Synopsis

Paris sous l’occupation nazie, René Bordier accusé de divers larcins simule la folie. Il est transféré dans un hôpital psychiatrique d’où il ne tarde pas à s’échapper. Il croise le chemin de Marchand un policier en fuite. Tous deux sont repris par l’armée allemande, tabassés et sont envoyés volontaires pour le Service de Travail Obligatoire (STO). Il se retrouvent dans une industrie de tissus imprimés. Entre deux bombardements alliés ils font la connaissance de deux soeurs jumelles allemandes avec lesquelles ils ont de joyeuses aventures. Mais la femme de René surgit et s’enrôle aussi pour le STO. Pour René Bordier, cela est insupportable. D’autant que sa femme est harcelée par un galonné allemand. René Bordier finit par le tuer…

CRITIQUE

René la canne est le surnom de René Girier, truand durant la guerre, chef du gang des tractions, et ce jusqu’au milieu des années 1950 où ils se fait arrêter par l’inspecteur Roger Borniche. Vu le titre du film et que le générique nous annonce que c’est une adaptation d’une autobiographie on s’attend à un film sérieux.

Mais ce que le spectateur ne sait pas c’est que Francis Girod voulait appeler ce film « L’entourloupe ». Refus du producteur! « Les gens veulent du René la canne, on leur donne du René la canne« !

Francis Girod qui cherchait à monter son deuxième film « L’Etat sauvage » et ne trouve pas les financements, accepte ce film de commande, mais décide de pervertir le genre policier en cassant les codes. Faisant de ce film un policier-bouffe, morale douteuse, jeu outrancier, montage parfois abrupte, code sur les couleurs variable selon les périodes, esprit bande dessinée. Le film tourné entièrement à Cinecittà donne aussi un aspect carton pâte au décors et à l’ambiance générale du film.

La réalisation de Francis Girod est parfois un peu trop spectatrice des délires du duo Gérard Depardieu/Michel Piccoli qui s’amuse comme des petits fous.
Gérard Depardieu dont la carrière est en train d’exploser et a déjà tourné « Vincent François Paul… et les autres » de Claude Sautet (1974), « Maîtresse » de Barbet Schröder (1975), « 1900 » de Bernardo Bertolucci (1976), s’offre avec ce film une belle récréation.
Michel Piccoli exulte dans le personnage de ce flic pourri et qui n’a rien d’un Roger Borniche.
Sylvia Kristel, belle hollandaise qui a tourné dans le film érotique au succès incroyable « Emmanuelle » de Just Jaeckin (1981) tente avec ce film de casser son image. Elle n’y parvient que le temps du film. Elle trouvera quelques rôles dans des films mineurs pour se retrouver avec « L’amant de lady Chatterley » toujours de Just Jaeckin (1981) dans le genre érotico-tico.

Ennio Morricone qui avait déjà signé la musique du premier film de Francis Girod « Le trio infernal » (1974) signe ici une musique avec synthétizeur dans le ton du film. Décalée et rigolote. Ne fait pas partie de ses grandes partitions mais est quand même une réussite du genre.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

La tentation en cette période d’occupation de mettre tout le monde dans le même sac, d’autant plus un malfrat, aurait pu être grande. Francis Girod s’emploie à mettre René Girier du bon côté (ce qui est la stricte vérité), refusant au contraire de beaucoup de ses collègues, à piller les appartements des juifs déportés.

L’ANECDOTE

René Girier dit « René la canne » joue un petit rôle dans le film lors de l’évasion du fourgon cellulaire. Il aide le René la canne interprété par Gérard Depardieu à ouvrir le bas de caisse du fourgon.

NOTE : 13/20

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