Synopsis

Dallas 22 novembre 1963, le président Kennedy est assassiné au passage de sa limousine au Dealey Plaza. Un présumé tireur Lee Harvey Oswald est arrêté. Lui même assassiné par un certain Jack Ruby quelques heures plus tard. Le procureur de La Nouvelle Orléans Jim Garrison s’empare de l’enquête après le rapport de la commission Warren rendu public…

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CRITIQUE

Oliver Stone tourne avec panache un film sur l’assassinat du président John Fitzgerald Kennedy (JFK) qui se passa le 22/11/1963 à Dallas à bord de la Lincoln Continental alors que le cortège traversait la Dealy Plaza.
Tout y est remarquable : le fond comme la forme.

Le fond peut se scinder en deux parties. La première confirme ce que le peuple américain a compris au fil du temps : La conclusion de la commission Warren nommée par le président Lyndon B. Johnson est une vaste fumisterie.
D’une part y siège un ennemi de JFK (Allen Dulles ex directeur de la CIA éjecté par le président deux ans plus tôt) jetant la suspicion d’impartialité sur la commission.

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D’autre part elle entérine une version fantaisiste du tireur isolé et des trois coups de feu (dont un qui n’atteint pas la cible) et s’appuie sur une théorie farfelue d’un jeune collaborateur de la commission Arlen Specter avec une balle qui provoque 7 blessures sur le président JFK et le gouverneur Conally, avec changements de trajectoires plus que douteuses.

Il n’y avait donc pas un tireur mais plusieurs (deux, peut-être trois). Il s’agit donc d’un complot et non pas du fait d’un tireur isolé et déséquilibré, Lee Harvey Oswald en l’occurrence.

La seconde partie est-elle plus audacieuse encore (mais sujette à caution), et soutient que le complot est un coup d’Etat par l’association ponctuelle de la CIA, du FBI et du complexe militaro industriel chacun ayant des intérêts à la disparition prématurée de JFK alors que celui-ci s’engage dans une nouvelle campagne électorale pour sa reconduction à la Maison Blanche.

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Si cette seconde partie est extrêmement séduisante et cinématographique en diable, elle n’est qu’une base de travail encore à accomplir.
Mais elle n’en est pas moins soutenue par une forme exceptionnelle (montage d’images d’archives et de film de fiction) avec une telle maestria que le spectateur ne peut que se laisser embarquer dans cette vaste théorie paranoïaque qui vous emporte dans un souffle incroyable.

Et c’est là qu’Oliver Stone filme l’Amérique comme personne ne l’a filmée! Malgré les Sydney Pollack, les En mettant en exergue la violence du pays qui assassine ses présidents, et faisant de la paranoïa un moteur politique.
Les années de la présidence Trump (60 ans plus tard) ne démentirons pas cet état mental du pays où les complotistes (persuadés que le monde est dirigé par une secte mondiale pédophile et sataniste) jettent leur emprise sur le pays, jusqu’au paroxysme et la tentative de prise du Capitole le 06/01/2021 (5 morts).

Le réalisateur qui a reçu de gros moyens budgétaires pour tourner, nous offre une fresque de trois heures pour tenter de déchiffrer un film amateur 8mm de 26 secondes tourné par Abraham Zapruder qui était présent sur les lieux du drame.
Film le plus vu aux Etats-Unis bien devant n’importe quel blockbuster issu des plus grands studios. Il est aussi le film le plus décortiqué image par image. Le film est à portée du grand public pour la première fois en  à la télévision lors d’un late show dans une copie de deuxième génération.

On peut y voir aussi un film pessimiste sur les Etats-Unis qui par trois assassinats celui de JFK de son frère Robert Kennedy (06/06/1968) et de Martin Luther King (04/04/1968) a vu son avenir sombrer pour finir dans les années Nixon, le traumatisme de la guerre du Vietnam et l’affaire du Watergate autre manifestation paranoïaque du pouvoir.

Splendide casting. Kevin Costner est Jim Garrison à n’en point douter.

Bonne musique de John Williams qui joue sur le registre du drame et du clinquant.

Chef d’œuvre!

 

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LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE 

La rencontre du procureur de La Nouvelle Orléans Jim Garrison et du colonel X sur le mall de Washington. Grosse scène d’une quinzaine de minutes avec avalanche de « révélations ».
Donald Sutherland grandiose.

L’ANECDOTE

Oliver Stone s’est fait une spécialité du biopic « présidentiel » ont suivi « Nixon » (1995) et « W. l’improbable président » (2008).

NOTE : 18/20

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