul ce Django peut l’aider car lui seul sait à quoi les frères Brittle ressemblent. Le docteur Schultz tente de négocier la libération de Django, mais Ace et Dicky Speck refusent ils ont un contrat à remplir. Le docteur Schultz abat Ace et blesse Dicky. Il libère Django de ses chaines et laisse les autres esclaves avec les clefs de leurs fers et un blessé à achever pour recouvrer leur liberté…

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CRITIQUE

Une fois n’est pas coutume je vais dire du bien d’un film de Quentin Tarantino.

Ce western qui rend hommage au westerns italiens (dits « spaghettis ») va au-delà de l’hommage:  Par son titre qui fait référence au « Django » de Sergio Corbucci. Par la musique de Luis Enriquez Bacalov et Ennio Morricone deux des plus grands compositeurs du western italien. Par sa violence qui fut la marque de fabrique du genre italien. Et par ce caméo de Franco Nero le Django original.

Nouveauté Quentin Tarantino décide d’embrasser le thème de l’esclavage peu souvent développé dans ce genre de film.
Et c’est par ce choix là que Quentin Tarantino marque des points.

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C’est par son travail scénaristique pour décortiquer ce qu’était l’esclavage que le réalisateur met de l’ampleur à son film. Le réalisateur a pris à bras le corps cette thématique plutôt tabou aux Etats-Unis et en a fait le carburant de son film qui ne manque pas de vivacité.

Il nous propose aussi des personnages complexes souvent paradoxaux. Comme ce chasseur de primes allemand à la logorrhée insatiable et aux idées anti-négrières, interprété avec brio par Christoph Waltz.
Ou encore ce méchant qui sous des dehors de bonhomie et de sympathie est un infâme barbare. Leonardo Di Caprio dans une de ses meilleures prestations.

Les seconds rôles et apparitions sont extrêmement bien travaillées. Les scènes de fusillades dantesques. Le spectacle est assuré.

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Quentin Tarantino alterne les séquences d’humour et de violence avec assez de bonheur. Tout au moins plus que d’habitude.

Mais son gros pêché réside toujours en l’utilisation en dépit du bon sens, de musiques géniales des grands musiciens de bandes originales de films, mélangées à des morceaux de pop ou de rap.
Ces utilisations peuvent plaire à un public occasionnel ou n’ayant pas les références de ces musiques. Mais entendre la musique d’un western de Don Siegel « Sierra torride » (« Two mules for sister Sara« ) (1970) ou pire encore celle d’un film de Roger Spottiswoode « Under fire » (1983) sur le conflit au Nicaragua interpelle le cinéphile, et l’empêche de véritablement profiter de ce moment.

Il en va de même avec les (trop) nombreuses citations, références, clins d’œil qui émaillent le film et troublent plus qu’aident au visionnage. La cinéphilie ça a du bon, l’évocation systématique ça lasse.

 

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LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Quentin Tarantino règle son compte de façon définitive au Ku Klux Klan (KKK) par une scène d’un comique assez irrésistible sur la confection à la hâte des cagoules qui les empêchent d’y voir. Quand des bouseux du sud menés par quelques notables dégénérés se déguisent pour mener des missions vengeresses…

L’ANECDOTE

A la sortie de ce film, une brouille avec le compositeur Ennio Morricone outré de l’utilisation en dépit du bon sens de ses musiques, a failli compromettre les futures collaborations du réalisateur américain avec le maestro.
Tout est arrangé : Ennio Morricone composera la musique du prochain western de Quentin Tarantino qui s’intitulera « Les huit salopards » (« The Hateful eight« ).

NOTE : 13/20

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