Synopsis

Stockton (Californie) début des années 1970, Billy Tully est un ancien boxeur ravagé par la vie. Il erre de petits boulots en bars miteux où il se saoule régulièrement. Un beau jour il décide d’aller s’entraîner dans une salle d’une YMCA où un jeune homme tape déjà dans une poire. Séduit par la jeunesse de Ernie Munger, il l’invite à se mesurer à lui, mais à peine le combat commencé, Billy doit arrêter sur blessure. Il conseille à Ernie de se présenter chez son ex manager Ruben. Billy rencontre dans un bar un couple dont la femme est une pocharde, tandis que Ernie se rend chez Ruben…

CRITIQUE

Nouvelle adaptation magistrale d’un roman pour John Huston coutumier du fait. Ici l’adaptateur est le romancier lui-même, Leonard Gardner.

Film en forme de chronique pour deux boxeurs. L’un (l’ancien) au fond du trou qui tente de remonter la pente en remontant sur le ring, l’autre (le jeune) qui tente sa chance non sans mal dans le dur métier du ring. Le film formé de nombreuses ellipses permet de suivre le parcours sinueux des deux hommes entre coups de poings dans la gueule, cuites au comptoir et relations amoureuses chaotiques.

John Huston désigné comme le « chantre de l’échec » au cinéma trouve ici matière à nous plonger dans un univers poisseux entre rades de secondes zones, rings minables et amours orageuses. Le tout entre deux cueillettes de fruits ou de légumes dans la San Joaquin Valley.

John Huston est décidément un réalisateur hors norme. Il sait s’adapter aux époques et sa longue carrière en a connu plusieurs. Ici il se montre en osmose avec le « Nouvel Hollywood » et ses interrogations. La dernière séquence des deux hommes dans un bar regardant un vieux serveur noir et tentant de se mettre à sa place est symptomatique de ce cinéma.

Stacy Keach qui n’a peut-être pas eu la carrière au cinéma qu’il rêvait, trouve pourtant ici son grand premier rôle. Quant à Jeff Bridges, formidable de fougue, après « La dernière séance » (« The last picture show« ) (1971) de Peter Bogdanovich son premier grand rôle au cinéma, devient avec ce film un acteur estampillé « Nouvel Hollywood« .

Susan Tyrell actrice méconnue, fait grosse impression en pocharde romantique.

Enfin la musique de Marvin Hamlisch est trop discrète. Un peu plus de présence n’eût pas nuit.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Le générique de début du film qui plante le décor. La ville de Stockton n’est qu’une ville en friche, où la pauvreté règne. La chanson country de Kris Kristofferson enrichit les images. Superbe!

L’ANECDOTE

La ville de Stockton a subi de plein fouet la crise immobilière et financière de 2008. Elle se met sous la protection de l’Etat fédéral pour éviter la faillite comme le fera la ville de Détroit dans une plus ample proportion. Un juge fédéral de faillite veille encore sur la viabilité financière des décisions du conseil municipal.

NOTE : 16/20

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