Synopsis

Paris fin des années 1970 Edouard Choiseul a la quarantaine. Il est pianiste concertiste. Entre ses répétitions, ses dates d’enregistrements, ses concerts en France et à l’étranger, ses passages incessants chez Lucienne son ex femme, sa maîtresse Muriel qui tient vraiment à aller à Chamonix en train et ne cesse de l’appeler au téléphone, et sa femme Marie-France qui le cherche un peu partout, Olga, son agent, qui le tanne pour lui rappeler ses engagements professionnels, Edouard est un peu à la peine. D’ailleurs Olga lui rappelle qu’un trio russe vient de débarquer. Fini le voyage à Chamonix! Adieu le repas en tête à tête avec sa femme!…

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CRITIQUE

Philippe creuse son sillon qui allie avec bonheur la comédie, et la mélancolie, voir la poésie.

Et cet opus en est un de ses plus beaux.

Un scénario vif et habile sur la crise de la quarantaine, où Michel Audiard délaisse les saillies pour un ton mélancolique qui lui sied tout autant. Il le montrera plus tard avec encore plus de noirceur dans « Garde à vue » (1981) et « Mortelle randonnée » (1983) tous deux de Claude Miller. La mort de son fils en 1975 n’étant pas étrangère à ce changement dans son écriture.
Jean-Paul Rappenenau dont on connaît le sens du rythme et de la comédie a fait le script doctor sur le film.

Philippe de Broca quant à lui maintient le cap d’une caméra alerte avec de jolies pauses. Si le film n’a pas le brio de « L’homme de Rio » (1964) ou de « L’incorrigible » (1975) qui sont plus accrocheurs, le film a un petit goût de revenez-y dès le générique de fin.
De plus je peux certifier qu’à chaque visionnage du film le plaisir est supérieur à la fois précédente.

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Outre les talents conjugués de Philippe de Broca et Michel Audiard, la présence de Jean Rochefort acteur subtil et cher à mon cœur de cinéphile est un atout majeur à la réussite de cette oeuvre. Jean Rochefort était l’acteur parfait pour ce rôle de séducteur qui arrive au bout de son système de vie trépidante et vaine. Jean Rochefort affiche à la fois un optimisme naïf et une lassitude face à ces situations où il doit jongler avec les mensonges.
Son ex femme (magnifique Annie Girardot) lui dit : « Tu passes sur nous comme le vent passe sur l’eau… tu laisses des rides… »
Nicole Garcia en femme bafouée et digne est superbe, et Catherine Alric en blonde inconséquente (rôle qu’elle jouera souvent avec Philippe de Broca) mérite le détour.

La musique de Georges Delerue (compositeur fétiche de Philippe de Broca) se fond dans les œuvres des grands classiques. Du grand Art!

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LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Le magnifique plan séquence final lors du mariage de la fille d’Edouard où toutes les femmes de la vie du pianiste arrivent et passent en caméos sur l’écran. Sur accompagnement musical du concerto pour piano n°4 en sol Majeur de Beethoven.

L’ANECDOTE

Philippe de Broca avait pensé à Yves Montand pour tenir le rôle d’Edouard. Il comptait aussi en faire un film virevoltant dans la lignée de « L’incorrigible » (1975). Mais quand finalement c’est Jean Rochefort qui a été choisi pour le rôle principal, l’acteur a influencé l’écriture du scénario vers une écriture plus axée sur les failles du personnage.

NOTE : 16/20

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