Synopsis

Dino Romani la cinquantaine est un dessinateur de bande dessinées. Tandis que sur une plage de Trieste il esquisse quelques copies, près d’un débit de boisson, il assiste au sauvetage d’une fille qui échappe de peu à la noyade. Dino romani, lui offre sa couverture et lui donne deux jours pour la lui rendre. Quant il rentre chez lui, la fille est devant son portail. Nicole l’allume, et très vite ils se retrouvent dans le lit de Dino à faire l’amour. Nicole finit par lui avouer qu’elle a simulé la noyade, parce que quand on la sauve elle a le sentiment de se sentir aimée…

CRITIQUE

Film symptomatique du déclin du cinéma italien, qui dans le milieu des années 1980 finira en désastre et ne se remettra (en partie) qu’au début du XXIème siècle.
Le cinéma de la fin des années 1970 début des années 1980 est englué dans un érotisme à tout crin. Les jeunes (moins jeunes) actrices exhibent seins et fesses dans des comédies de bas étages, des comédies dramatiques bâclées ou des drames sans grand intérêt.

C’est le cas pour ce film tiré d’un roman de Pasquale Festa Campanile (1927-1986). Chose curieuse il ne fait pas l’adaptation pour le cinéma et c’est Ottavio Jemma grand scénariste et collaborateur de longue date avec le réalisateur « L’amour à cheval » (« La matriarca« ) (1968) étant leur premier film. « La fille de Trieste » est leur dix septième film commun. Mais hélas pas un des meilleurs.

Si « l’étrangeté » de la fille intrigue au début du film dès que le spectateur obtient l’explication sur son comportement, (à moitié film) le désintérêt pour l’histoire devient alors flagrant. Seule l’ultime scène dramatique du film permet de le sauver d’un terrible naufrage.

On retiendra l’interprétation d’Ornella Muti qui a 27 ans joue une jeune post adolescente. Si elle n’a pas l’étoffe d’une grande comédienne, elle possède une aura, un charisme, un sex appeal incroyable qui lui permet de faire passer ses carences. Pasquale Festa Campanile n’hésite pas à demander à son actrice de se dénuder à maintes reprises.

Ben Gazzara semble, lui, plus en retrait du film. Mais il se rattrape sur la dernière scène.

Pasquale Festa Campanile tourne les scènes de son film un peu comme comme on enfile les perles. Il est heureux de finir le film sur le même lieu où il a commencé ce qui lui donne un aspect d’objet « fini ».

La musique de Riz Ortolani est bien deçà des espoirs musicaux que son nom inspire pour l’amateur de colonne sonore.

rueducine.com-la-fille-de-trieste-1982

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

La scène finale muette et terrible. Ben Gazzara parvient à faire passer deux sentiments l’impuissance devant le drame et aussi un soupçon de soulagement.

L’ANECDOTE

Ornella Muti et Ben Gazzara ont tourné ensemble en 1981 dans « Conte de la folie ordinaire » (« Storie di ordinaria follia« ) de Marco Ferreri. Film tiré des nouvelles de Charles Bukowski qui a obtenu entre autres prix celui de la Concha de oro du festival de Saint Sébastien.

NOTE : 11/20

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