Synopsis

Milan années 1970, trois jeunes étudiants il Biondo , Gio et Luis issus de la bourgeoisie par ennui et peut-être par rejet de la société qui ne les contente pas émotionnellement s’adonnent à la délinquance. Mais très vite ils sont dénoncés par la petite amie de l’un d’eux alors qu’ils préparent le braquage d’une station service dans la ville. Le commissaire chargé de l’enquête met en place une souricière. Mais l’arrestation foire et les jeunes tirent sur tout ce qui bouge bilan 4 morts dont trois policiers. La chasse est engagée…rueducine.com-les-féroces-locandina (4)

CRITIQUE

Plus réussi que « Fango bollente » (1975) de Vittorio Salerno qui traite du même sujet: la plongée dans l’hyper violence de trois jeunes. Il faut dire que le sujet du film est de Fernando Di Leo maître du filone (genre) poliziottesco, ainsi que le scénario co écrit avec Nino Ducci. Romolo Guerrieri qui n’est qu’un tâcheron dans le cinéma italien  et dont le seul film mémorable est le western italien « Johnny Yuma » (1966), parvient à ne pas trop massacrer l’écriture de Di Leo.

L’intérêt du film réside plus dans le personnage du commissaire qui suit les jeunes à la trace (les cadavres qu’ils laissent sur place) mais avec une certaine distance.

Ce n’est pas le flic justicier qui fait florès sur les écrans italiens et américains dans les années 1970 dont Maurizio Merli ou Franco Nero et même Tomàs Miliàn sont les archétypes. C’est juste un flic qui voit toute cette violence avec dégoût mais aussi comme une péripétie de sa vie d’enquêteur qui en a déjà vu d’autres et en verra bien d’autres encore. Et c’est là que le choix de Tomàs Miliàn est surprenant.

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L’acteur cubain habitué aux rôles exubérants  et (ou) de justicier pose son jeu et accepte de ne pas être la vedette du film. Il devient même spectateur de la cavale meurtrière des trois jeunes. Jamais le scénario ne lui offre la part belle, hormis une scène dans son bureau avec les parents des trois assassins dans laquelle il se permet de leur faire la leçon à propos de l’éducation des enfants. Sinon il passe le reste du film à compter les cadavres et à se faire balader par la copine d’un des trois meurtriers.

Le film de Romolo Guerrieri manque de rigueur dans sa réalisation et sa direction d’acteurs. Et l’interprétation surjouée de Benjamin Lev qui massacre son personnage « Gio » petit con débile ne facilite pas les choses.
Eleonora Giorgi qui jusqu’à présent s’était fort dévêtue dans les productions précédentes, parvient ici à conserver sur elle ses costumes. Mais en plus elle fait montre d’une belle ambiguïté entre ses relations avec le commissaire et son petit voyou d’amant.

Chanson de générique catastrophique et musique du film très moyenne. D’une mollesse préjudiciable pour le genre.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Alliés à 4 jeunes pour attaquer un supermarché, le coup fait, Luis, Gio et Il biondo se débarrassent d’eux dans un bain de sang.

L’ANECDOTE

Eleonora Giorgi qui a commencé très dénudée dans les années 1970 « Une histoire du 17 ème siècle » (« Storia di una monaca di clausura« ) (1973) de Domenico Paoleta, « La sbandata » (1974) de Salvatore Samperi « En 2000, il conviendra de bien faire l’amour » (« Conviene far bene l’amore« ) (1975) de Pasquale Festa Campanile.
Mais après avoir traversé, comme toute l’industrie du cinéma italien, la crise des années 1980-1990, elle parvient à force de travail et de convictions à écrire et réaliser deux films : »Uomini & donne, amori & bugie » (2003) et « L’ultima estate » (2009) qu’elle produit. Bravo à elle!

NOTE : 12/20

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