Synopsis

A la frontière côté Mexique, un homme sur un mulet débarque dans un village en proie à l’affrontement de deux clans. Le clan des Rojo. Et le clan des Baxter. Chaque clan vivant de trafics d’armes ou d’alcool. L’inconnu est rudoyé dès son arrivée par les Baxter, qui tirent dans les pattes du mulet affolé. Il s’arrête devant une cantina tenue par le vieux Silvanero qui lui sert un repas tout en lui demandant de partir d’ici car il n’y a pas d’avenir. Le seul commerce florissant étant celui du fossoyeur. Après quoi l’homme-sans-nom retourne du coté de chez les Baxter, commandant 3 cercueils au passage, et les provoque se faisant porte parole de son mulet qui n’a guère apprécié l’accueil reçu, les rires se coincent dans les gorges. La poudre ayant parlé, l’homme-sans-nom rectifie la commande ce n’est pas trois mais quatre cercueils qui seront nécessaire. Sur ce, il se rend chez les Rojo pour leur vendre ses services de tueur…

CRITIQUE

Attention film historique!
Sergio Leone avec un budget serré adapte un film de Akira Kurosawa « Le garde du corps » (Yojimbo).

La société Titanus coulée par l’échec de « Sodome et Gomorrhe » de Robert Aldrich et l’onéreuse production du film de Luchino Visconti « Le guépard« , ce sont donc deux producteurs indépendants qui financent ce film.

Sergio Leone qui ne peut s’offrir Henry Fonda, James Coburn ou Charles Bronson trop chers (mais tous trois participeront à de futurs tournages) embauche Clint Eastwood connu pour son rôle de cowboy dans la série télévisée américaine « Rawhide« .
Avec ce dernier il s’entend parfaitement et se mettent d’accord sur un personnage taciturne. Donc grosses coupes dans les dialogues.

Par les chemins détournés de la vie il retrouve un musicien nommé Ennio Morricone qui a déjà signé quelques musiques de westerns sous le pseudo de Dan Savio, et qui s’avère être un ami d’école primaire. Ce film n’est donc pas le premier western dit « spaghetti » qui sort de Cinecittà mais bien le modèle du genre (le western spaghetti étalon) et la base des futures productions.

Le film souffre un peu de son budget étriqué mais Sergio Leone impressionne par sa maîtrise technique et sa « vista » approchant le western de l’emphase de l’opéra. Étirant le temps: très longue scène de la tuerie au bord du Rio Bravo, du passage à tabac par les Rojo, du massacre des Baxter dans les flammes de leur hacienda, et du duel final.

Le film cependant n’a pas un scénario très fouillé et l’histoire est un peu simpliste. Effectivement ce film parce qu’il a eu du succès (ce qui n’était pas vraiment prévu) ressemble à un essai de style.

Néanmoins Sergio Leone et Clint Eastwood créent un personnage: « l’homme sans nom », un homme au passé obscur, malin et opportuniste, qui mâchouille son cigarillo, porte un poncho, parle peu et par sentences, un cowboy sans sexualité, qui ne se fait que des amis de circonstances, et manie le pistolet avec une dextérité impressionnante. Ce personnage réapparaîtra dans « Et pour quelques dollars de plus » (1965) (« Per qualche dollaro in più« ) et « Le bon, la brute et le truand » (« Il buono, il brutto, il cattivo« ) (1966) dont les succès seront de plus en plus retentissants. Quant à Gian Maria Volonté il pose lui aussi les bases du méchant qu’il sera dans « …Et pour quelques dollars de plus« .

Les seconds personnages notamment les vieux, ont un rôle picaresque récurrent. Dans les prochains opus il apporteront une touche de comédie qui permet de respirer dans ce climat de violence et de cynisme.

Le tout sous les sifflets, d’Alessandro Alessandroni, les coups de fouets, et les chœurs sauvages de la musique d’Ennio Morricone.

 

LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Le premier duel avec les Baxter. Mélange de comique et de violence paroxystique très brève. 4 morts en une seconde!

L’ANECDOTE

Les producteurs ne tablaient pas sur le succès du film ils prévoyaient même le contraire. Le film était fait car Sergio Leone apportait sur le plateau une coproduction avec une société allemande (la Constantin Film) et une société espagnole (la Ocean Film) bienvenues pour faire de prochaines productions.

NOTE : 14/20

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