Synopsis

Issu du Conservatoire d’Art dramatique de Paris où il a pour professeur Pierre Dux avec lequel il ne s’entend pas du tout, il y rencontre Jean Rochefort, Jean-Pierre Marielle, Michel Beaune et Pierre Vernier.  Il présente par deux fois le prix du conservatoire et subit deux échecs car son jeu énergique et sa façon de se moquer du jury irrite les professeurs. En ce mois de juillet 1956, recalé la seconde fois par un accessit, il est porté en triomphe par ses camarades et acclamé dans la salle. Ceci fera grand bruit dans le tout Paris.
En 1958 il tourne dans un film produit par la CGT « Les copains du dimanche » avec Yves Deniaud, Paul Frankeur, Marc Cassot et Julien Bertheau. En 1959 pour la télévision et sous la direction de Claude Barma, il tient le rôle de d’Artagnan dans « Les trois mousquetaires« . En 1959 après le festival de Cannes c’est la consécration de la Nouvelle vague du cinéma français.
Deux de ses représentants les plus éminents (cela on le saura par la suite) Claude Chabrol et Jean-Luc Godard font appel à cet acteur hors norme. Le premier pour « A double tour « (1959) le second pour « A bout de souffle » (1960). C’est le film qui lancera la carrière de Jean-Paul Belmondo et de Jean-Luc Godard en faisant de lui l’icône de ce mouvement cinématographique. Film qui suit les derniers jours d’un petit malfrat parisien qui a renversé un policier et l’a tué et qui cherche à reconquérir l’amour d’une jeune américaine qui vend le Herald Tribune sur les Champs-Elysées. Avec Jean Seberg et Daniel Boulanger, Roger Hanin, Jean-Pierre Melville.

La même année, il enchaîne avec un film de Claude Sautet « Classe tous risques » (1960) il est aux côtés de Lino Ventura dans un polar âpre. Cette année 1960 Jean-Paul Belmondo n’apparaîtra pas moins que dans huit films parmi lesquels « Moderato Cantabile » de Peter Brooke avec Jeanne Moreau.
Puis il tourne en Italie « La Ciociara » de Vittorio de Sica avec Sophia Loren qui reçut en 1961 l’Oscar.

Pour son interprétation. Jean-Paul Belmondo interprète un idéaliste athée pendant la débâcle allemande dans la région du Monte Cassino. La même année il tourne « La Viaccia ou le mauvais chemin » de Mauro Bolognini avec Claudia Cardinale et Paul Frankeur. Film très esthète dans lequel il joue un jeune paysan qui finit videur dans un bordel. Ces deux films italiens seront projetés au festival international de Cannes en 1961.

Il retrouve Jean-Luc Godard porte flambeau de la Nouvelle vague pour « Une femme est une femme » (1961) Il tourne avec deux acteurs qui ont eux aussi éclatés avec la Nouvelle vague: Jean-Claude Brialy et Anna Karina. Une comédie pétillante et charmante.
La même année il est l’interprète principal pour Jean-Pierre Melville dans « Léon Morin prêtre » d’après un roman de Béatrice Beck. Avec Emmanuelle Riva. Il enchaîne avec « Un nommé La Rocca » (1961) de Jean Becker avec Henri Virlojeux, Pierre Vaneck et Mario David. D’après un roman de José Giovanni.
Il tournera en 1972 un remake de ce film sous le titre de « La scoumoune » réalisé par José Giovanni insatisfait pour des raisons de rythme et de crédibilité.
1962 Jean-Paul Belmondo en trois films signe sa légende qui fera de lui « Bébel » Tout d’abord avec « Cartouche » dans lequel aux côtés de Claudia Cardinale, Jesse Hahn et Jean Rochefort il interprète le fameux bandit de grands chemins qui défraya la chronique sous la Régence de Philippe d’Orléans. Le film de Philippe de Broca édulcore la réalité mais c’est  un magnifique film. L’aura de Jean-Paul Belmondo brille de mille feux.
