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Synopsis

Robert Avranche est monté dans un train et occupe seul un compartiment de première classe. Il s’ennuie. Après avoir bu trois bières il s’assoupit mais le regard d’une femme dans le couloir du wagon qui l’observe à travers la vitre le réveille. Il se lève et lui demande pourquoi elle le regarde. La femme lui répond qu’elle aimerait lui raconter une histoire s’il lui permet de s’asseoir dans le compartiment. Robert la laisse s’asseoir et la femme commence son récit qui ressemble étrangement à leur vie. Elle finit par lui proposer de lui faire l’amour dans le compartiment puis de se quitter. Ce qu’il accepte. Mais à la descente du train Robert s’accroche à cette inconnue et la ramène chez elle…

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CRITIQUE

Quand Alain Delon laisse tomber la panoplie du dur à cuire pour jouer un alcoolo qui s’accroche à une femme qui hante les gares et les trains pour ramasser des hommes. C’est gonflé pour l’acteur qui fait un grand numéro de traîne-savate ravagé par la vie. C’est même sacrément réussi. Hélas ça ne rapporte pas au box office. Même si cela lui permet d’obtenir le César du meilleur acteur.

Jean-Paul Belmondo avec « Les morfalous » de Henri Verneuil (1984) (pourtant lui aussi en perte de vitesse) fait trois fois et demi plus d’entrées que « Notre histoire« . Quatre mois auparavant « Un amour de Swann » (1983) de Volker Schlöndlorff n’avait guère plus brillé au box office.
On peut comprendre qu’Alain Delon ait vite repris la panoplie du flic quitte à ce que ce soit mauvais comme « Parole de flic » (1985) de José Pinheiro.

Pour en revenir au film de Bertrand Blier, nous sommes dans la meilleure veine du réalisateur. Celle qui est dans la droite ligne de « Les valseuses » (1974), « Préparez vos mouchoirs » (1978), « Buffet froid »  (1979) et qui donnera « Tenue de soirée » (1986) et « Trop belle pour toi » (1989).

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La déstructuration du récit ne perd pas le spectateur, La scène finale permet de raccrocher tous les wagons et de comprendre le film.
La loufoquerie est toujours présente comme cette horde de mecs en pyjama, robe de chambre, et mules aux pieds qui suivent Robert de maison en maison, en pleine nuit et assistent aux atermoiements d’un voisin cocu devant le lit occupé par sa femme et son amant.

Les dialogues sont ciselés, maniant la poésie, l’humour corrosif et les réflexions machistes; marque de fabrique de l’auteur.  Ces dialogues crus masquent le romantisme de l’auteur qui en fait aime les belles histoires d’amour qui finissent bien. Mais par pudeur? par jeu? il prend un malin plaisir à prendre les chemins de traverses et secoue ses personnages et ses histoires dans tous les sens pour parvenir à ses fins.

Bertrand Blier reçoit le César des meilleurs dialogues.rueducine.com-cesar

Nathalie Baye depuis « Le retour de Martin Guerre » de Daniel Vigne et « La balance » de Bob Swaim tous deux sortis en 1982 voit sa carrière exploser et devient une star française du 7ème art. Elle explore les genres et les styles cinématographiques.
La musique de Laurent Rossi qui ouvre le film finit dévorée au fur et à mesure du film par la musique classique.

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

La rencontre dans le train entre l’inconnue et Robert qui va donner le ton de tout le film. Superbe début de film qui rien que par les dialogues accroche le spectateur.

L’ANECDOTE

Le film fait 250 000 entrées à Paris et 880 000 entrées en France.

NOTE : 14/20

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