Synopsis

Fort Apache années 1860, le nouveau commandant de la place avancée aux abords du territoire apache, le lieutenant colonel Owen Thursday arrive avec femme, fille et bagages. Mais Thursday est un ambitieux et il juge ce poste comme indigne de lui et de ses capacités militaires, lui qui a été brillant durant la guerre de sécession. Ses premiers gestes sont de rétablir une discipline intransigeante dans l’enceinte. Tandis que la fille du commandant s’amourache d’un jeune soldat fils d’un sous officier, entre le capitaine York déçu de na pas avoir été promu au commandement du Fort et le lieutenant colonel Thursday, les relations deviennent tendues en particulier sur les décisions stratégiques face à la révolte apache menée par Cochise et Geronimo qui couve…

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CRITIQUE

Si John Ford mélange allègrement l’histoire et la légende (ici il transpose les guerres indiennes sioux et la fameuse bataille de Little Bighorn perdue par le non moins célèbre John Armstrong Custer, sur le territoire apache). A la façon d’un Alexandre Dumas en littérature il le fait avec talent.

Avec « Le massacre de Fort Apache » il inaugure une trilogie sur la cavalerie, corps d’armée qu’il admire.
A tel point que dans le film c’est la cavalerie qui blanchit la mémoire de celui qui a renié la parole engagée, qui a mené son régiment à l’anéantissement et qui monté de toute pièce une guerre pour sa propre gloire. Le portrait du salopard trônera en bonne place et on dira de lui que c’est un héros. Juste parce qu’il a eu la dignité de finir avec ceux qu’il a sacrifié par bêtise mégalomane et aveuglement.

Mais ce film c’est aussi une description de la vie de garnison qui mélange le réalisme et le picaresque : Les hommes de corvée de ramassage du fumier, la vie de famille le soir au coin du feu, et le bal des sous-officier tant prisés de tous.

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Frank S. Nugent qui a débuté en tant que critique (parfois virulent) écrit son premier film pour le cinéma et inaugure une collaboration fructueuse avec John Ford (11 films). Il scénarise tout bonnement une des grandes pages du western sur les guerres indiennes. Il y décrit des indiens apaches qui refusent d’être parqués, et auxquels on vend des produits frelatés. Ils apparaissent comme victime par contraste avec la cavalerie qui menée par un égotiste forcené devient ainsi une arme injuste envers eux.

La réalisation de John Ford est formidable et dans les contrées de Monument Valley il utilise le plan large le plus souvent offrant aux yeux des spectateurs  le côté spectaculaire de ce désert. Mais c’est aussi un maître dans l’art de filmer les chevauchées mais aussi les hommes.

L’affrontement entre le lieutenant colonel et le capitaine avec entre eux le devoir d’obéissance et l’inertie de la hiérarchie est tout à fait réaliste.
Henry Fonda et John Wayne magnifiques.
Victor McLaglen, Ward Bond et  Hank Worden font des merveilles comme second rôles vecteurs de comédie.

Enfin la musique tonitruante de Richard Hageman qui reprend les airs de la cavalerie emporte le spectateur et contribue au dépaysement ainsi qu’au voyage vers le XIXème siècle.

 

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LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

La poursuite par les indiens du chariot et son escorte venus ramasser les corps de quatre soldats. Grandiose scène de galop à travers Monument Valley.

L’ANECDOTE

Frank S. Nugent est le gendre de John Ford. Il a écrit quelques grands films « La charge héroïque » (« She whore a yellow ribbon« )(1949), « L’homme tranquille » (« The quiet man« ) (1952), « Un si doux visage » (« Angel face« ) (1953) de Otto Preminger, « La prisonnière du désert » (« The seachers« ) (1956)…

NOTE : 16/20

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