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Avec Henri Verneuil il tourne le grandiose « Un singe en hiver » (1962) avec Jean Gabin, Paul Frankeur et Suzanne Flon. Il découvre les dialogues de Michel Audiard.
Puis il retrouve Jean-Pierre Melville pour le magnifique thriller « Le doulos » avec Serge Reggiani, Jean Desailly et Marcel Cuvelier.
Après quelques égarements en Italie durant l’année 1963, il retrouve Jean-Pierre Melville pour une adaptation d’un roman de Georges Simenon: « L’aîné des Ferchaux » avec Charles Vanel, Malvina Silberberg, Michèle Mercier, Stefania Sandrelli et Barbara Sommers. Le tournage est houleux. Jean-Paul Belmondo prend fait et cause pour son partenaire de jeu Charles Vanel qui subit les humiliations verbales de Jean-Pierre Melville. Ce sera le dernier film avec Melville.
L’année suivante il se rattrape largement en commençant par une comédie débridée de Philippe de Broca « L’homme de Rio » (1964)au scénario duquel a collaboré Jean-Paul Rappeneau et dans le rythme cela se ressent. Il joue aux côtés de Françoise Dorléac, Jean Servais, Adolfo Celli et Daniel Ceccaldi. Dans ce film on est très proche de l’univers des « Aventures de Tintin » de Hergé.
Il enchaîne avec « Cent mille dollars au soleil » (1964) de Henri Verneuil avec Lino Ventura, Gert Fröbe et Bernard Blier un film de poursuite de camion dans le désert nord africain. Hommage aux westerns.
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Il tourne dans la foulée un film similaire au précédent  dans la trame du scénario (un homme qui a volé une cargaison précieuse est poursuivi) mais moins réussi « Echappement libre » (1964) film de Jean Becker dans lequel il retrouve Jean Seberg ses amis Michel Beaune et Jean-Pierre Marielle ainsi que Gert Fröbe.
Puis c’est la comédie « La chasse à l’homme » (1964) d’Edouard Molinaro qui met en scène la génération montante des acteurs: Jean-Paul Belmondo donc, Jean-Claude Brialy, Françoise Dorléac, Marie Laforêt, Catherine Deneuve, Claude Rich, Marie Dubois, Bernadette Lafont…
Enfin il retrouve Henri Verneuil pour la troisième fois dans « Un week-end à Zuydcoote » (1964)  dont il devient l’acteur fétiche. Film avec de gros moyens qui narre d’après un roman de Robert Merle la débâcle des troupes franco anglaises sur les plages de la mer du Nord en 1940. Avec Catherine Spaak, Jean-Pierre Marielle, Pierre Mondy, Georges Géret, Marie Dubois et Christian Barbier.
A partir de 1965 Jean-Paul Belmondo va calmer sa frénésie de tournage pour se consacrer à 3 films maximum par an. Cette année il n’apparaît que sur trois génériques, un film de Jacques Deray oublié « Par un beau matin d’été » (1965) petit polar dont l’auteur fut insatisfait malgré les dialogues de Michel Audiard. Avec Sophie Daumier, Georges Géret, Géraldine Chaplin, Gabriele Ferzetti, et Adolfo Celli.
Il retrouve Jean-Luc Godard pour un chef d’œuvre poétique et littéraire mais extraordinairement cinématographique: « Pierrot le fou » (1965). Remplaçant au pied levé le couple Michel Piccoli/Sylvie Vartan, le couple Jean-Paul Belmondo/Anna Karina fait des merveilles d’improvisations. Le film à sa sortie est interdit au moins de 18 ans pour « anarchisme intellectuel et moral ». Même si ce film raconte la fuite d’un gangster entre Paris et la côte d’Azur, il n’est pas question le moins du monde de Pierre Loutrel le gangster collaborationniste qui défraya la chronique à la fin des années trente et entre 1945 et 1946 quand il dirige le gang des tractions et connu sous ce sobriquet de Pierrot le fou. Ce film merveilleux sera l’ultime collaboration entre l’acteur et le réalisateur.
