Synopsis

Hong Kong, 1962, Madame Chan originaire de Shangaï vient de trouver une chambre à louer dans l’appartement de Madame Suen, une compatriote de Shangaï. Le jour de leur déménagement monsieur Chow et sa femme emménagent aussi sur le même pallier chez la voisine de Madame Suen. Madame Chan travaille comme secrétaire dans ce qui semble être une agence de voyage. Monsieur Chow lui est rédacteur d’un journal local. Il a comme ami un collègue qui joue, pari son argent et fréquente les putains. monsieur Chan voyage beaucoup à l’étranger et notamment au Japon d’où il ramène à sa femme et ses amis des objet à la mode comme un sac à main ou un autocuiseur. Madame Chan et Monsieur Chow finissent par se parler et s’apercevoir que leurs conjoints sont amants…

CRITIQUE

Film sublime qui fait partie des 10 films qui me sont les plus chers.

Wong Kar Waï privilégie la forme au fond. Pour ma part c’est un fait unique qu’un film avec un scénario si mince, me ravisse à ce point. Mais la réalisation, le travail des lumières, des costumes, des décors, la musique, le jeu d’une extrême sensibilité de la part des deux acteurs principaux ainsi que l’architecture de chaque plan sont tellement magnifiques qu’il emporte ma totale adhésion.

D’ailleurs le cinéaste parvient à faire un tour de force sur mon psychisme : Je suis en général hostile aux ralentis au cinéma. Je trouve que ça ne sert pas à grand chose si ce n’est à ôter la magie du cinéma. En général le ralenti est appliqué sur des scènes d’action pour que le spectateur puisse bien voir les impacts de balles, les cascades ou bien pour appuyer sur des effets comiques qui ne le deviennent plus.
Dans le cas de « In the mood for love » ceux-ci sont là pour sublimer la beauté de l’actrice principale dans ce rôle de femme mariée mais qui vit comme une célibataire dans une Hong Kong encore puritaine. Et là j’applaudis sur ce choix artistique, qui d’ordinaire me révulse.

Le couple d’acteurs devient un de ces couples mythique du cinéma, comme Fred Astaire et Ginger Rogers dans « Le danseur du dessus » (« Top hat« )( 1935) de Mark Sandrich, Humphrey Bogart et Ingrid Bergman dans « Casablanca » (1942) de Michael Curtiz ou encore Jean Gabin et Michèle Morgan dans « Le quai des brumes » ( 1938) de Marcel Carné.
Maggie Cheung est d’une beauté et d’une élégance sans pareilles. Wong Kar Waï lui fait mettre quantité de robes admirables, toutes taillées de la même façon. Seuls les imprimés des tissus changent. Il sont eux aussi sont d’une grande richesse tout en restant dans les canons de la mode des années 1960. Il faut saluer le remarquable travail de William Chang.

On est subjugué par la caméra de Wong Kar Waï qui filme l’actrice de tout son amour. Il lui tourne autour, la frôle, filme son visage au plus près sans pour autant dévoiler de défauts de grain de peau. Il la filme aussi bien de dos que de face enveloppée dans ses robes fourreaux. Il nous rend amoureux de cette femme. On ressort de la séance abasourdi par tant de beauté et tant d’amour.
Enfin deux mots à propos de la musique. Pas moins de deux compositeurs pour une musique à base de cordes qui une fois dans les oreilles ne les quitte plus.

Chef d’œuvre.

 

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Il pleut ce soir-là sur Hong Kong, Madame Chan va s’acheter des nouilles dans un boui-boui que l’on atteint en descendant des escaliers étroits. Dans ces escaliers elle croise monsieur Chow qui revient de s’acheter sa ration. Ils se frôlent sans se toucher. Tout le film est résumé dans cette scène.

rueducine.com-cesarL’ANECDOTE

Le film reçoit le César du meilleur film étranger.

NOTE : 19/20

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