Synopsis

Nouveau Mexique, Tom Corbett est prospecteur d’or. Lors d’un repos, il reçoit la visite d’un habitant de sa ville natale. Qui lui remet un mot lui demandant de revenir au plus vite. Craignant pour sa famille Corbett part aussitôt. Arrivé à Laramie Town au Texas il se dirige vers la maison familiale. Mais celle-ci est abandonnée et tombe en ruine. Deux hommes le mettent en garde. Tout ce qui porte un T et un S dans un cercle appartient à un certain Scott. En fait il a la main-mise sur tout le pays. Tous les commerces lui appartiennent ainsi que les fermes alentours. Son fils, Scott Junior, fait régner la terreur éliminant le premier qui gênerait l’expansion de son père. Corbett retrouve dans une masure son frère et leur mère adoptive. Jeffrey Corbett n’est plus qu’un ivrogne…

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CRITIQUE

Lucio Fulci se lance dans le western et montre son goût pour mettre en images la violence.

Si le film est une réussite c’est avant tout à son scénario de grande qualité signé Fernando Di Leo (1932-2003) qui écrit beaucoup de westerns, puis à la mort du genre s’est retourné avec un certain bonheur vers le film de mafia et le policier à l’italienne appelé poliziottesco.
Fernando Di Leo a notamment collaboré sur Les deux premiers westerns de Sergio Leone : « Pour une poignée de dollars » (« Per un pugno di dollari« ) (1964) et « …Et pour quelques dollars de plus » (« Per qualche dollaro in più« ) (1965) et Avec Duccio Tessari il co-écrit « Le retour de Ringo » (« Il ritorno di Ringo« ) (1965). Autant dire que le bougre a du métier et qu’il offre ainsi à Lucio Fulci un scénario en béton.

Reste au réalisateur à y mettre sa patte. Ce qu’il ne se prive pas de faire.
Lucio Fulci filme la violence d’une façon encore jamais vue dans le genre : Un homme déchiqueté par une meute de chiens, les flaques de sang sous les cadavres, les impacts de balles dans les crânes de fillettes avec un éclairage très froid quasi clinique qui fera les beaux jours du « giallo », et une longue séance de coups de fouets donnés au héros qui lui marquent la peau. Autant de stigmates de la violence qui jusqu’à présent étaient sous entendus et qui sont ici soulignés.

Mais le film réserve aussi quelques bonnes scènes de comédie.
Notamment sur le contraste des deux frères l’un alcoolique et picaresque l’autre cérébral et sérieux. Mais tous deux aussi redoutables dans l’action.
Le film est écrit comme un buddy movie : deux caractères opposés qui vont dans un même sens, ici, l’élimination du potentat local.

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Franco Nero alterne entre la tenue vestimentaire de « Django » du film homonyme de Sergio Corbucci tourné la même année dans le premier tiers du film, pour le finir dans celle de Blondin du film « Le bon, la brute et le truand » (1966) de Sergio Leone.
George Hilton révèle un certain talent pour la comédie avec une montée de violence fulgurante assez saisissante. C’est lui qui amène le leitmotiv comique « Excuse me gentleman! » signalant la mort imminente de l’interpellé.
Disons-le clairement, George Hilton vole la vedette à Franco Nero comme Eli Wallach la vole à Clint Eastwood dans « Le bon, la brute et le truand« .
Quant à Nino Castelnuovo il joue un personnage odieux, visqueux, et sadique avec une belle délectation. Le méchant est réussi ce qui dans ce genre de film est primordial.

Je regrette cependant que les extérieurs n’aient pas été recherchés avec un peu plus de rigueur. Lucio Fulci utilise un peu trop les carrières à ciel ouvert, pour y faire les chevauchées et son Texas (dans la scène d’ouverture) est un peu trop verdoyant. Scène d’ouverture ratée non seulement par ses décors mais par sa longueur. L’homme aurait dû être rattrapé par les chiens dans les 15 secondes. Ce qui est loin d’être le cas.
Enfin Lallo Gori illustre son film de thèmes divers et variés qui font parfois appel au style morriconien, mais pas à chaque fois.
On peut dire que ce film est un bon western italien.

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LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Une famille de fermier quitte Laramie Town. Corbett tente de les en dissuader. Mais ceux-ci lui répondent qu’ils n’ont aucune attache à la ville, pas même un des leurs au cimetière. Corbett junior abat le fils et dit « Maintenant vous en avez un! » Belle fulgurance dans la violence.

L’ANECDOTE

Lucio Fulci (1927-1996) a évolué dans le film de genre passant du western au giallo « Perversion story » (« Una sull’altra« ) (1969), « Le venin de la peur » (« Una lucertola con la pelle di donna« ) (1971), « Sette notte in nero » (1977). Puis du giallo au film d’horreur repoussant à chaque fois les limites et jouant avec la censure sur l’illustration de plus en plus explicite de la violence et du macabre. « Zombi 2 » (1979), « Aenigma » (1987) « Un gatto nel cervello » (1990).

NOTE : 14/20

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