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L’acteur retrouve Philippe de Broca pour « Les tribulations d’un chinois en Chine » (1965) sur un scénario et des dialogues du romancier Daniel Boulanger d’après un roman de Jules Verne. Le film ne prend que la trame du roman mais en est assez éloigné. Avec Ursula Andress, Jean Rochefort, Maria Pacôme, Valérie Lagrange…
1966. Il tourne avec René Clément le film tentaculaire « Paris brûle-t-il? »   de près de trois heures avec un casting international. Parmi les acteurs on retrouve: Charles Boyer, Leslie Caron, Jean-Pierre Cassel, George Chakiris, Alain Delon, Kirk Douglas, Gert Fröbe, Glenn Ford, Orson Welles, Simone Signoret, Yves Montand… Ce film est l’adaptation du roman historique de Larry Collins et Dominique Lapierre. Au scénario se côtoient Gore Vidal, Francis Ford Coppola, Jean Aurenche et Pierre Bost ces deux derniers ayant connu cette période vivant à Paris durant les années noires de l’occupation. En effet le film retrace de façon quasi documentaire les dernières semaines avant la libération de Paris. Jean-Paul Belmondo endosse le rôle de Yvon Morandat résistant français qui rejoint de Gaulle dés le 18 juin. Il sera ce que l’on appellera « un gaulliste de gauche ».
Puis il passe à une comédie sur les mésaventures d’un gigolo « Tendre voyou » (1966) de Jean Becker. Avec Philippe Noiret, Nadja Tiller, Geneviève Page, Micheline Dax, Maria Pacôme, Stefania Sandrelli…
En 1967 il tourne « Le voleur » de Louis Malle. Le film allie intelligemment action et réflexion intellectuelle. Jean-Paul Belmondo interprète Georges Randal un voleur par hasard puis par vocation. Il rencontre plusieurs personnages de la truanderie et de l’anarchisme hauts en couleur. Avec Julien Guiomar, Paul Le Person, Geneviève Bujold, Marie Dubois et Charles Denner.
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Puis le protéiforme « Casino Royale » film de Val Guest, Ken Hugues, John Huston, Joseph MacGrath, Robert Parrish et Richard Talmadge. Bébel interprète un légionnaire français. Il n’y fait qu’une simple apparition dans une bagarre homérique à la fin du film. Parmi les acteurs David Niven, Peter Sellers, Woody Allen, Ursula Andress, John Huston, Orson Welles, George Raft… la musique de Burt Bacharach est un sommet de ce que les spécialistes appellent: « easy leastening ».
En 1968 il ne tourne qu’un film qui ne prend pas une grosse place dans sa filmographie c’est « Ho! » de Robert Enrico avec Joanna Shimkus, Raymond Bussières et Paul Crauchet. Même la musique de François de Roubaix n’est pas aussi bonne que d’habitude.

Il se rattrappe en 1969 avec trois films d’abord le buddy movie à la française « Le cerveau » de Gérard Oury avec André Bourvil et aussi David Niven et Elli Wallach. Deux escrocs de bas étage veulent attaquer le train postal anglais qui transporte de gros fonds pour l’OTAN. Sans le savoir ils sont en concurrence avec un gang anglais appuyé par la mafia qui veut faire le casse du siècle… Gros carton au box-office.

Puis il rencontre un autre des représentants de la nouvelle vague, François Truffaut, mais qui dans ce film a bel et bien renié ses principes cinématographiques. Et c’est peut-être pour cela que « La sirène du Mississipi » (1969) est une réussite. Jean-Paul Belmondo est un riche propriétaire de terres agricoles à la Réunion. Il a correspondu avec une femme avec laquelle il a l’intention de se marier. Mais une aventurière a tué la femme et pris sa place. Bien entendu elle tente de le spolier et de le trucider. Elle l’entraîne dans la voie du meurtre et de la fuite de la police… Avec Catherine Deneuve, sublime dans ce rôle de mante religieuse. Enfin il tourne pour Claude Lelouch « Un homme qui me plaît » (1969) avec Annie Girardot qui se déroule en grande partie en Californie. Il interprète un compositeur de musique de film en session d’enregistrements à Hollywood qui tombe amoureux d’une actrice française tous deux sont mariés et leur amour ne sera qu’une passade. Beau rôle pour Jean-Paul Belmondo.
