Synopsis

Dans la plaine rôde un cavalier couvert de poussière qui a conservé quelques oripeaux de la guerre de sécession. Il brandit son sabre et menace la famille Zachary de vengeance. Ben Zachary rentre de Wichita avec quelques cowboys qui vont devoir s’occuper du vaste bétail des familles Zachary et Rawlins réunies. Rachel qui a été recueillie bébé par le père de Ben (décédé) aimerait être épousée par un fils Rawlins. Cash Zachary, frère puîné de Ben épouserait bien Hagar Rawlins. Ces mariages souderaient les deux familles définitivement. Mais le cavalier colporte des bruits comme quoi Rachel n’est qu’une indienne Kiowa…

CRITIQUE

Ne jamais attendre que John Huston nous serve un film engoncé dans un genre.

Si cela devait arriver comme dans « A nous la victoire » (1981) le film devient alors une déception.
Ce n’est pas le cas avec ce film.
Il est l’adaptation d’un roman de Alan Le May qui a écrit le roman « The searchers » et fut adapté à l’écran en un somptueux « La prisonnière du désert » (1956) de John Ford.

Si John Huston intègre quelques passages obligés du genre western : un vaste troupeau de bétail, une attaque indienne, une poursuite à cheval, une pendaison, le réalisateur aidé de son scénariste Ben Maddow prend le spectateur à rebrousse poil et prend le temps d’installer tout son petit monde. A la manière d’un pointilliste par petites touches il met en place les personnages et les éléments du drame qui va se déclencher à la moitié du film.
Mais on peut reprocher certaines choses au film comme par exemple le personnage de Johnny Portugal qui semble en début du film être un personnage clef du film. Or après sa course poursuite extraordinaire avec le cavalier, il disparaît du film.

Ou encore la mort un peu trop prématurée de ce cavalier spectral, vengeur et halluciné. John Huston tenait un de ces grands personnages de cinéma qui peuvent hanter les mémoires.

La caméra de John Huston qui a installé le tournage au Mexique (pays qu’il aime par dessus tout) place ses personnages dans un décor naturel immense, aride et balayé par des tempêtes de sables dantesques et sans fin.
Burt Lancaster est juste.
Audrey Hepburn dans son unique western parvient à sublimer sa fragilité.
Mais c’est Joseph Wiseman qui reste dans les mémoires avec ses quelques apparitions qui font appel au genre du fantastique.

La musique de Dimitri Tiomkin se détache de ses musiques de western précédentes par un aspect très symphonique.

 

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

La corde au cou le cavalier fou raconte de façon hallucinée comment après avoir massacré pendant une journée entière des indiens Kiowas; lui et le père de Ben Zachary ont trouvé un bébé indien qu’il s’apprêtait à éliminer quand le père Zachary a renoncé à ce meurtre et ramené le bébé chez lui. Énorme scène!

L’ANECDOTE

Le film est émaillé de divers problèmes lors du tournage: Audrey Hepburn chute de cheval et se blesse le dos (ce qui aura des conséquences sur la carrière de l’actrice), Audie Murphy durant une chasse se blesse au bras, Burt Lancaster et John Huston qui sont tous deux co-producteurs ne s’entendent pas.
Enfin le film ne plaît pas aux studios qui avant de le livrer en salles demandent à privilégier le spectacle au détriment du message antiraciste développé dans le scénario.

NOTE : 14/20

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