MARIAGE DE MARIA BRAUN (LE)

Synopsis

Allemagne fin 1944 Maria Braun épouse Hermann à la fin de la guerre sous les bombes alliées. Mais Hermann repart sur le front. Et quand l’Allemagne a capitulé Hermann ne revient pas. Pendant quelques semaines Maria recherche Herrman en vain. Cependant il faut vivre et Maria devient entraîneuse dans un bar pour soldats américains. Jusqu’au jour ou un ami revenu lui aussi de la guerre affirme que Hermann est mort. Alors Maria se lance dans une relation amoureuse avec un soldat américain Bill…

CRITIQUE

Le réalisateur allemand a voulu par ce film montrer l’Allemagne de la fin des années 1940 et des années 1950 qui se reconstruit après un traumatisme due à une faillite morale (le nazisme) et militaire et financière (la capitulation).

Mais c’est surtout un portrait de femme qui tente dans un premier temps de survivre puis son ambition s’affirmant de plus en plus dans un second temps de prendre sa vie en main en profitant des occasions que la vie lui propose.  Mais Maria Braun n’est-elle pas aussi en partie une métaphore de l’Allemagne qui du passé fait table rase et et se tourne résolument vers un renouveau.

Mais si Maria Braun parvient à s’en sortir socialement, il n’en est pas de même dans sa vie amoureuse.

Entre un mari dont elle est absolument amoureuse, aux absences longues et répétées, sa relation avec un soldat américain qui finira dramatiquement, puis sa relation avec un chef d’entreprise plus intéressée que sincèrement amoureuse, Maria Braun sera insatisfaite tout au long de sa vie sentimentale.

Werner Rainer Fassbinder avec ce film inaugure une série de 4 films dont le personnage principal est une femme tout en faisant en arrière plan un portrait de son pays.

Le réalisateur allemand maîtrise parfaitement sa narration. Parfois il peut laisser le spectateur dérouté par les comportements étranges, parfois irréalistes de ses personnages.

La photographie du film est magnifique, et l’actrice principale sa plus grande bénéficiaire.

Mais il a comme meilleur atout le talent de la superbe Hanna Schygulla qui capter la lumière comme je l’ai rarement vu . C’est le film qui donne à l’actrice-muse de Fassbinder une aura internationale.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

La signature du mariage à plat ventre sous les bombes. Ouverture choc et iconoclaste. le générique qui se greffe dessus est par contre guère lisible.

L’ANECDOTE

Le photographe allemand Michael Ballhaus se tourne vers une carrière hollywoodienne. Son premier grand film sera avec Martin Scorsese pour « After hours » (1985). Il a collaboré avec Paul Newman (« La ménagerie de verre« ), avec Mike Nichols (« Bons baisers d’Hollywood« ) (« Postcards from the edge« ) (1990), Irwin Winkler (« La liste noire« )(1991), Robert Redford (« Quiz Schow« ) (1994).

NOTE : 15/20