Synopsis

Rome début des années 1950, l’Italie a du mal à se remettre des ravages de la guerre et les pauvres tâchent de survivre. C’est le cas de Ferdinando Esposito qui vend de fausses pièces antiques aux touristes américains. Mais un jour où il se rend à une distribution caritative, il est reconnu par un américain et poursuivi. Malgré une fuite en taxi puis à pied dans les faubourgs de Rome, épuisé Ferdinando se rend au policier Bottoni. Le temps de faire venir un véhicule, Ferdinando s’échappe par les toilettes d’une auberge. Bottoni est menacé par son commissaire d’être viré s’il ne retrouve pas dans les 30 jours le voleur. Par chance Ferdinando est déjà fiché. Bottoni se rend à l’adresse et attend Ferdinando. Mais celui-ci vit très peu dans son foyer, n’ayant rien à y apporter…

CRITIQUE

Comédie à l’italienne comme je les aime.

Sur un fond de réalité sociale difficile, un scénario roublard qui prend fait et cause pour les faibles, avec un arrière goût bien amer sur la capacité de l’Italie à se sortir du marasme économique et social dans laquelle elle est engluée depuis la guerre. On rit beaucoup grâce aux interprétations magnifiques d’Aldo Fabrizi et Totò.

Le film après un début dans les ruines romaines de la capitale puis dans un théâtre du centre ville, va s’installer dans ces banlieues improbables faites de terrains vagues et d’immeubles neufs ayant vue sur les fermes avoisinantes.
Totò interprète un père de famille vivant d’expédients et de larcins divers et variés. Mais tellement minimes qu’il peine à nourrir sa famille. Il subtilise quelques dollars à des touristes américains eux mêmes pilleurs de trésors archéologiques sans vergogne. Ou s’invente des familles nombreuses pour détourner quelques colis d’aide aux plus démunis.

Aldo Fabrizi interprète un gendarme sentimental qui distingue les voleurs par nécessité, des autres. Un bonhomme pris entre marteau et enclume et qui, pour ne pas subir un procès préjudiciable à son avenir professionnel et faire plonger sa famille installée dans un équilibre financier précaire doit remettre la main par ses propres moyens sur le larron qui lui a échappé.

Les deux comédiens sont excellents dans la comédie mais aussi dans les moments plus dramatiques.
La fin du film est splendide d’émotions. Et d’une belle humanité.
Pas moins de sept scénaristes et dialoguistes ont collaboré à ce film dont Aldo Fabrizi, Steno, Ennio Flaiano et Mario Monicelli.

La musique d’Alessandro Cicognini est un modèle du genre, et annonce celles d’Armando Trovajoli pour les films futures comédies à l’italienne. l’illustration musicale de la course poursuite à travers champs est réjouissante.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Scène de repas chez Ferdinando. Seuls le gendarme et le voleur savent le drame dans lequel ils sont plongés. L’un d’enfermer celui qui est en train de devenir un ami et dont la famille lui est très sympathique. L’autre de devoir quitter sa famille pendant plusieurs mois sans leur dire que c’est en prison qu’il se rend. Scène poignante où le rire se coince au fond de la gorge. Seuls les italiens savent faire ça.

L’ANECDOTE

Premier film avec Totò salué par la critique et un Nastro d’argento (Jusque là c’est le public qui lui faisait un triomphe). Ce film qui a connu quelques problèmes avec la censure dans son pays a reçu le prix du scénario à Cannes.

NOTE : 15/20

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