Synopsis

Années 1950, dans un pays africain, dans un bar situé sur des quais au milieu d’entrepôts, 4 clients français habituels, un professeur, un médecin, un commerçant et un journaliste entament une partie de bridge quotidienne. Derrière le bar, un serveur aux manières rustres, et une tenancière au langage ordurier. Quand en pleine partie un flic interrompt la partie pour amener le docteur sur le lieu d’un crime…

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CRITIQUE

Paltoquet, définition : personnage aux manières grossières. Le mot vient de « paletot ».

S’il est bien question d’un paltoquet dans le film ce n’est pas l’objet principal du film.
Il s’agit de l’adaptation d’un roman de Franz-Rudolf Falk intitulé « On a tué pendant l’escale ». Michel Deville s’offre une belle mise en abyme, puisque le paltoquet et la tenancière lisent le roman dans le film.

Michel Deville poursuit ses expérimentations cinématographiques. Ici il filme dans un vaste lieu clos (une sorte de hangar) une histoire de meurtre et d’enquête.

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Je regrette d’ailleurs les petites scènes à l’extérieur de ce hangar qui auraient pu être assez facilement évitées. Dommage.

Ce lieu (quasi unique) oblige donc à une certaine théâtralisation, et Michel Deville accentue cela par l’utilisation de la musique parfois pompière (les arrivées du policier) d’une façon peu naturelle. C’est un personnage qui la déclenche avec son tourne disque.

Michel Deville se lâche sur les dialogues qui parfois frisent la grossièreté gratuite. Mais c’est quand même souvent incisif et brillant. D’autant que les acteurs sont remarquables. C’est au final le rôle titre qui m’a le plus embarrassé avec celui de la tenancière du bar, ces deux personnages parasitant plus le récit qu’autre chose.

Fanny Ardant joue la vamp (plus que la femme fatale) et rappelle Rita Hayworth, Ava Gardner ou Cyd Charisse. En revanche son strip-tease est un tantinet glacial, et n’éveille guère de désir chez le spectateur masculin.

Un film avec de gros points forts, mais aussi, hélas quelques faiblesses.

 

Ce film est recensé dans la page : LE FILM POLICIER ET LE THRILLER FRANÇAIS DE 1945 à 2015.

 

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LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

La scène finale à la Agatha Christie où le flic fait une démonstration par l’absurde : celui qui semble le plus coupable est innocent et le plus innocent, le plus coupable. Donc le plus coupable est coupable. Du grand Jean Yanne.

L’ANECDOTE

Michel Deville a connu deux périodes dans sa filmographie. La période 1961-1971 et 12 films où il collabore au scénario et dialogue avec Nina Companeez et où il se fait le spécialiste sur les rapports du couple avec une extrême élégance. Puis une période 1974-2005 et 18 films où le réalisateur tente d’approfondir ou de bousculer la grammaire du cinéma.

NOTE : 13/20

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