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1970 commence par un gros carton au box office. En effet Jacques Deray convoque les deux plus grandes stars du moment Alain Delon et Jean-Paul Belmondo pour interpréter Roch Siffredi et François Capella deux truands marseillais des années 1930. « Borsalino » retrace les faits et méfaits de Paul Carbone et François Spirito deux véritables truands marseillais. Ce buddy movie à la musique entêtante de Claude Bolling est un des films les plus célèbres des deux stars françaises à travers le monde. Un procès intenté par Jean-Paul Belmondo contre Alain Delon (producteur) parce que son nom figurait deux fois sur l’affiche, ne nuit pas à la carrière du film bien au contraire.
La musique de Claude Bolling sera un carton de vente de disques.
Jean-Paul Belmondo devient lui aussi producteur. Avec son frère Alain il crée la société Cerito film. Il s’associe au publicitaire René Château qui sera à l’oeuvre pour les affiches des films de l’acteur. A partir de « Peur sur la ville » Les affiches font du nom de l’acteur une marque. Le prénom disparaît. « Belmondo » en gros caractère gras situé en haut de l’affiche et prenant toute la largeur, annonce que c’est un film de l’acteur-producteur que l’on va voir ce qui en France est une petite révolution, le réalisateur ayant plutôt ce privilège en tant qu’auteur.
Jean-Paul Rappeneau l’appelle pour le tournage de son film  « Les mariés de l’an II » (1971) film ambitieux en costume. Avec Marlène Jobert l’ambiance est glaciale mais le film est une réussite et un succès public. Avec aussi, Laura Antonelli, avec laquelle Jean-Paul Belmondo vit une idylle mais aussi Michel Auclair, Sami Frey et Julien Guiomar.
Il enchaîne avec un nouveau film de Henri Verneuil « Le casse » (1971).  C’est sûrement un des moins bons films de l’auteur malgré la présence de Omar Sharif, Robert Hossein, Renato Salvatori et Nicole Calfan. A la musique Ennio Morricone dont la rengaine restera célèbre sans atteindre non plus les sommets du film précédent de Henri Verneuil « Le clan des siciliens« . Cependant le titre « Irène » est un petit bijou. Premier film de Jean-Paul Belmondo illustré musicalement par le maestro.
Sur ce film Jean-Paul Belmondo insiste pour faire ses cascades lui-même comme il l’avait fait pour « L’homme de Rio » et « Les tribulations d’un chinois en Chine« . Mais le fait de faire lui-même ses cascades deviendra de plus en plus un argument publicitaire pour les films de Belmondo.
En 1972 il retrouve Claude Chabrol pour « Docteur Popaul » pour incarner un médecin coureur de jupons qui apprécie surtout les femmes laides. Victime d’un accident et paraplégique il se remémore ses aventures. Avec Mia Farrow et Laura Antonelli. Film passablement raté qui ne sait s’il est comédie ou thriller.
Avec « La scoumoune » (1972) José Giovanni reprend son scénario de « Un nommé La Rocca » de Jean Becker. Coutumier de ne pas être satisfait des adaptations de ces livres même si souvent il participait à l’élaboration des films, il remet l’ouvrage sur l’établi et fait moins bien que Jean Becker… Ce film relate l’histoire d’une amitié fidèle entre deux truands à travers le temps.
Le journaliste écrivain et cinéaste Philippe Labro fait appel à Jean-Paul Belmondo pour interpréter un film mi-polar mi-politique  « L’héritier » (1973) Il joue un homme d’affaires qui succède à son père après la mort accidentelle de celui-ci. Accidentelle? pas si sûr. Des doutes le poussent à faire mener une enquête sur les circonstances du crash de l’avion privé de son père.
Enquête rondement menée, interprétation de haut vol: Carla Gravina, Jean Rochefort, Charles Denner, Jean Desailly et Maurice Garrel. Du beau linge donc. Une fin tragique, un complot politico financier. Très bon film.
