Synopsis

Los Angeles, années 1940, Philip Marlowe détective privé, entre chez le général en retraite Sternwood. Il est accueilli par le majordome du général qui lui demande de patienter. Pendant ce temps la jeune fille du général, Carmen, tente de vamper par des minauderies le détective. Mais elle essuie un échec. Le vieux général attend Marlowe dans sa serre. Il est impotent et visiblement frileux. Le général lui explique que sa fille Carmen contracte des dettes de jeux énormes que lui réclame un libraire nommé Geiger. Marlowe sort de l’entretien, et le majordome lui dit que la fille aînée Mme Rutledge veut lui parler. Celle-ci lui dit qu’elle soupçonne son père de s’inquiéter plus de la disparition de son chauffeur Sean Regan. Marlowe sent bien que les deux filles du général jouent chacune leur partition et un double jeu…

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CRITIQUE

« Le grand sommeil » c’est le maître étalon du film noir et du polar. Un film inégalé.
Et pourtant…
Pourtant l’intrigue est tellement alambiquée que l’on se perd un peu. Des questions restent a priori sans véritables réponses satisfaisantes.

Dans le film il est difficile d’identifier l’assassin du chauffeur du général, Sean Regan. La légende veut que le romancier et scénariste William Faulkner ait demandé à l’auteur Raymond Chandler ce qu’il en était, et que ce dernier ait répondu (malicieusement?) qu’il n’en avait pas la moindre idée.

Le roman de Raymond Chandler est beaucoup plus sexué que le film qui pâtit de la censure du code Hays. En effet dans le roman le chantage dont est victime la fille cadette est de caractère pornographique.
Howard Hawks et ses scénaristes contournent donc le code de censure avec des dialogues en sous entendu. Surtout entre le couple Bogart – Bacall . Notamment un dialogue à propos de courses de chevaux.

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Le film contient trois enquêtes imbriquées les unes dans les autres. D’où une sollicitation du spectateur de tous les instants tout au long film.
Howard Hawks dépeint un monde interlope de maîtres chanteurs, hommes de mains, petites frappes, assassins où chacun dit ce qu’il entend pour se justifier. Même le héros s’accommode avec la vérité prêchant le faux pour avoir le vrai. Le spectateur vacille devant ces abîmes de mensonges et de faux semblants.

Film tourné exclusivement en studio, la maîtrise des décors par le metteur en scène est exceptionnelle.

L’interprétation de Humphrey Bogart qui est de tous les plans se devait d’être grandiose et c’est le cas. Il fait fi de son physique peu avantageux et donne une dimension légendaire au personnage du détective Philip Marlowe.
Lauren Bacall est parfaitement ambiguë.

Max Steiner a composé une très bonne musique dont la ritournelle tourne dans la tête. C’est une habitude chez ce compositeur.

 

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LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Marlowe fait appel à un taxi pour suivre celle du libraire Geiger. C’est une femme qui conduit. Dialogues en clin d’œil et en sous entendus sexuels…

L’ANECDOTE

Un remake du film « Le grand sommeil » (« The big sleep« ) (1978), affranchi du code Hayes de censure, est réalisé par Michael Winner avec Robert Mitchum et Sarah Miles. Il n’en est pas meilleur pour autant. Oser s’attaquer à un tel chef d’œuvre était une aventure plus que risquée…

NOTE : 19/20

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