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Synopsis

Ouest américain lors de la conquête des territoires par le chemin de fer, trois hommes portant des cache-poussières attendent un train. Après une longue attente, ils sont abattus par un homme qui joue de l’harmonica. Brett MacBain sur la propriété de Sweetwater et ses trois enfants sont assassinés par cinq hommes portant les mêmes caches poussières et dont le chef se prénomme Frank. Jill quant à elle vient de la Nouvelle Orléans, par le train, jusqu’à la nouvelle ville de Flagstone. Elle a épousé Brett MacBain là-bas. Entre Flagstone et Sweetwater, dans un relais, elle est le témoin de la rencontre entre un repris de justice nommé Cheyenne dont les hommes sont revêtus de cache poussières, et Harmonica. Cheyenne affirme que ce ne sont pas trois de ses hommes qui ont été abattus par Harmonica. Entre Flagstone et Sweetwater le magnat qui amène le chemin de fer vers l’ouest s’en prend aux méthodes expéditives de Frank son homme de main qui se verrait bien à sa place…

CRITIQUE

Sergio Leone (1929-1989) qui ne voulait plus tourner de western, sous la pression des studios américains, finit par se résoudre à tourner ce film. Ici il met en scène la fin d’une époque et le début de la révolution du chemin de fer. Harmonica, Cheyenne et Frank sont les ultimes représentants d’un monde non industriel. Ce sont les derniers cowboys.

Le film est le plus maîtrisé sur le plan des cadrages et des mouvements de caméras du réalisateur. Les déplacements des personnages sont plus chorégraphiés que jamais dans son œuvre.

Il bénéficie aussi d’un scénario (co-écrit par Dario Argento futur maître du « giallo« , Bernardo Bertolucci réalisateur influencé par la nouvelle vague française et amoureux du western américain, et Sergio Donati grand scénariste) truffé de références aux westerns de John Ford, John Sturges, Anthony Mann, Fred Zinneman et Delmer Daves.

Le style est toujours aussi maniéré (au bon sens du terme) dans ses lenteurs et donne au film une ampleur quasi extatique. De plus la lumière magnifique de Tonino Delli Colli ainsi que les décors incroyables de Carlo Simi installent le film parmi les plus grands chefs d’œuvre, du genre bien sûr, mais aussi de la cinématographie mondiale. Depuis on parle de ce film comme d’un « western opéra » pour toutes les qualités ci-décrites en ajoutant l’influence de la musique signée Ennio Morricone (1929-2020) sur la mise en scène.

Charles Bronson n’a jamais été filmé de façon aussi spectaculaire.
Henry Fonda est impressionnant en méchant implacable.
Claudia Cardinale déjà filmée merveilleusement par Luchino Visconti pour « Le guépard » offre des scènes extrêmement sensuelles.
Enfin Jason Robards dans le rôle du cowboy picaresque (à l’image d’un Tuco dans « Le bon, la brute et le truand » (« Il buono, il brutto, il cattivo« ) (1966).

On pourra cependant reprocher quelques incohérences entre les scènes tournées à Monument Valley et celles tournées dans le désert d’Almeria en Espagne. Ainsi qu’un montage « bizarre » qui interrompt la première scène de face à face entre Jill et Frank pour se retrouver dans un décor troglodyte avec Frank et Morton, pour passer sur une scène entre Cheyenne et Harmonica à Sweetwater qui nous dévoile les enjeux du film pour revenir enfin sur la scène de face à face entre Jill et Frank.

La musique de son ami Ennio Morricone frappée sous le sceau du génie est inoubliable. Seulement le maestro a eu une panne d’inspiration et a bloqué quelques temps. Sergio Leone et ses producteurs sans prévenir Ennio Morricone ont demandé à Armando Trovajoli de plancher sur « Il était une fois dans l’ouest » (« C’era una volta il west« ) (1968). Voici ce que dit Ennio Morricone dans son livre « Ma musique, ma vie » :
« Une fois sur « Il était une fois dans l’ouest » j’ai eu un gros retard, impossible de trouver des thèmes. La nouvelle est arrivée aux oreilles du producteur du film Bino Cicogna, qui ne se l’est pas fait répéter deux fois. Il est allé Chez Leone et lui a dit « Pourquoi tu n’appelles pas Armando Trovajoli »? C’est un western à part. Appelle Trovajoli! »
Ils ont fait des essais avec lui et ont tout enregistré derrière mon dos. Mais les propositions d’Armando (
Ennio Morricone et Armando Trovajoli sont amis NDLR) n’ont pas convaincu Leone. Et moi pendant ce temps-là, ignorant tout de l’histoire,  j’ai réussi à me débloquer. Je n’en ai jamais rien su jusqu’au jour ou mon copiste Donato Salone a fini par m’en parler[… ]En fait je me suis senti trahi par Sergio mais aussi par Armando qui n’avaient eu aucun scrupule. Depuis, si je dois remplacer un autre compositeur, même si je ne le connais pas personnellement,  je le contacte directement pour savoir ce qu’il en pense. »

 

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Le massacre de la famille MacBain d’une sauvagerie ignoble. Lorsque l’on voit que l’auteur de ces meurtres de sang froid est interprété par Henry Fonda, habitué aux rôles de « good guy », le spectateur n’en est que plus frappé.

L’ANECDOTE 

Lors de sa sortie aux Etats-Unis le film fut mutilé pour des raisons de longueur et de violences qui risquaient de faire interdire le film aux jeunes spectateurs. Mais le film devenait complètement différent de celui projeté en Europe et peu compréhensible. Il subit un échec public et critique. Depuis il a été restauré en une version « originale » de 158 minutes.
Une version remasterisée DVD italienne de 175 minutes a été commercialisée.

NOTE : 18/20

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