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Cette même année 1973 il retrouve Philippe de Broca et tourne avec lui « Le magnifique » un de ses plus grands succès de comédie. Jacqueline Bisset est l’interprète qui donne la réplique à la star française. Il donne vie à François Morin un écrivain à succès spécialisé dans le roman d’espionnage populaire. Il s’inspire des faits quotidiens de sa vie pour les réadapter et faire briller son héros Bob Saint-Clar. Une étudiante étudie ses romans pour faire une thèse. Il veut la séduire mais c’est un échec. Il décide de se débarrasser de son héros en le massacrant dans son futur roman…
Comédie débridée à l’emporte pièce avec des moments extrêmement comiques.
En 1974 Jean-Paul Belmondo tourne avec Alain Resnais dans le film « Stavisky« . Cette production de la Cerito connaîtra un gros échec critique et un passage au festival de Cannes houleux. Il aura cependant un succès d’estime. Le film effleure l’affaire qui est avant tout une histoire de fraude avec de faux bons au porteur qui deviendra une affaire politico-financière qui secouera la III° République française. La mort de Stavisky déclarée comme suicide est elle même une énigme. Alain Resnais et son scénariste Jorge Semprun ce sont plutôt intéressé au personnage à son influence et à sa mégalomanie.
Film important dans le filmographie de Jean-Paul Belmondo qui essaye de se départir de son image de Bébel. Mais le public n’en veut pas, il préfère la comédie, ou le polar et les cascades de l’acteur français.
L’année suivante il se rattrape avec « Peur sur la ville » (1974) de Henri Verneuil, un de ses meilleurs polar. Un méchant très réussi, Charles Denner en faire valoir de la star, des cascades sur les toits de Paris et sur le toit du métro qui roule puis un final en hélicoptère. Et la fantastique musique de Ennio Morricone.
Il enchaîne avec une comédie de Philippe de Broca, « L’incorrigible » (1975) dans lequel il incarne un escroc un brin mythomane, roi du déguisement mais très sympathique qui jette son dévolu sur un tableau en triptyque de Le Greco. Comédie réussie avec Geneviève Bujold, Julien Guiomar, Charles Gérard, Daniel Ceccaldi, Capucine, Michel Beaune et Andréa Ferréol. Gros succès en salle. Pour cette comédie c’est Michel Audiard qui signe les dialogues.
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En 1976 Jean-Paul Belmondo retrouve Philippe Labro pour un polar « à l’américaine » « Lalpagueur » (1976) puisqu’il s’agit d’un chasseur de prime français qui recherche un tueur qui élimine tous témoins de ses méfaits et qui se fait appeler l’épervier. Ce polar est un peu en deçà de ce que l’on aurait pu espérer d’un auteur très inspiré par les Etats-Unis y ayant vécu dans sa jeunesse. Cela reste quand même tout à fait regardable. Avec Bruno Cremer et Jean Negroni.
Cette même année il retrouve Henri Verneuil qui se range des polars musclés pour tourner « Le corps de mon ennemi« . Cela reste un polar mais on le qualifiera de psychologique. Il s’agit d’un film en forme de flashbacks kaléidoscopiques. Basé sur des souvenirs du héros qui sort de prison et qui fait une enquête sur: qui a assassiné un footballeur et une serveuse qui trafiquait de la drogue, dans sa boite de nuit, et lui a fait porter le chapeau. Bernard Blier, Marie-France Pisier, François Perrot, Nicole Garcia, Michel Beaune et Claude Brosset forment l’essentiel de la distribution.
Michel Audiard écrit les dialogues du film.
A partir de ce film Jean-Paul Belmondo par l’entremise de sa société Cerito films fera appel à Michel Audiard jusqu’au décès de ce dernier pour signer les dialogues de ses films. « Le corps de mon ennemi » (1976) est un bon film dans une ambiance étrange de ville vidée de ses habitants. Film qui a pu dérouter les amateurs d’un Jean-Paul Belmondo un peu plus virulent.
