Synopsis

1980 dans le delta du Guadalquivir, deux policiers sont dépêchés pour retrouver deux jeunes filles disparues. L’un Pedro Suárez, est jeune flic qui débute sa carrière tandis que l’Espagne après quarante ans de franquisme s’oriente vers la démocratie. Le second Juan Robles la quarantaine bien sonnée, a été formé par la police franquiste qui n’a jamais lésiné sur les violences pour parvenir à son but. Entre les deux hommes s’installe une méfiance réciproque mais aussi un désir de mener cette enquête à son terme. Quelques heures après le début de l’enquête les deux cadavres des filles sont trouvées dans les marais…

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CRITIQUE

Somptueux polar espagnol qui aux détours d’une terrible enquête policière souligne les difficultés pour la police et la justice à basculer dans la démocratie et se plier aux façons de travailler qui vont avec. Le film est magnifique de bout en bout.

Tout d’abord les décors naturels des marais de l’embouchure du Guadalquivir qui offrent au film un générique mémorable, ensuite un scénario prenant et efficace dans son suspens, deux acteurs principaux excellents, une réalisation maîtrisée et qui donne aux acteurs le temps d’installer leurs personnages sans que cela nuise à l’efficacité du récit.

La reconstitution du début des années 1980 est parfaite mais il faut sûrement attribuer cela au fait que les marais du Guadalquivir sont « figés » dans le temps.

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Le travail consistait surtout à trouver deux Citroën Diane 6, une Mercedes 300D, un Land Rover Santana et une Chrysler 180 et de vêtir la population comme en ces années.

Mais l’immense réussite tient surtout dans la mise en images de l’ambiance étrange de ces années de transition démocratique où l’on sent que rien n’est encore acquis. Que l’équilibre entre anciens cadres fascistes et rejetons de la nouvelle Espagne est encore vacillant. Et que les fantômes qui ont subi la violence du franquisme hanteront encore longtemps le pays.

Ce film sans sa musique sublime bien que minimaliste ne serait pas le même. Elle transcende véritablement les images. C’est là que l’on voit la puissance de cet art dans le cinéma qui peut ruiner l’équilibre d’un film où le sublimer comme ici.

 

 

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LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

La poursuite finale, sous une pluie battante, dans les marais. Haletante et oppressante. Scène d’action très réussie.

L’ANECDOTErueducine.com-goya

Le film récolte 10 premios Goya (l’équivalent des César en Espagne) lors de la 29ème cérémonie des remises: Meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur (Javier Gutiérrez Álvarez), meilleur scénario original, meilleure photographie, meilleure musique etc… C’est le quatrième film à recevoir au moins 10 récompenses en Espagne.

NOTE : 17/20

Video & Photo

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