Synopsis

Metz Année 1975, le juge Pierre Michel est juge des enfants. Déjà il remarque les effets de la drogue sur la jeunesse. Lorsqu’il est muté à Marseille en charge du grand banditisme il voit l’occasion de démanteler la « French Connection ». Aux Etats-Unis la drogue du clan mafieux français tenu par Gaëtan « Tany » Zampa inonde les grandes villes de la côte est. La DEA (Drug Enforcement Administration) demande depuis plusieurs années à son Gouvernement que la France fasse cesser la transformation de la morphine base en héroïne puis son exportation. Pierre Michel décide de prendre les choses en main et de montrer à Zampa que la partie est finie…

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CRITIQUE

Très bon film policier un peu moins sur le plan biographique.

Cédric Jimenez récite avec talent son cinéma policier en prenant appui sur ses aînés. De Henri Verneuil à Olivier Marchal.

On pourra peut-être lui reprocher un manque d’audace, mais son film est captivant de bout en bout avec un scénario riche tout en restant compréhensible, et tout cela servi par une distribution plus que solide.

Côté scénario, le film est donc inspiré des faits réels qui ont secoué Marseille durant les années 1970 et début des années 1980. Mais ceux-ci ne sont réellement montrés dans leur chronologie.

Comme la tuerie du bar du Tanagra qui a lieu en 1973 (dans laquelle la tenancière se fait tuer derrière son comptoir comme le montre le film). Mais ce massacre eut lieu en 1973. Il semble que le scénario du film ait cherché à faire un mix entre cette tuerie et celle du Bar du Téléphone qui a eu lieu en 1978 mais qui avait fait 11 morts et pas de victime féminine…

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Si l’on se penche sur les faits et la réalité, Cédric Jimenez et Audrey Diwan ont pris la liberté de servir la légende plus que la vérité historique.

Ainsi Le juge Michel n’a pas eu un lourd passé de joueur de poker, il ne manipulait pas les témoins (par des empreintes soutirées, ou des promesses de passeport canadiens offerts à ceux qui parlent) il n’a jamais rencontré en tête à tête Gaëtan Zampa et n’a jamais non plus sollicité le ministre de l’intérieur et maire de Marseille Gaston Defferre.

On peut le déplorer si l’on est un puriste, ou s’en accommoder à condition que la promotion qui entoure le film annonce bien ces prises de liberté avec la réalité.
Il faut signaler que la famille du juge Michel n’a pas apprécié que le film triture ainsi la réalité.

Il est cependant vrai que ces scènes « inventées » sont tout à fait efficaces sur le plan cinématographique et donnent au personnage du juge une plus grande aura. Elle s’avèrent donc pour ce film nécessaires.

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Mais Cédric Jimenez qui a eu carte blanche de la part de son producteur sur la distribution des rôles, a eu la riche idée de confronter Jean Dujardin et Gilles Lellouche.

Jean Dujardin a une énorme présence et capte la lumière comme son aîné Jean-Paul Belmondo. Il est grandiose.
Gilles Lellouche a la bonne idée de ne pas faire de ce mafieux un hystérique ou un excité. Il dégage une sorte de « force tranquille » qui en impose.

Le film veut aussi nous montrer que les deux hommes ont une vie de bons pères de famille. Et les actrices Céline Sallette et Mélanie Doutey ne voient pas leur rôle sacrifié ou rendu à l’anecdote sur l’autel de l’efficacité du thriller. Elles peuvent chacune (plus cependant Céline Sallette) développer leur personnage.

Guillaume Roussel signe une belle musique qui souligne les scènes de tensions ou d’action.

 

Ce film est recensé dans la page : LE FILM POLICIER ET LE THRILLER FRANÇAIS DE 1945 à 2015.

 

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LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Les truands ont la peau dure. Gaëtan Zampa et ses hommes retrouvent  « Le Fou » (dans la réalité Jacky « Le Mat » (en italien matto = fou). Celui-ci fait de la dissidence vis-à-vis de Zampa qu’il considère comme fini. La discussion finissant en impasse, Zampa ordonne l’assassinat du Fou. Mais celui-ci truffé de balles survit.

L’ANECDOTE

En 1984 un film signé Philippe Lefebvre avait déjà eu pour sujet le juge Michel et sa fin tragique. « Le juge » avec Jacques Perrin, Richard Bohringer et Daniel Duval. A noter que le film n’a pas la même théorie sur le commanditaire de l’assassinat du juge. Même si tous deux dédouanent Gaëtan Zampa.

NOTE : 15/20

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