Claude Zidi fait appel à lui en 1977 pour tourner une comédie « L’animal » qui malgré les dialogues de Michel Audiard est inégal. Jean-Paul Belmondo s’amuse comme dans « L’incorrigible » à se déguiser mais ça fonctionne beaucoup moins bien. La faute sûrement à Claude Zidi qui devra attendre encore 7 ans et autant de films avant d’en faire un qui soit proche de la perfection: « Les ripoux« . Pour « L’animal » Raquel Welch n’amène guère que sa plastique ce qui est à la fois beaucoup et peu. Cette histoire de cascadeurs aurait eu besoin d’un peu plus de travail en amont.
1979 retour en fanfare pour Jean-Paul Belmondo et début de l’escalade des records d’entrées mais aussi du nombre de copies de films et par conséquent de présence dans les salles françaises dont le parc de multisalles est encore très faible. C’est dans un polar qui allie la comédie au titre évocateur « Flic ou voyou » que la star du cinéma français déboule. Ce film de Georges Lautner dialogué par Michel Audiard est le début d’une envolée qui atteindra son apogée 5 ans plus tard avec « L’as des as » de Gérard Oury.
Film pop corn qui ne s’encombre pas de véracités mais qui sait rendre le spectateur complice dans les actes de ce boeuf-carotte peu orthodoxe dans ses manières policières. Dommage qu’on lui ait mis dans les pattes une fille, ce qui plombe un peu le film, Michel Audiard n’étant pas doué pour mettre des dialogues dans la bouche des gamins. Les potes de Bebel sont présents: Michel Beaune, Charles Gérard et Claude Brosset. Belle composition de Michel Galabru et de Jean-François Balmer. La musique de générique de Philippe Sarde est une réussite.
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Jean-Paul Belmondo ne tourne plus depuis « L’animal » qu’un film par an. En effet le public exige de lui des films musclés aux cascades  de plus en plus sophistiquées et lui même s’inflige nombre de blessures durant les tournages. On peut comprendre que pour un homme de bientôt 50 ans les espaces entre les tournages s’allongent.
En 1980 donc le voici à l’affiche du film de Georges Lautner « Le guignolo » pastiche du film d’espionnage tourné à Venise. Avec Charles Gérard, Michel Galabru, Georges Géret et Michel Beaune. Film carrément bâclé au niveau scénaristique mais le public trouve son Bébel en pleine forme et en pleine verve (grâce aux dialogues de Michel Audiard qu’il affectionne) et fait un triomphe au film.
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En 1981 il sera encore plus enchanté grâce au troisième opus consécutif du trio Georges LautnerMichel Audiard-Jean-Paul Belmondo dans « Le professionnel » (1981) et leur plus grand succès (5 240 000 entrées France)
Le film effleure les magouilles politiques de la France avec l’Afrique appelé communément la Françafrique. Mais il s’agit surtout de l’histoire de Joss Beaumont espion français vendu par la France au moment où sur l’ordre de la France il allait assassiner le président du Malawi. Après une évasion, il revient en France, à Paris et décide de finir le contrat pour lequel il a été trahi en profitant d’un voyage du président du Malawi à Paris. Poursuivi par les RG et la police il aura toujours un coup d’avance sur eux.
Avec Robert Hossein, Jean Desailly, Bernard-Pierre Donnadieu, Elisabeth Margoni, Michel Beaune, Cyrielle Claire et Pierre Vernier. Le film a quelque peu pris un coup de vieux de nos jours mais reste encore efficace. Le duel au sens propre du terme entre Joss Beaumont et le commissaire Rosen restera anthologique dans le cinéma français. La musique de Ennio Morricone est absolument magnifique et le film s’est bel et bien vendu grâce à elle, Jean-Paul Belmondo s’étant fait le chantre du compositeur et de sa musique pour l’occasion.
