Synopsis

Tanger, Maroc année 1904, une troupe de cavalier s’engouffre dans la ville et monte sur les hauteurs au grand galop, ils arrivent à la superbe demeure de la famille Carter. Helen Carter est veuve avec deux jeunes enfants un garçon et une fille. La maison est vaillamment défendue par un ami de la famille mais une fois son pistolet vide, il se fait tuer par un des assaillants. La maison est saccagée, puis les cavaliers repartent emmenant avec eux la famille Carter. L’homme qui les a enlevé est Mulai Ahmed el Raisuli sultan du Rif et chef des berbères. Il s’insurge contre la politique de son oncle le pacha qui n’est qu’un pion dans un vaste échiquier international où les puissances européennes se disputent un gâteau colonial dont le Maroc n’est qu’une petite part. Le président Theodore Roosevelt qui est en campagne électorale pour son élection à la Maison Blanche, s’empare du dossier « Carter »…

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CRITIQUE

John Milius après son film « Dillinger » (1973) qui lui a permis d’obtenir une renommée de réalisateur en plus de celle de scénariste grâce aux films « Jeremiah Johnson » (1972) de Sydney Pollack et « Juge et hors-la-loi«  (« The life an times of judge Roy Bean ») (1972) de John Huston deux westerns atypiques, décide d’écrire un récit épique et d’inspiration historique.

Basé sur ce que l’on nomme « L’affaire Perdicaris » un véritable enlèvement qui mit en émoi l’Amérique et contribua  à exacerber les relations internationales qui s’engagent déjà vers l’inéluctable première guerre mondiale.

De ce film outre un souffle épique, une réalisation inspirée et influencée par le  travail de David Lean dans « Lawrence d’Arabie » (« Lawrence of Arabia« ) (1962) et une belle interprétation, John Milius montre au spectateur sa fascination pour le personnage de Theodore Roosevelt, et celle non moins grande qu’il partage avec ce président pour les armes à feu. John Milius n’est pas un membre de la National Rifle Association (NRA) qui se cache!

On voit dans le film la mise en application de la politique internationale volontariste de Roosevelt qui s’oppose à la doctrine neutre et repliée sur les Etats-Unis de James Monroe qui date de 1854. John Milius salue aussi un président qui redessine le monde avec son appui à la construction du canal de Panama.

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Il fait montre aussi de grande sympathie pour ses peuples qui tentent de survivre avec leurs coutumes malgré la pression coloniale de l’Europe. Ainsi il ne juge pas la violence de la tribu berbère de Mulai Ahmed el Raisuli, mieux, au travers de madame Carter et de son fils (ses prisonniers) il devient sujet de compréhension puis d’admiration, quasiment d’amour à la toute fin du film.

Sean Connery dans ce rôle de chef de brigands berbères dont la foi et l’honneur sont inébranlables, mais qui face à cette madame Carter perd parfois ses moyens est tout à fait magistral.
Candice Bergen est elle aussi magnifique en femme de tête. Pourtant entre elle et John Milius ça n’a pas été rose tous les jours. Le gamin Simon Harrison témoin de toute cette agitation reflète les sentiments du réalisateur vis-à-vis du peuple berbère joue très très bien. Je le répète souvent mais ce n’est guère le cas en France où les enfants sont souvent mauvais acteurs.

rueducine.com-oscar1Jerry Goldsmith signe une fois de plus une musique inspirée il incorpore aux cuivres tonitruants des percussions d’inspiration arabe. Son œuvre lui permettra d’obtenir un oscar.

 

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LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

La fin de la bataille qui permet à Raisuli d’échapper aux allemands. Le jeune Carter fusil à la main agenouillé dans un coin regarde le chef berbère se battre puis prendre un cheval, il le voit venir sur lui au galop et lui subtiliser son arme avant de disparaître.

L’ANECDOTE

La personnalité de John Milius mériterait bien qu’on en fasse un film.
Surfeur patenté, lecteur boulimique, capable de restituer sur papier plusieurs styles d’écrivains, passionné d’Histoire, il finit par étudier le cinéma. Il tente de se faire enrôler dans l’armée pour s’engager dans la guerre du Vietnam, mais il est recalé. Il et une des figures du Nouvel Hollywood. Fasciné par les armes il se dit « réactionnaire-zen« .
Il devient scénariste et réalisateur. Il est scénariste (entre autres) de « Apocalypse now » (1979) de Francis Ford Coppola et le réalisateur de « Conan le barbare » (« Conan the barbarian« ) (1982).
Étonnant car à sa filmographie mis à part le scénario (duquel il n’est pas crédité au générique) de « L’inspecteur Harry » (« Dirty Harry« ) (1971) et « Red dawn » (1984). Ses films ne sont guère le reflet de sa personnalité politique.
Cependant il accueille les journalistes un fusil à pompe sur les genoux et un cigare à la main.

NOTE : 15/20

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