Synopsis

Milan années 1970, tandis qu’un roi de la contrebande élimine une bande concurrente,  le commissaire Malacarne prend un petit déjeuner avec sa fiancée dans un bar face à une joaillerie. Son œil de flic averti  lui permet de remarquer le manège de quatre hommes qui s’apprêtent à braquer la bijouterie. Il les laisse entrer dans la boutique puis plante sa fiancée sans explication et va droit sur l’homme chargé de rester dans la voiture. Très vite les choses s’accélèrent. Le casse fini, les hommes sortent et voyant l’intervention du flic tirent. Malacarne riposte et tue un bandit. Puis il poursuit un homme qui s’enfuit. Il finit par le rattraper, des policiers venus en renfort arrêtent les gangsters. Le commissaire Malacarne est félicité pour son action. Ce qui fait la fierté de son père…

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CRITIQUE

Des poliziotteschi (films policiers italien ancrés dans les années de plomb) j’en ai vu à la pelle. Ici le héros est un flic pourri. C’est l’originalité.
Mais si originalité il y a le traitement l’est bien moins, et le scénario pourtant co-signé par le grand Sergio Donati souffre de-ci, de-là de crédibilité. Notamment dans l’enchaînement des scènes.

Fernando Di Leo a signé des films poliziotteschi bien supérieurs, je pense à « Milan calibre 9 » par exemple. D’autant que la co-production italo-française impose un acteur dont il aurait mieux valu se passer : le monolithique et assez apathique Luc Merenda. Une plaie pour ce film, un boulet qu’il traîne tout du long et qui le handicape irrémédiablement. Le spectateur a bien du mal à porter un quelconque jugement sur le personnage du commissaire Malacarne (Mauvaise chair) tellement celui-ci n’offre rien auquel s’accrocher. Ni en bien ni en mal.

Je regrette que les scènes père fils entre Salvo Randone soient torpillées par le non-jeu de Merenda. Idem pour les scènes avec Vittorio Caprioli.

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Ce qui annihile aussi le message du film qui voudrait présenter une Italie gangrenée par la mafia depuis bas-fonds jusqu’à la police supposée les nettoyer. Sans parler des notables qui sont à l’origine des trafics, et de l’argent sale qui en coule à flot.

D’autre part le film souffre d’un budget un peu juste, et le montage est parfois trop visible par manque de scènes de transition.

Dommage car le film commençait sur les chapeaux de roue. Avec un règlement de compte « à l’italienne ». Une « gambizzazione » spécialité de la violence transalpine, qui consiste à tirer intentionnellement dans les jambes. Pour enchaîner sur le braquage de la bijouterie et une longue poursuite en voiture assurée par le l’équipe du cascadeur Remy Julienne qui intervenait souvent sur les films policiers italiens.

Le film s’achève aussi d’une belle manière. Retrouvant l’inspiration noire du début.

La musique de Luis Enriquez Bacalov est parfois mièvre et parfois d’une belle inspiration. Étrange. Peut-être a-t-il refilé des morceaux qu’il n’avait pas pu caser dans d’autres films. C’est arrivé même aux plus grands.

 

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LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE 

La longue poursuite en voiture dans la ville de Milan et ses abords en friches. Très spectaculaire dans sa durée et ses prouesses qui pour l’époque posaient un peu là! 

L’ANECDOTE

L’équipe de cascadeurs de Rémy Julienne obtient très vite une renommée internationale. L’homme maîtrise parfaitement les techniques de cascades et ses évolutions dans le temps pour qu’elles deviennent de plus en plus spectaculaires. De plus il a été par trois fois dans les années 1970 assistant réalisateur, ce qui lui permet d’anticiper les possibilités pour filmer les cascades, et où placer les caméras.
Ses allers-retours dans les années 1970 entre les productions en France et en Italie lui permettent d’enrichir le cinéma policier français. Notamment les films de Jean-Paul Belmondo parfois très inspirés des poliziotteschi « Peur sur la ville » (1974) de Henri Verneuil notamment.

NOTE : 09/20

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