Synopsis

Sur une bande magnétique un homme indique qu’il tuera 5 personnes durant l’année à venir. Dès le réveillon de la nouvelle année, après les festivités, un homme rentre seul chez lui. Il se fait agresser à coup de barre de fer dans un tunnel. Un jeune couple d’amoureux lui vient en aide. L’homme s’en tire avec quelques jours d’hospitalisations. Le journaliste Andrea Bild est dépêché sur les lieux de l’agression. La police a trouvé un gant noir. Le premier d’une longue série…

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CRITIQUE

Voici un giallo dont la forme (l’esthétique) est bien supérieure au fond (le scénario). L’histoire est pour un giallo somme toute banale.

Un tueur en série pourchassé par un journaliste qui connaît un peu trop les victimes ce qui attise la curiosité de la police à son encontre et l’oblige à mener lui-même l’enquête. Rien d’original, mais du solide et de l’éprouvé.

Le film contient bien les pré-requis du giallo : un peu d’érotisme, des femmes apeurées face à leur tueur, du sang volontiers mis en avant à l’image, des meurtres à l’arme blanche, une caméra subjective pendant les assassinats et un détective amateur.

Tout comme l’interprétation de Franco Nero et le reste de la distribution qui ne font rien de génial, mais un travail sérieux irréprochable.

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Ce qui est remarquable c’est la réalisation le choix des décors naturels des cadrages, la photographie et la musique qui font l’ambiance de l’oeuvre. Et de ce côté il faut dire que c’est vraiment exceptionnel.

Bazzoni a un grand sens du cadrage. C’est déjà un genre qui dans ce domaine a beaucoup utilisé les cadrages inhabituels. Luigi Bazzoni poursuit dans cette tradition qui a été initiée par le pape du giallo Dario Argento.

Le réalisateur a su aussi s’entourer de Vittorio Storaro, un immense photographe qui a lui aussi collaboré avec Dario Argento sur son chef d’oeuvre « L’oiseau au plumage de cristal » (« L’uccello dalle piume di cristallo« ) (1970). Les contrastes sont superbes.

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Une des grandes forces de ce film et c’est assez souvent dans le cinéma italien des années 1960-1970 c’est de trouver des décors naturels (notamment le choix des décors urbains et leur architecture (à l’époque futuriste) je pense à des films comme (« La notte » (1961) de Michelangelo Antonioni, « La dixième victime » (« La decima vittima« ) (1965) de Elio Petri. « Le conformiste » (« Il conformista« ) (1970) de Bernardo Bertolucci, « Cadavres exquis » (« Cadaveri eccelenti« ) (1976) de Francesco Rosi, pour ne citer que les plus célèbres.

Mais nombres de films Polizzioteschi (filon policier italien) et de comédies ont utilisé les nouvelles architectures nées avec le mouvement rationaliste (années 1920) et les mouvements suivants pour installer leurs intrigues dans des lieux extraordinaires.

Je termine par la musique du maestro Ennio Morricone qui en cette année 1970 a composé 16 musiques de films. Parmi lesquels donc « Enquête sur un citoyen…« , « Metello » de Mauro Bolognini, « La cité de la violence » de Sergio Sollima, « La califfa » d’Alberto Bevilacqua pour ne citer que les plus extraordinaires.
Celle de ce film n’arrive pas à de tels sommets mais elle est quand même superbe. Avec la voix incroyable de la soprano Edda Dell’Orso qui a beaucoup apporté à Ennio Morricone.


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LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

La scène de l’arrestation du tueur dans un cadre de béton et de chaussée tout à fait extraordinaire.

L’ANECDOTE

Luigi Bazzoni a été à bonne école en tant qu’assistant du réalisateur Mauro Bolognini le plus esthète des réalisateurs italiens (« La corruption » (« La corruzione« ), « La grande bourgeoise » (« Fatti di gente perbene« ), « L’héritage » (« L’eredità Ferramonti« ) pour n’en citer que trois.

NOTE : 14/20

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