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Synopsis

Arizona années 1890 trois indiens apaches sont à l’affût pour capturer un troupeau de mustangs. Quand un cavalier surgit et demande John Russell. Un des apaches se présente. L’homme amène John Russell et les deux indiens dans une cantina située non loin. Là Henry Mendez qui était à la tête d’une ligne de diligence et a vu ses affaires péricliter à cause de la concurrence du train, annonce à John Russell que son père est mort et qu’il a hérité d’un hôtel. Quand entrent deux cowboys qui insultent les deux amis indiens en train de boire au comptoir. John Russell corrige l’un des deux en lui faisant éclater un verre au visage à coup de crosse de fusil. Les deux cowboys partent en jurant de se venger à la prochaine rencontre.

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CRITIQUE

Pas de doute ce film est un des sommets du sur-western. Les personnages ont une épaisseur psychologique rarement vue dans ce genre. De plus la confrontation des personnages se fait moins par le biais des armes (même si elles sont utilisées) que par la suggestion, la pression psychologique des uns envers les autres.

Il faut ajouter qu’à la pression psychologique, les protagonistes subissent une pression physique due au climat (une chaleur de plomb, et l’obligation de traverser des paysages hostiles (sierras et désert) en plus d’un rationnement drastique de l’eau et des vivres.

C’est ainsi que John Russell homme blanc élevé par les indiens est devenu paria et donc contraint de voyager avec le conducteur de la diligence. Ce qui somme toute semble l’arranger car on sent en lui une misanthropie (sûrement aussi du racisme) viscérale.

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Mais c’est le seul qui pourra (et saura) les sauver des griffes d’une bande d’outlaws. Et si les décisions qu’il prend sont dures et nécessaires pour la survie du groupe, sa vie indienne lui permet de supporter les conditions qu’il impose aux autres non sans un arrière goût de vengeance.

Racisme, vengeance, misanthropie du héros restent cependant non-dits. Mais Martin Ritt et son interprète le suggèrent fortement.
L’affrontement a lieu entre bandits et assaillis, mais aussi entre assaillis. Pour ce qui est de la solidarité du groupe vous pouvez toujours repasser.
Le portrait de l’Amérique en devenir, tourne au lancer de vitriol.

Le professeur Favour élément perturbateur de la cohésion du groupe est en cela remarquable. Son avidité, sa haine envers les indiens et son égoïsme représente tout ce que déteste Russell.  Fredric March excellent.

Le film est une adaptation d’un roman éponyme de Elmore Leonard (1925-2013) publié en 1961. L’auteur a commencé sa carrière d’écrivain par le western.  « 3h10 pour Yuma » (1957) de Delmer Daves (autre sur-western) et « Joe Kidd » (1972) de John Sturges sont deux westerns issus de l’oeuvre de l’écrivain.

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Les deux scénaristes font un beau travail d’adaptation pour le cinéma injectant des passages de « Boule de suif » qu’avait déjà adapté John Ford pour « La chevauchée fantastique » (« The stagecoach« ) (1939). Martin Ritt y ajoute sa patte humaniste.

Outre une banale histoire de vol d’argent, s’y mêlent les affaires indiennes, tâche noire dans la création des Etats-Unis d’Amérique. Spoliation, extermination, racisme, le film résume parfaitement la politique d’expansion sur l’anéantissement des peuples indiens tout cela dans la première partie du voyage en diligence sur le ton badin.

Paul Newman en blanc élevé par les indiens et qui  défend leur cause est exceptionnel. D’autant que le caractère du personnage est basé sur une éloquence minimale et une dureté de caractère qui en impose.

A mon avis l’influence de Sergio Leone et de son héros sans nom interprété par Clint Eastwood (« Pour une poignée de dollars » (1964), « …et pour quelques dollars de plus« ) (1965) n’est pas étrangère à celle de Paul Newman. A noter que le personnage de Russell ne pratique pas l’humour beaucoup plus développé du côté italien.

Le casting est de très haute tenue. Martin Balsam et Richard Boone tirent aussi leur épingle du jeu. La rare Diane Cilento est tout aussi formidable en femme abandonnée par deux fois.

La musique de David Rose manque d’un air qui marque les esprits. Cependant elle accompagne très bien les images. C’est le principal.

 


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LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Dans la salle d’embarquement pour la diligence, surgit un homme qui veut absolument prendre place dans la diligence. Toutes les places étant prises, il fait donc pression sur John Russell pour obtenir son billet et voyant que l’intimidation ne marche pas, il se rabat sur un jeune soldat. Menacé d’un duel et face à l’indifférence des autres voyageurs, le soldat finit par capituler… Première grosse scène psychologique.

L’ANECDOTE

« Hombre » est la sixième collaboration entre Martin Ritt et Paul Newman. Collaboration très fructueuse en terme de qualité cinématographique.

NOTE : 17/20

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