Synopsis

Londres années 1970, Carol Hammond est la fille du grand avocat Mr Kerr, et femme de Frank Hammond amené à prendre la relève de son beau père. Elle est assaillie par des rêves érotiques et morbides qui mettent en scène sa voisine Julia Durer et elle-même. Carol consulte un psychiatre et révèle ses rêves qu’elle note à son lever. Mais un soir après une fête, Carol rêve qu’elle assassine Julia Durer. Son psy lui dit qu’enfin elle est sur la voie de la guérison ayant supprimé la cause de ses cauchemars. Mais 3 jours plus tard l’odeur de cadavre alarme le voisinage et la police scientifique commence à relever les indices…

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CRITIQUE

Lucio Fulci avec ce film surprend par ses parti-pris de mise en scène. D’entrée de film le spectateur est confronté aux fantasmes érotiques de l’héroïne du film. Filmés longuement et accompagnés d’une musique dissonante de Ennio Morricone.

En peu de scènes Lucio Fulci pose le tableau des personnages : Une femme trompée par son mari qui fantasme sur sa bruyante et extravertie voisine, fille d’un grand avocat londonien.

Cette efficacité ne se fait pas au détriment de la forme. Une photographie très contrastée sur les couleurs (noir, blanc, rouge), une caméra mobile qui alterne plan caméra à l’épaule, plans fixes, et travelling.

Lucio Fulci et ses scénaristes conservent les grands principes du giallo sauf que il n’y a pas accumulation de meurtres (ce qui nuit au rythme et à la tension du récit), et que le meurtrier n’est pas vêtu de sombre et masqué. Mais l’érotisme y est très présent Florinda Bolkan donnant pas mal de sa plastique avec Anita Strindberg.
Les flots de sang ne manquent pas à l’appel, les meurtres se font bel et bien à l’arme blanche et la peur filmée sur les visages des victimes permettent de classer ce film en tant que giallo.

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Mais le film verse aussi beaucoup vers le film policier. C’est un flic qui mène l’enquête et non un amateur comme dans les giallos classiques. Et le film ne relève que deux meurtres, un suicide et une tentative de meurtre.

Le film post 1968 affronte deux couches sociales. La haute bourgeoisie parquée dans ses beaux quartiers et à la vie faussement rangée, et les hippies bohèmes, bruyants et assujettis aux drogues.
Il met aussi en avant la psychanalyse comme vecteur meurtrier mais aussi comme moyen d’enquête.

Le cinéaste trouve quelques décors assez impressionnants comme cette église désaffectée et son orgue immense ou ces grands parks londoniens.

Lucio Fulci signe quelques plans chocs comme la vivisection de chiens encore vivants. Il a du d’ailleurs se justifier auprès des associations de défense des animaux et la justice italienne, et démontrer qu’il s’agissait de trucages.

La belle brésilienne Florinda Bolkan est tout à fait magnifique dans ce film. En revanche jean Sorel est assez transparent.

La musique de Ennio Morricone spécialiste du giallo épouse le propos de façon remarquable que ce soit dans la dissonance ou dans la mélodie.

 

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LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Première scène et premier rêve sous forme de fantasme érotique qui s’achève en plaisir lesbien. Réalisation débridée et hallucinante. Ouverture choc.

L’ANECDOTE

Lucio Fulci (1927-1996) à la fin des années 1970 et durant les années 1980 sera un prolifique pourvoyeur de films post apocalyptiques et de zombies.

NOTE : 14/20

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