Synopsis

Années 1940 après la seconde guerre mondiale Dieu et Saint Pierre convoquent Clarence un ange de seconde classe sans aile mais qui mérite d’en obtenir à condition de réussir sa mission. Il doit aider George Bailey dans une mauvaise passe et au bord du suicide. Mais avant d’aller rejoindre Bailey sur terre il lui faut connaître un peu l’histoire du personnage. George Bailey enfant à sauvé son frère de la noyade dans une eau gelée, mais cela lui a coûté l’usage d’une oreille. Plus tard il rêve de faire un long voyage en Europe et à travers le monde avant de reprendre ses études et de construire des bâtiments mémorables pour l’humanité. Mais à chaque fois où il est prêt à accomplir ses rêves, le destin le contraint à les sacrifier le plus souvent à cause d’un homme sans foi ni loi et richissime qui rêve de faire main-basse sur la ville de Bedford Falls…

CRITIQUE

Premier et avant dernier film de la compagnie de cinéma dont Frank Capra est le co-propriétaire majoritaire, Liberty Films.

Chef d’œuvre qui plus que l’optimisme béat, évoque la lutte du bien et du mal sur terre. Et si à la fin le bien échappe à l’anéantissement, le mal n’est pas pour autant terrassé à la fin du film et continue encore de menacer la communauté par sa perversion, son individualisme, sa richesse incommensurable et sa ténacité dans ses objectifs dévoyés.

Le film de Frank Capra (1897-1991) n’est qu’une lutte incessante de ses deux concepts (le bien et le mal), le mal frappant l’individu de façon plus cruelle que le bien ne le fait. Il ruine les rêves d’enfants, déloge les familles et ruine les individus les poussant aux gestes de désespoirs que seule une puissance divine peut parvenir à empêcher. On sent ici l’effroi du réalisateur face à la puissance maline.

L’influence italienne (et même sicilienne) ruisselle dans le film. Des scènes de foule bruyantes, une religiosité marquée, l’importance de la famille pour permettre à l’individu de progresser. Le héros est d’abord un fils puis un père de famille. Dans ces deux cocons familiaux il va trouver la force de surmonter les nombreuses embuches sur son chemin.

James Stewart (1908-1997) est époustouflant dans ce rôle magnifique de battant qui lutte incessamment face à une puissance maléfique dont l’argent est le seul moteur.
Lionel Barrymore (1878-1954) en méchant est lui aussi impressionnant dans sa perversité pécuniaire. Son Henry Potter est un archétype de la noirceur de l’humanité dans son désir de destruction d’autrui pour asseoir sa puissance.
Donna Reed (1921-1986) interprète une femme qui conquiert de haute lutte l’amour de son futur mari, puis devenir dévouée à celui-ci et à ses enfants. A l’image de la mama italienne. Mais aussi inspiratrice de l’amour de George Bailey.

Frank Capra fait montre d’une certaine virtuosité dans les idées scénaristiques mais aussi dans sa façon de filmer qui s’offre des plans d’un modernisme qui surprend le spectateur.

 

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

En fait une succession de scènes où l’ange Clarence exauce le vœu de George Bailey au comble du désespoir qui aurait voulu ne jamais avoir existé. Il lui montre ainsi la ville dans laquelle il a vécu sans qu’il y ait marqué sa présence. Ainsi voit-on la ville de Bedford Falls rebaptisée Potterville et devenue une ville vouée au jeu, à la luxure. Une sorte de Las Vegas miniature où tout l’argent généré retombe dans les poches d’un seul homme. Un cauchemar de ville où les pauvres sont parqués dans des taudis. la maison de George n’est que ruine, les amis l’ignorent, pire l’agressent endoctrinés par le magnat de la ville. Sa femme est restée vieille fille effarouchée.

L’ANECDOTE

Le film est un échec à la sortie et met le studio de Capra en péril. Studio à vendre.
Depuis il est devenu un classique qui figure au panthéon de l’American Film Institut at the Library of Congress et se trouve archi programmé à chaque Noël sur les télévisions américaines.

NOTE : 18/20

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