1982 Jean-Paul Belmondo retrouve treize ans après « Le cerveau » Gérard Oury pour le plus grand de ses succès populaire « L’as des as » (5 450 000 entrées France). Il Interprète un entraîneur de l’équipe de France de Boxe qui se retrouve à Berlin en 1936 pour les jeux olympiques. Les péripéties feront qu’il affrontera Adolf Hitler et aidera un enfant juif à fuir le régime. Le public ovationne Bébel mais la critique tire à boulet rouge accusant la star de truster tous les écrans français en multipliant les copies asphyxiant ainsi les films concurrents. Reproche vrai car la France à l’époque est surtout pourvue de salles ayant une ou deux salles les multisalles étant rares et plutôt en région parisienne. Mais reproche hypocrite la loi du marché étant la règle, Jean-Paul Belmondo et Cerito films l’appliquent.

1983 sortie du film de Jacques Deray: « Le marginal » polar efficace mais si les scores sont toujours impressionnants ils sont en-deçà des objectifs. Ennio Morricone signe une bonne B.O. mais n’atteint pas les sommets musicaux du « Professionnel« .
1984 Jean-Paul Belmondo tourne son dernier film avec Henri Verneuil. C’est « Les morfalous » Une pochade militaire durant la seconde guerre mondiale. Le film allie antimilitarisme et braquage de banque. Quelques bons dialogues signés Michel Audiard. Une bonne troupe entoure Bébel: Michel Constantin, Jacques Villeret, Michel Creton, Marie Laforêt, François Perrot… La fin du film est très paresseuse. Comme pour « Le marginal » les entrées ne sont pas à la hauteur espérée.
Le film « Joyeuses Pâques » qui suit est un naufrage artistique.
Tiré d’une pièce de Jean Poiret, ce vaudeville ne décolle pas. D’autant que viennent s’y greffer des cascades qui n’ont que très peu de rapport avec l’intrigue. Le public apprécie peu ces facéties vieillissantes et tournées à la comme je te pousse par un Georges Lautner dilettante. Pour accompagner Bébel dans cette mascarade sont présents Marie Laforêt, Sophie Marceau, Rosy Varte et Michel Beaune.
En 1985 Alexandre Arcady et le scénariste Francis Veber font commettre à Jean-Paul Belmondo un braquage de banque à Montréal (Canada) déguisé en clown. « Hold-up » est un film raté et paresseux.  Avec Jean-Pierre Marielle, Guy Marchand, Jacques Villeret et Kim Cattrall.
Jacques Deray tourne avec Jean-Paul Belmondo « Le solitaire » (1987) Retour au polar pur et dur dans le style « Le marginal« . Le film est plutôt décevant malgré une certaine efficacité du scénario. Il ne rencontre pas le public espéré pour Jean-Paul Belmondo et Cerito films. Il est temps de changer la formule qui fit sa gloire. Avec Michel Creton, Jean-Pierre Malo, Michel Beaune, Pierre Vernier et François Dunoyer.
1988 effectivement changement de formule.
Belmondo est contacté par Claude Lelouch pour tourner « Itinéraire d’un enfant gâté« .  Film sur les besoins d’aventures d’un homme ayant réussi sa vie, sur la retraite dans un lieu sauvage, mais aussi sur l’initiation d’un « fils » à la vie moderne et au management. rueducine.com-cesar
Un film sur l’amour du cirque et des saltimbanques. Un film hommage à Jacques Brel. Bref un film ayant du souffle, quelques fulgurances, des longueurs aussi mais une réussite artistique comme Claude Lelouch peut-être capable dans ses beaux jours. Avec Richard Anconina, Marie Sophie L. Michel Beaune, Daniel Gélin, Lio, Pierre Vernier…
Le public aime et revient en salles pour Bébel qui a laissé tombé les cascades. La profession du cinéma lui décerne un César qu’il refuse d’aller chercher sous prétexte qu’un saltimbanque n’ a pas à recevoir de récompense et que seule l’affection du public compte. Il est plus vrai, qu’en fait, son père Paul Belmondo sculpteur était un concurrent de César et que pour Jean-Paul Belmondo il était impossible de recevoir ce trophée.
