Synopsis

Sicile début des années 1953, Joe Morelli tourne avec sa camionnette dans les villages. Il travaille pour la Universalia et moyennant une rétribution de 1500 lires permet aux anonymes de faire un bout d’essaie. Après quoi il envoie les négatifs à Rome où les studios et les grands réalisateurs italiens (Luchino Visconti, Roberto Rossellini, Vittorio de Sica) choisiront les futures stars de cinéma. Pour cela Joe Morelli distribue les dialogues traduits en italiens de « Autant en emporte le vent » (« Gone with the wind« ) (1939) de Victor Fleming et demande aux personnes intéressées par le bout d’essai d’apprendre et d’interpréter les dialogues. Sa venue est une attraction pour les villages et fait rêver les habitants d’une gloire rapide et rémunératrice…

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CRITIQUE

Giuseppe Tornatore signe un grand film d’amour sur le cinéma. Un amour ardent et dangereux où ceux qui s’en approchent peuvent y brûler leurs ailes. Un grand film d’amour-haine pour sa région natale la Sicile.

Ile sous-développée économiquement, aux mœurs encore très rétrogrades et sous l’emprise de la mafia. Ile de toute beauté, les villages et les paysages sont magnifiques, mais que tout sicilien (ou presque) rêve de quitter pour vivre et ne plus y survivre.

La caméra de Giuseppe Tornatore va d’un paysage à un visage avec une virtuosité sans égale. Il filme les sentiments enfouis chez les siciliens qui par la catharsis de la caméra s’expriment avec impétuosité.  Le personnage de Joe Morelli compare cela à une marmite qui bouillonne.
Le film touche droit au cœur face à ses humbles qui mettent à nu leurs rêves, ou leurs malheurs.

Belle composition de Sergio Castellito romain et arnaqueur qui se retrouve dans une Sicile prête à croire à ses boniments mais dont les châtiments sont extraordinairement féroces.

La force de Giuseppe Tornatore est de découvrir d’incroyables acteurs (Salvatore « Toto » Cascio dans « Cinéma Paradiso » (« Nuovo cinema Paradiso« ) (1988). Ici c’est l’actrice Tiziana Lodato qui éblouit pour son premier rôle au cinéma. Une beauté brune dont seul le cinéma italien à le moule.

La photographie de Dante Spinotti est splendide. Qui met en relief les visages filmés de prés ainsi que les somptueux paysages siciliens.

Une fois de plus Ennio Morricone donne le meilleur de lui-même lorsqu’il compose pour Giuseppe Tornatore.  La Sicile et le drame sous-jacent sont intrinsèques à la partition.
Parmi les plus belles BO composées par le maestro.

 

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LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Un homme muet de puis la guerre d’Espagne où il avait combattu à Madrid dans le prestigieux cinquième régiment des milices populaires, face à la caméra retrouve la parole et récite le refrain du cinquième régiment. Leopoldo Trieste grandiose!
Il recevra un Davide di Donatello pour son exceptionnelle interprétation qui ne dure guère plus de deux minutes.

L’ANECDOTE

Giuseppe Tornatore  voulait une autre fin : Morelli en quittant la Sicile se retrouvait sur le tournage du film de Pietro Germi « Il brigante di Tacca del Lupo » (1952) où il perdait sa bobine sur laquelle il avait filmé les uns sur les autres les siciliens. Pietro Germi en la récupérant et voyant tous ses visages décide de retrouver Morelli. Il le retrouve à Rome en piteux état dans une salle de cinéma s’imaginant acteur avec pour partenaire Beata.

NOTE : 18/20

PS : Grazie a Alessandra Pirrone per la sua gentile collaborazione.

Video & Photo

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