Synopsis

Paris le jeune journaliste Paul Kerjean de l’hebdomadaire « La Tribune » reçoit un appel anonyme. Il se rend à un rendez-vous dans un parking, Un homme qui ne lui autorise pas de s’approcher lui fournit des informations à propos d’un certain Jacques-Benoît Lambert industriel et homme politique d’avoir touché des pots-de-vins de près de deux millions de dollars. Paul Kerjean qui ne connaît pas Lambert commence par enquêter en se renseignant auprès d’une journaliste spécialisée dans les mondanités de la capitale et auprès de la femme de Lambert…

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CRITIQUE

Cela commence comme « Les hommes du président » (1976) ça aurait pu finir comme « Les trois jours du condor » (1975), mais le sentimentalisme bien malvenu qui enveloppe la fin ternit un film qui avait jusque-là de la tenue et de l’intérêt.

Henri Verneuil (1920-2002) signe son dernier grand film. Il conserve l’esprit de son film précédent « I…comme Icare » qui est aussi un thriller dont l’enquête dépasse le héros du film. Si ce dernier finit de façon tragique, Henri Verneuil tient à conserver une fin positive pour le héros de « Mille milliards de dollars« , mais de façon maladroite et un brin niaiseuse.

Henri Verneuil semble vouloir devenir un cinéaste « à message » lui qui se cantonnait au pré-carré des faiseurs « de bonnes histoires ». Il paraît effrayé par le monde financier qui se profile dans lequel la concentration des richesses ne va qu’en s’accélérant autour d’un cercle de plus en plus restreint de personnes. En 2018 l’entreprise de téléphonie et informatique « Apple » à elle seule concentre les mille milliards de dollars que se partageaient en 1982 les 30 plus grosses entreprises dans le film.

La réalisation de Henri Verneuil qui est encore à l’époque « le plus américain » des réalisateurs en France, est d’une belle efficacité. On relèvera un zoom arrière un poil précipité et inélégant lors d’une scène dans les locaux du journal. Pour le reste c’est de la belle ouvrage.
On le regrette d’autant plus que le réalisateur et scénariste avait réussi à mettre en scène les turpitudes financières et politique d’un groupe aux ramifications internationales appelé ici G.T.I.

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Cela va de la collaboration scientifique et industrielle sous l’Allemagne nazie, en passant par des versements de pots-de-vin et le détournement de lois anti-concurrence. Bref la mondialisation dans ce qu’il y a de plus débridé et joyeux…

Certes parfois le scénario est mal calibré comme le face-à-face avec le tueur. Mais il peut parfois toucher juste comme ce dialogue entre l’ancien dirigeant juif de G.T.I et  le journaliste.

La distribution du film est parfaite.
Patrick Dewaere (1947-1982) qui en cette période de sa vie a besoin d’une réhabilitation auprès des médias, joue un journaliste pourchassé par les hommes de mains de l’empire. Il endosse le rôle avec une belle nature et une crédibilité exceptionnelle. Ce sera son avant dernier rôle.
Les seconds rôles (hormis ceux de la ville de Vesons) sont très bons, et renforcent le thriller.
Mel Ferrer joue l’implacable chef d’entreprise avec une conviction qui laisse sans voix non seulement ses subordonnés dans le film mais aussi le spectateur tellement il semble réaliste.
Charles Denner et Michel Auclair sont épatants.

Henri Verneuil ne s’encombre pas de la musique de Philippe Sarde qui ne méritait pas mieux. Sa composition n’apportant rien au film.

 

Ce film est recensé dans la page : LE FILM POLICIER ET LE THRILLER FRANÇAIS DE 1945 à 2015.

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LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Chaque mois le PDG de G.T.I. prend l’avion et organise une réunion avec tous les chefs de ses filiales européennes autour d’une immense table ronde. Scène surréaliste de magouille institutionnalisée.

L’ANECDOTE

Patrick Dewaere s’en était pris physiquement à un journaliste Patrice de Nussac qui profite de ses liens d’amitié avec l’acteur pour dévoiler une partie de la vie privée de l’acteur et sa compagne du moment. La quasi totalité de la profession dans une sorte de soutien a rompu les liens avec l’acteur. Les producteurs hésitent à distribuer Patrick Dewaere dans les films. Déjà sous l’emprise des drogues dures, Patrick Dewaere vit mal la trahison du journaliste, et le boycott dont il est l’objet.

NOTE : 14/20

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