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4 ans plus tard il renoue avec le cinéma après avoir brûlé les planches du théâtre avec la pièce d’Edmond Rostand « Cyrano de Bergerac » mise en scène par son ami Robert Hossein. Il choisit de tourner un remake de film français joué par Raimu en 1942 « Les inconnus dans la maison » de Henri Decoin qui devient « L’inconnu dans la maison » (1992). Tiré d’un roman de Georges Simenon et réalisé par Georges Lautner le film raconte l’histoire d’un avocat qui s’est replié chez lui et a sombré dans l’alcool après le suicide de sa femme. Jusqu’à ce qu’un crime ait lieu dans sa demeure et qu’il décide de défendre l’accusé petit ami de sa fille qui ne lui parlait plus depuis le décès de sa mère. Film efficace mais sans plus. Ne restera pas dans les annales. Avec Renée Faure, Christiana Reali,  François Perrot, Geneviève Page,  Jean-Louis Richard et Pierre Vernier. Echec en salles.

En 1995 pour le centenaire du cinéma il fait une apparition en tant que professeur Bébel pour le film de Agnès Varda « Les cent et une nuits de Simon Cinéma » Film qui réunit le gratin du cinéma pour célébrer la magie du spectacle projeté sur un écran blanc.

La même année il retrouve Claude Lelouch pour interpréter, après Harry Baur, Jean Gabin et Lino Ventura le rôle de Jean Valjean. « Les misérables » (1995) est transposé durant la seconde guerre mondiale. Claude Lelouch triture un peu beaucoup le roman et tombe un peu dans ses travers de flashbacks peu nécessaires. Avec Michel Boujenah, Rufus, Robert Hossein, Clémentine Célarié, Salomé Lelouch, Annie Girardot…
Un an plus tard c’est l’adaptation d’une pièce de Sacha Guitry « Désiré » (1996) mise en scène par Bernard Murat dont c’est l’unique réalisation au cinéma. Il en a une petite dizaine à son actif pour la télévision. Le film est un peu terne et la comédie patauge. Avec Fanny Ardant, Claude Rich, Dominique Lavanant, Jean Yanne et Béatrice Dalle.
Le film est un tel bide (130 000 entrées en France) qu’il est retiré de l’affiche après sa première semaine d’exploitation ce qui met l’acteur en colère.
En 1999 Jean-Paul Belmondo toujours tâtonnant face à un public qu’il ne parvient plus à saisir, se tourne vers une nouvelle génération montante. Cédric Klapisch réalisateur et Romain Duris acteur fétiche du premier.
« Peut-être » amène un jeune homme qui ne sait s’il doit faire l’amour à une jeune femme (Géraldine Pailhas)  à se retrouver dans un espace temporel où son fils septuagénaire (Jean-Paul Belmondo) et sa famille lui font comprendre que s’il ne fait pas l’amour à la jeune femme c’est toute sa descendance qui est condamnée…
Le film rencontre un succès d’estime.
2008 réapparition de Jean-Paul Belmondo absent des grands écrans depuis 8 ans (7 depuis le téléfilm « L’aîné des Ferchaux« ) à cause d’un AVC dont il s’est difficilement et qu’en partie remis, dans le film « Un homme et son chien« . Un film raté de Francis Huster (qui n’est pas un bon réalisateur, ni bon scénariste) mais qui nous plonge dans une émotion étrange de voir un homme que l’on a connu avec une vitalité débordante, subissant encore les dommages dus à son accident vasculaire cérébral.
Film hommage où les acteurs et actrices toutes générations confondues viennent saluer l’artiste par de brèves apparitions.
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Mai 2011 au festival de Cannes Jean-Paul Belmondo reçoit un hommage en forme de palme d’honneur. A la télévision le jour même, un documentaire retraçant sa carrière et ses exploits est diffusé sur France 2, suivi de deux films « Le marginal » puis « Stavisky« .
En 2014 son fils Paul Belmondo tourne avec lui un documentaire « Belmondo par Belmondo » sous forme de voyage sur les lieux de tournage. Des amis témoignent des anecdotes de tournage ou de théâtre.

Il décède le 06 septembre 2021.
Un hommage national dans la cour des Invalides lui est rendu. Le cercueil quitte les lieux sur la musique du « Professionnel » signée Ennio Morricone.

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