Synopsis

West Dallas, faubourg minable de la ville de Dallas, années 2010, Chris Smith rentre un soir voir son père Ansel dans sa caravane-maison. Chris ne supporte pas la nouvelle femme de son père et se dispute constamment avec elle. Ce soir là ne fait pas défaut. Chris amène son père dehors pour lui annoncer, qu’il doit de l’argent à un chef de gang de dealers. Mais la somme est énorme et son père n’a pas un sou à lui prêter. Chris lui soumet alors une idée : faire assassiner leur mère (ex femme de son père) qui ne les aime pas. Elle a contracté une assurance vie de 50 000 dollars dont la bénéficiaire est sa sœur Dottie. De plus il connaît un flic qui se nomme Joe Cooper, qui pour arrondir ses fins de mois, fait le tueur à gages. Ansel finit par accepter la proposition…

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CRITIQUE

Enfin un film sur l’Amérique qui ne nous entourloupe pas par des considérations patriotiques ou par des héros invincibles et généreux.

William Friedkin semble prendre le relais de Sidney Lumet qui dans son ultime film « 7h58 ce samedi-là » (« Before the devil knows you’re dead« ) nous laissait un testament des plus pessimistes sur les américains et leur rapport malsain à l’argent. Grand film sur la cupidité doté d’une mise en scène magistrale par un vétéran.

William Friedkin (76 ans) tourne une adaptation d’une pièce de théâtre par son propre auteur Tracy Letts. Le scénario au fur et à mesure que le film se déroule est de plus en plus malsain. Famille de tarés, promiscuité, avidité, prostitution, meurtre, bêtise crasse, rien ne nous est épargné.

Outre le tueur psychopathe, nous avons le père au QI d’huître qui se fait malmener par son fils. Celui-ci n’est qu’un petit con arrogant endetté auprès d’un trafiquant de drogue. Il y a aussi la femme du père qui le trompe allègrement avec le petit ami de l’ex-femme du père. Et enfin la fille pure, vierge, convoitée par l’assassin professionnel et surprotégé par son frère.
Tout ce beau monde lorgne sur l’assurance vie de la mère des deux gosses et donc ex femme du mari. Tout ce beau monde (à part le tueur) vit dans une caravane, la promiscuité aidant à faire monter la mayonnaise des sentiments nauséabonds des uns envers les autres. Tout ce beau monde finira haché menu.

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La caméra de William Friedkin ne nous épargne rien et le réalisateur assume ce scénario dépeignant une Amérique détestable basée sur la violence des individus compensée par le sexe.

Matthew McConaughey est stupéfiant dans ce rôle de tueur à gages.
Emile Hirsh que je n’avais encore jamais vu au cinéma campe un loser médiocre avec un beau naturel.
Enfin Gina Gershon qui a une filmographie assez chaotique ose ici beaucoup de choses. Le sexe et l’hyper-violence ne l’ayant pas effrayé.

Une chose est sûre le spectateur n’a guère envie d’aller faire une petite ballade dans le Texas après avoir vu ce film.

A savoir que le film a été interdit aux moins de 17 aux Etats-Unis, aux moins de 18 ans en Grande Bretagne, la France s’est contentée d’une interdiction aux moins de 13 ans mais pour ma part je n’y enverrai pas mes gosses avant leur 16 ans.

La musique de Tyler Bates est en totale adéquation avec l’ambiance poisseuse du film.

 

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LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

La scène du pilon de poulet frit après tabassage en règle de la femme. Scène difficile à accepter pour un humain. Matthew McConaughey montre une dimension d’acteur que l’on ne lui connaissait pas jusqu’à présent.

L’ANECDOTE

William Friedkin a compris qu’il n’obtiendrait guère plus de choses à la 7ème prise qu’à la première ou seconde. Il tourne ainsi très peu de prises une ou deux, trois grand maximum. Ce qui donne un tournage expédié en un peu plus de quatre semaines.

NOTE : 15/20

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