Synopsis

Début de l’automne 1944 la Toscane est libérée par les troupes américaines. Mara, une jeune paysanne participe au tourbillon de joie. Mais sitôt les troupes parties, l’ennui reprend aussitôt la jeune femme. Quand arrive devant sa maison un jeune partisan, ami de son frère décédé durant les combats contre les fascistes. Il vient rendre visite au père de Mara. Bebo (Bube en Toscan) offre un joli morceau de soie prélevé sur un parachute. Elle a décidé d’en faire un chemisier à manche courte…

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CRITIQUE

Ce film est une adaptation d’un roman italien célèbre de Carlo Cassola. Adaptation plutôt fidèle (sauf en ce qui concerne l’âge de Mara et Bube : dans le roman ce sont des adolescents) et réussie.

Le film montre en creux les désillusions des résistants italiens à la fin de la seconde guerre mondiale qui voient leur victoire ne pas se transformer en prise de pouvoir. Les américains présents sur le territoire ayant imposé la Démocratie Chrétienne (DC). Même les espoirs d’amnistie pour les crimes commis pendant l’épuration antifasciste à la fin de la guerre se heurtent à la politique de répression.

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Mais tout ceci est sous-entendu, le film est surtout l’histoire d’une jeune femme amoureuse d’un homme qu’elle passe son temps à attendre. Attente après sa fuite à l’étranger puis attente après son incarcération dès son retour au pays.

Claudia Cardinale qui n’a rien d’une paysanne toscane, arrive quand même à surmonter cette difficulté par son jeu nuancé et très fin. Elle porte le film sur ses épaules. Il faut dire qu’à 26 ans elle a déjà une belle carrière derrière elle : « Le pigeon » (« I soliti ignoti« ) (1958) « Le bel Antonio » (« Il bell’Antonio« ) (1960) de Mauro Bolognini, « La fille à la valise » (« La ragazza con la valigia« ) (1961) de Valerio Zurlini, « Cartouche » de Philippe de Broca, « Huit et demi » (« Otto e mezzo« ) (1963) de Federico Fellini, « Le guépard » (« Il gattopardo« ) (1963) de Luchino Visconti et « La panthère rose » (« The pink panther« ) (1963) de Blake Edwards. Ce n’est pas rien!

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George Chakiris par contre manque « d’italianité ». Son jeu est monocorde. Finalement il n’apparaît pas suffisamment pour infliger au film un déséquilibre trop préjudiciable.

Luigi Comencini  a su rendre palpable cette période étrange pour l’Italie, où les vainqueurs de la guerre voient le pouvoir leur filer entre les doigts. Il a aussi offert à Claudia Cardinale un de ses plus beaux rôles de sa carrière. Sa caméra est littéralement attirée par l’actrice comme un papillon vers la lumière.

Le photographe Gianni Di Venanzo qui travaille pour les meilleurs (Michelangelo Antonioni, Francesco Rosi, Federico Fellini) par son travail magnifie les images et le récit.

Il en va de même pour Carlo Rustichelli qui a composé une sublime musique déclinable à l’envi dans ses tempi.

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LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

L’apparition de Bube en arrière plan alors que Mara au premier plan s’ennuie dans ce paysage austère qui entoure sa maison. Par cette arrivée on comprend que ce sera lui, l’homme qui va changer la vie de Mara. Du grand art!

L’ANECDOTE

Le roman « La ragazza di Bube » a reçu en 1960 le prix Strega Succédant au chef d’oeuvre de Giuseppe Tomasi di Lampedusa « Il gattopardo » (« Le guépard ») . Le prix Strega correspond au Goncourt italien. Bien que créé en 1947 et portant le nom d’un alcool.

NOTE : 15/20

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