Synopsis

Manu sort de prison, Batisti un caïd le charge de suite d’une mission. Manu retrouve Lole sa compagne mais repart aussitôt braquer un coffre fort chez un avocat membre d’un parti d’extrême droite et y subtiliser un dossier. Après quoi il se rend à une partie de cartes à l’issue de laquelle il est abattu, et le dossier dérobé. Fabio est flic et ami d’enfance de Manu et Hugo, il se rend aux obsèques et retrouve Lole. Hugo débarque alors à Marseille, passe chez Lole avec laquelle il a une conversation sur les relations de Manu. Il se rend chez Batisti qui lui dit que le chef de la pègre marseillaise est un certain Zucca. Hugo abat Zucca et peu de temps après se fait descendre par la police. Il laisse à Fabio un mot…

 

CRITIQUE

Alain Bévérini qui a connu ses heures de gloire en tant que journaliste et critique de cinéma sur la première chaîne de télévision française, après deux ou trois petits rôles au cinéma, franchit le pas de la réalisation. Ce marseillais de souche décide de s’atteler au roman policier de Jean-Claude Izzo « Total Kheops » premier volet de la trilogie de l’inspecteur Fabio Montale.
L’action se situe à Marseille. Et Alain Bévérini qui connaît bien sa ville sait manifestement où poser la caméra. Il alterne ainsi les ambiances de sérénité et les ambiances plus malsaines et interlopes.

Si le polar est plutôt bien ficelé, l’aspect jeunesse du quatuor Lole, Fabio, Hugo et Manu est par contre franchement raté. Les flashbacks trop nombreux et filtrés de couleurs à la fois sépias et vives nuisent au récit en le hachant inutilement. On a le sentiment de remplissage pour parvenir aux 90 minutes. Il aurait mieux valu un seul flashback qui synthétise tous ceux du film et peut-être étoffer un peu plus l’aspect polar et combler quelques ellipses.

La distribution des grands rôles est superbe.
Richard Bohringer trouve là un rôle à sa stature. Ses silences sont très éloquents.
Marie Trintignant est magnifique dommage que son personnage subisse trop les événements.
Daniel Duval et Robin Renucci parviennent en peu de scènes chacun à faire exister leur personnages au destin tragique.
Pour les petits rôles on est un peu trop dans le folklore marseillais et l’accent renforcé.

Pour un premier film Alain Bévérini s’en tire avec les honneurs. Il parvient à donner à son film une ambiance spéciale où dans cette ville historiquement violente tout est possible. Collusion mafieuse, police corrompue, immigrations successives et poussée d’extrême droite un beau bain de culture.

Sa photographie des quartiers du Panier et des docks est une belle réussite.

Ce film est recensé dans la page : LE FILM POLICIER ET LE THRILLER FRANÇAIS DE 1945 à 2015.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Une scène de règlement de comptes se déroule dans une rue, la nuit, sous les yeux de Fabio Montale impassible qui n’en perd pas une miette.

L’ANECDOTE

L’échec du film semble avoir coûté cher à la carrière balbutiante de réalisateur d’Alain Bévérini. Toujours pas de deuxième film en vue à ce jour.

NOTE : 14/20

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