Synopsis

Années 1980, sur les côtes septentrionales de l’Afrique, Daniel Pratt est la vedette de la contrée. Il vit de la pêche et passe son temps libre à jouer au poker avec les autochtones, n’hésitant pas à faire le coup de poing. Mais il reçoit un télégramme lui annonçant la mort de sa fille. Il rentre à Lyon et apprend par son ami Stéphane Reiner commissaire de police de la ville, qu’elle a été victime d’une bande d’assassins qui se sont mis en tête de nettoyer la ville de la petite délinquance. Pratt, ancien flic qui a raccroché depuis la mort de sa femme face au laxisme de la justice qui a relâché le coupable, décide que ce coup-ci il vengera sa fille quoiqu’il en coûte…

CRITIQUE

1981: « Pour la peau d’un flic« ,
1982: « Le choc« ,
1983: « Le battant« .

Alain Delon a sorti trois polars qui ont trouvé un public. Deux ans plus tard après une parenthèse auteuriste « Un amour de Swann » de Volker Schlödorff et « Notre histoire » de Bertrand Blier, Alain Delon producteur décide retourner au polar pour ne pas laisser Jean-Paul Belmondo, roi du box office, seul sur le créneau.

Il demande à Philippe Setbon de rédiger un scénario qui le mette en valeur.
Philippe Setbon remplit le contrat (voir le bonus plus bas). Alain Delon demande à Frédéric H. Fajardie et José Pinheiro de l’adapter un peu plus à sa personnalité.
Puis il confie la réalisation à José Pinheiro.

Il embauche une pointure de l’interprétation, Jacques Perrin pour jouer son ami-ennemi, et s’entoure de petits jeunes: Fiona Gélin, Stéphane Ferrara et Vincent Lindon qui ne risquent pas de lui faire de l’ombre d’autant que leurs rôles sont limités à la portion congrue.

L’affiche christique (les cheveux de Delon ont largement poussés depuis le tournage du film) et égomaniaque résume à elle seule l’entreprise…

Le fait qu’Alain Delon tienne à être de tous les plans quitte à marcher sur les plate bande de ses faire-valoir passe, mais que le résultat soit aussi affligeant, paresseux et aujourd’hui risible est une insulte à l’intelligence du spectateur.
Parmi ces faire-valoir nous avons Fiona Gélin qui sort d’un shooting dénudé, signé Mireille Darc, pour « Lui, le magazine de l’homme moderne ».
Elle donne l’impression dans ce film de continuer la séance. Tout étant prétexte pour montrer ses seins. Même un séjour à l’hôpital plongée dans le coma.

Ce film qui lorgne sur Clint Eastwood et son inspecteur Callahan « dirty » Harry dans le film « Magnum force » est une catastrophe.
Après un début aux relents racistes (nous l’espérons, involontaires), le film tourne au grotesque pour ne pas dire au ridicule. Et que ceci finisse en une vaste clownerie même pas correctement scénarisée est l’apogée d’un fiasco mégalomaniaque.

On dit qu’en France tout finit par des chansons…
Et quelle chanson!

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

L’inspectrice Sabine Clément, 22 ans chargée des enquêtes sur les escadrons de la mort « à la lyonnaise » reçoit une décharge à bout portant d’un fusil à pompe. Même pas morte!

L’ANECDOTE

Le film bat des records au cinéma et fait mieux que le « James Bond » de cette année là « Dangereusement vôtre » (« A view to a kill« ) (1985).

NOTE : 08/10

Le bonus

Philippe Setbon a écrit à rueducine.com :
« Bonjour. Je suis tombé par hasard sur votre site.
J’ai lu votre critique de « Parole de flic », dont je ne discuterai évidemment pas un seul mot.
Par contre, quand vous dites que j’ai quitté le film sans achever le travail, je suis surpris. Les choses ne se sont pas passées ainsi. Je suis allé au bout de mon contrat, comme je l’ai toujours fait et ensuite le réalisateur a tenu à l’adapter à sa personnalité. C’est tout.

Bonne continuation pour votre site. »

Réponse de rueducine.com :
« Pan sur le bec! Merci monsieur Setbon pour cette précision. Je regrette que mes sources « téléramesques » m’aient induites en erreur. Je rectifie donc.
Au plaisir de vous retrouver sur le site« .

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