Synopsis

Fin des années 1950 en Espagne, Viridiana, une jeune femme qui s’apprête à prononcer ses vœux et entrer définitivement au couvent, reçoit dela part de sa supérieure des nouvelles alarmantes sur la santé de son oncle. Celle-ci l’invite à aller le saluer une ultime fois avant que les portes du couvent ne se referment à jamais sur elle. Viridiana se rend donc chez Don Jaime qui la séduit et lui propose de l’épouser. Mais celle-ci le repousse. Don Jaime se suicide, laissant son domaine en partage entre son fils Jorge et Viridiana. Celle-ci décide de profiter du domaine pour permettre aux déshérités de la région de travailler et d’avoir un toit…

CRITIQUE

Ce film est une adaptation libre d’un roman « Halma » de Benito Pérez Galdós (1843-1920). L’aristocrate devient une novice. Ce qui permet à Luis Buñuel d’appuyer le message impie du film.

Car ce sont toutes les valeurs catholiques qui sont mises sens-dessus-dessous avec ce film. Inutile de dire que le film fut vilipendé en Espagne par les franquistes, à Rome par le Vatican où le film a été simplement et purement censuré.

Luis Buñuel s’est aussi mis à dos la diaspora républicaine qui n’a pas appréciée que le réalisateur revienne du Mexique où il s’était réfugié pour tourner en Espagne.

L’actrice mexicaine Silvia Pinal n’a eu que le temps de repartir au Mexique avec un exemplaire de bobines pour sauver le film de la saisie et de la destruction en Espagne. Film pourtant qui a pu concourir à Cannes et représenter l’Espagne, où il remporte la palme d’or.rueducine.com-palme-d-or C’est le scandale à Cannes qui déchaîne les passions et amène à l’interdiction du film.

Luis Buñuel s’évertue à retourner toutes les « valeurs » du catholicisme contre l’ex novice devenue bienfaitrice. Luis Buñuel règle ses comptes avec les classe privilégiées (la bourgeoisie et l’Eglise), mais aussi et surtout avec l’Espagne franquiste qui trempe dans un catholicisme confit, où la pauvreté des campagnes est criante, et le décollage économique pas encore d’actualité et pour au moins 20 ans!

De nos jours le trait peut paraître gros, et l’orgie des pauvres caricaturale, mais Luis Buñuel n’a pas son pareil pour mettre en avant ses idées et de provoquer le débat, quand de nos jours le cinéma n’a plus grand chose à dire.

Silvia Pinal est magnifique et Fernando Rey exceptionnel en vieil homme tourmenté sexuellement.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

La scène d’orgie qui reprend la cène du tableau de Leonard De Vinci et finit par une immortalisation « photographique » par une soulèvement de jupe (représentant la chambre noire), et une exhibition de sexe (hors champ).

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L’ANECDOTE

Le film devait s’achever sur Viridiana qui rentrait dans la chambre de Jorge et fermait la porte à clef. « Halte-là » a dit la censure franquiste d’alors. « Final intolérable on le retourne! » Qu’à cela ne tienne se dit le père Luis qui a plus d’un tour dans son sac. Et effectivement le final se termine sur une partie de cartes avec Viridiana, Jorge et la bonne avec des suggestions sexuelles d’un trio amoureux à venir dont personne n’a rien eu à redire. De la preuve de l’inefficacité de la censure qui empire les choses…

NOTE : 16/20

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