Synopsis

Paris fin des années 1950, un quatrième assassinat de femme vient d’avoir lieu dans le quartier du Marais. Le commissaire Maigret est sur les lieux. Encore une petite brune. Mais il s’interroge sur le coup de fil qui lui a permis d’être aussi rapidement sur place. Il comprend que le tueur veut se mesurer à lui. Il en déduit que le tueur est un narcissique il lui tend un piège en mettant en scène une arrestation bidon du tueur du Marais, et en disséminant dans le quartier des femmes correspondant aux critères physiques des victimes suivies par une flopée de policiers en civils…

CRITIQUE

Premier film français que je connaisse sur un « tueur en série ». D’ailleurs dans le film il n’est pas appelé ainsi. Le scénario est tiré d’un roman éponyme de Georges Simenon.
Jean Gabin endosse pour la première fois le costume du commissaire Maigret. Et ça lui sied plutôt bien. D’autant qu’il est servi par des dialogues de Michel Audiard qui ne cinglent pas et ne volent pas la vedette, se fondent habilement dans le scénario tout en apportant une plus value à l’oeuvre de Jean Delannoy.

L’acteur est aussi secondé par une Annie Girardot vénéneuse à souhait et un Jean Desailly admirable.

Le réalisateur nous montre un Paris populaire qui n’existe quasiment plus de nos jours. En tout cas dans le Marais il a complètement disparu. Remplacé par le Paris bobo et gay. Ruelles crasseuses et mal éclairées, petites boutiques, arrières-cours miteuses. Tout cela a disparu (et c’est tant mieux) pour des immeubles plus sains et des rues plus avenantes.

Le film est passionnant à suivre de bout en bout. Et l’image de fin d’un Maigret se faisant laver par la pluie (le spectateur en faisant de même) est tout à fait bienvenue après avoir baigné dans le sordide et le crapoteux pendant la dernière demi-heure.

Ce film est recensé dans la page : LE FILM POLICIER ET LE THRILLER FRANÇAIS DE 1945 à 2015.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

La scène d’interrogatoire dans laquelle le commissaire Maigret fait avouer l’assassin petit bout par petit bout. Face à face Gabin/Desailly mémorable.

L’ANECDOTE

Jean Gabin reprendra le costume du commissaire Maigret deux fois. dans « Maigret et l’affaire Saint-Fiacre » (1959) toujours de Jean Delannoy et toujours Michel Audiard aussi affûté dans ses dialogues, Puis dans « Maigret voit rouge » (1963) de Gilles Grangier, où l’on voit bien la différence entre un grand réalisateur et un faiseur tel qu’était Grangier. De plus les dialogues de Jacques Robert retombent dans une certaine banalité. Il faut dire que depuis « Mélodie en sous-sol » (1962) Jean Gabin et Michel Audiard étaient brouillés. Ils se sont retrouvés sur « Le pacha » (1968) de Georges Lautner.

NOTE : 16/20

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