Synopsis

Paris années 1970, Barry Detweiler un petit producteur indépendant qui a connu l’actrice Fedora alors qu’il était assistant sur les tournages dans les studios d’avant la seconde guerre mondiale, apprend la mort de celle-ci. Devant le catafalque il se remémore qu’il a vécu une nuit d’amour avec elle en ce temps là. Il se remémore aussi que 15 jours plus tôt il a essayé de la faire tourner dans une nouvelle adaptation de « Anna Karenine ». Il est allé jusque sur l’île de Corfou en Grêce pour lui remettre le scénario. Mais elle vit recluse et très protégée…

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CRITIQUE

Le duo Billy Wilder et I.A.L. Diamond frappe encore fort avec ce film-réflexion  sur le star-system : La tyrannie de la beauté pour les actrices du 7ème art, la difficile gestion de la notoriété, mais aussi le vieillissement et les prises  de drogues et médicaments divers par ces personnes souvent fragiles.

Si le sujet semble assez rébarbatif, il faut faire confiance au duo de génie pour emballer tout cela avec une élégance sans pareille et quelques touches humoristiques irrésistibles qui rappellent certaines réussites du film « Avanti! » (1972).

La construction du film en multiple flash-back (parfois insérés les uns dans les autres) reste cependant tout le temps compréhensible. Le spectateur n’est jamais perdu dans les déambulations dans le temps du récit.

Billy Wilder signe un film nostalgique sur un Hollywood des années 1970 tenu par des tycoons barbus dont l’interprète principal (le producteur indépendant) s’est détaché pour tenter avec difficultés de monter un nouveau projet avec une vieille gloire.

Ainsi Wilder et Diamond font aussi allusion à travers Fedora au mythe encore vivant de Greta Garbo et à sa quasi claustration dans un appartement de Newyorkais. Mythe repris 6 ans plus tard par Sidney Lumet et son « A la recherche de Garbo » (« Garbo talks« ) (1984).

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Si au milieu du film le suspens qui rôde autour de Fedora est éventé, cela n’a aucune importance. Le but du film n’étant pas dans le suspens mais dans son ambiance désenchantée.

William Holden qui avait joué un scénariste raté prisonnier d’une vieille actrice dans « Boulevard du crépuscule » « Sunset Boulevard » (1950), film noir revient donc en petit producteur, raté lui aussi, qui doit à tout prix décrocher Fedora pour le rôle principal de son futur film. L’acteur est dans son ultime grand rôle au cinéma. Son visage fatigué par les années et les excès sied à merveille pour ce rôle où il est lui-même pris dans une mise en scène.

C’est Marthe Keller qui sort du film de Sydney Pollack « Bobby Deerfield » (1977) qui est choisie pour jouer l’appât. Vastes chapeaux, énormes lunettes de soleil qui lui mangent le visage, mais aussi étroitement surveillée et très médicamentée . Elle est tout à fait poignante.

A noter Mario Adorf dans un des ses seconds rôles savoureux dont Billy Wilder et I.A.L. Diamond ont le secret. Il est ici le patron d’un hôtel miteux assez haut en couleur.

La musique de Miklós Rózsa embellit le tout et rajoute à la nostalgie ambiante. C’est une de ses dernières grandes partitions pour le cinéma.

 

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LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Remise de l’Oscar par Henry Fonda à la prétendue Fedora. Rare scène lumineuse de bonheur dans le film.

L’ANECDOTE

Pour que la compréhension du film soit meilleure. Billy Wilder choisit de faire doubler les voix de la mère et la fille par la même actrice. Ce que fit l’actrice Inga Bunsh pour la version anglaise, Marthe Keller pour la version française et Hildegard Knef pour la version allemande.

NOTE : 16/20

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