Synopsis

Orléans fin des années 1970, l’inspecteur Marc Ferrot, flic solitaire, la cinquantaine, intervient lors d’un pillage d’une église une nuit. Mais il ignore qu’une femme le photographie. Le lendemain après avoir fait son rapport le commissaire Ganay le félicite mais aussi le réprimande pour être allé seul faire l’arrestation. Quelques temps plus tard en passant devant une vitrine d’un magasin en voiture il voit un poster de lui braquant son revolver magnum 357. Il aborde la femme qui avoue avoir pris la photo la nuit où il a arrêté le pilleur d’église. Elle lui promet de lui rendre les négatifs et lui donne rendez-vous le lendemain au dernier train en provenance de Paris. Elle voit en Ferrot l’homme qui peut la délivrer de sa relation avec le commissaire Ganay. Mais en même temps elle a peur de la réaction de ce dernier…

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CRITIQUE

Deuxième film de cinéma après « France Société Anonyme » (1973). Alain Corneau se lance dans le polar et fait mouche.

Alain Corneau s’affirme comme étant l’homme du renouveau du polar à la française. Ses héros sont des solitaires, des silencieux. Comme son aîné, Jean-Pierre Melville, Alain Corneau propose un film sec sans gras, à l’ambiance glaciale. Difficile de s’identifier à ce héros rugueux dont l’arme de service est comme un prolongement de lui-même.

Si le scénario patine dans la première demi-heure où Stefania Sandrelli n’est pas très à son aise, une fois l’histoire réellement démarrée, cette histoire d’un flic qui enquête sur un meurtre qui mène à lui-même est tout à fait remarquable.

Sa déchéance morale (il devient de plus en plus violent) et physique (jusqu’à l’auto mutilation) est spectaculaire.

Daniel Boulanger et Alain Corneau signent en cela un scénario exemplaire inspiré très librement du roman de Kenneth Fearing « The big clock » dont le réalisateur britannique John Farrow a adapté « La grande horloge » (« The big clock« ) (1948).

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Si Alain Corneau rate la scène du meurtre, le reste est quasiment irréprochable le film s’achève en apothéose avec une réalisation et un montage parfaits.

La distribution est géniale.
Yves Montand en inspecteur broyé par sa propre enquête est dans un de ses grands rôles qui marquent sa filmographie.
François Périer commissaire de la ville mais petit garçon avec les femmes est tout aussi bon.
Mathieu Carrière incarne un subalterne de Ferrot qui se heurte à son chef sur se méthodes étranges dans l’enquête. Il est exceptionnel et densifie la portée psychologique du film déjà bien pourvu dans ce domaine.
Enfin Simone Signoret bourgeoise paralytique délaissée par son mari et toutefois toujours amoureuse qui fait la maman, la nounou, la maîtresse, et si peu la femme envers son mari nous touche en plein cœur.

Alain Corneau choisit de tourner le film à Orléans ville qu’il connaît bien. Mais ce n’est pas une ville glamour qu’il filme. C’est un centre ville très anonyme, des quartiers populaires zébrés par des barres de HLM, des quais de Loire tristounets, et des centres commerciaux hideux.

Georges Delerue a composé pour ce film une musique étrange et aussi glaciale que l’interprétation d’Yves Montand. Avec cette musique nous entrons dans l’antichambre de la mort. Alain Corneau l’utilise avec une grande parcimonie.
Nommé lors de la deuxième cérémonie des César pour deux musiques de films « Police Python 357 » et « Le grand escogriffe » de Philippe de Broca, les suffrages pour Delerue se divisent et permettent ainsi à Philippe Sarde d’obtenir sa première statuette pour « Barocco » d’André Téchiné.

 

 

Ce film est recensé dans la page : LE FILM POLICIER ET LE THRILLER FRANÇAIS DE 1945 à 2015.

 

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LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Pour surseoir à une confrontation générale de témoins où il sera reconnu, l’inspecteur finit par se résoudre à se mutiler le visage.

L’ANECDOTE

Yves Montand tournera encore deux fois avec Alain Corneau. « La menace » (1977) et « Le choix des armes » (1981) deux joyaux  du réalisateur qui assoit ainsi sa renommée d’héritier de Jean-Pierre Melville.

NOTE : 15/20

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