Synopsis

New York années 1940, un couple de vieux et riches texans entre dans un appartement pour le visiter. L’agent immobilier leur annonce que le couple qui y loge ne paie plus les loyers depuis quelques mois et qu’il va être expulsé d’ici peu pour libérer l’appartement. Effectivement madame Jeffers surprise de cette visite impromptue se cache dans la salle de bain. En vain le vieux texan qui visite la découvre. Il se présente comme étant le roi de la saucisse. Et lui donne conseil de quitter son mari pour trouver protection auprès d’un homme riche. Au passage le roi de la saucisse lui offre de quoi payer les loyers dus, ainsi que quelques babioles comme une robe et de quoi bien vivre quelques temps. Tom Jeffers (mari de Gerry) est un ingénieur qui a bien du mal à vendre ses créations notamment un aéroport en pleine ville. Quand il rentre chez lui après une nouvelle journée difficile, c’est pour apprendre que sa femme va le quitter pour se trouver un riche protecteur…

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CRITIQUE

Comédie par moment très loufoque qui tourne le dos au conventions hollywoodiennes par son mauvais esprit. Effectivement le scénario fait la part belle à la femme dénuée de scrupules qui n’hésite pas à renier ce qu’elle a promis durant sa cérémonie de mariage (être auprès de son mari pour le meilleur et pour le pire). Voici que face à la difficulté financière celle-ci foule du pied ce serment pour aller chercher fortune dans les bras d’un millionnaire en Floride où ils pullulent.

Que penser aussi de cette scène finale dans laquelle Preston Sturges contente tout le monde par un effet scénaristique des plus ahurissant  faisant fi des méandres des sentiments amoureux pour une efficacité immédiate. A tel point que dans la scène, même les personnages sont tout aussi ahuris de ce que leur a préparé le scénariste et réalisateur que le spectateur.

Le film commence tout aussi étrangement qu’il finit, par les préparatifs d’un mariage assez mouvementé avec femme séquestrée et gouvernante qui s’évanouit par trois fois. Tout cela en accéléré et sans parole. La comédie avant de passer au screwball rend ainsi un hommage au cinéma muet d’antan.

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Preston Sturges outre des dialogues percutants car plutôt ébouriffants vis-à-vis de la morale d’alors, injecte des scènes qui vont du loufoque au surréalisme échevelé qui donnent à son film un cachet remarquable.

Il se paye par la même occasion une belle satire sur les riches et leurs mœurs ennuyeuses. Ceux-ci devenant des machines à sous crédules et bêtement consentantes pour les femmes impécunieuses.

La comédie est dans son ensemble très réussie. Cependant on peut trouver ici où là quelques petits passages à vide.

Claudette Colbert montre qu’elle n’a rien à envier à l’abattage d’une Katharine Hepburn, même si elle n’a pas sa modernité, et fait ainsi partie des grandes égéries de ce sous genre américain de la comédie romantique qu’est le screwball.

Joel McCrea, Rudy Vallee et Mary Astor sont impeccables. Il ne faut pas oublier les interventions (même en second plan) de Sig Arno énorme vecteur de comédie. Il faut le voir les bras chargés jusqu’au ras de son nez saluer tout un chacun. Un régal de comédie burlesque.

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LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Quelques vieux millionnaires ayant perdu Geraldine (Gerry) Jeffers dans le train qui les mène, décident d’organiser une battue dans les wagons pour la retrouver, chiens de meute, coups de fusils, la scène est un grand délire surréaliste.

L’ANECDOTE

Preston Sturges (1898-1954) a commencé sa carrière en tenant une boutique de cosmétique. Puis après divers inventions non commercialisées, il se détourne du monde des affaires pour ce lui du théâtre, et écrit diverses pièces. Hollywood le remarque et l’embauche pour écrire des scénarios. 1930 premier scénario. Il ne viendra à la réalisation que quelques années plus tard. 1940 première réalisation. « Madame et ses flirts » est son 6ème film.

NOTE : 15/20

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