Synopsis

Venise années 1500, un jeune voyageur étranger arrive dans la ville. Sa blondeur est tout de suite remarquée par Angela une veuve vénitienne qui approche la quarantaine et Valeria une jeune mariée dont le mari est en voyage. Il est pris en main par un gondolier de son âge qui lui propose de passer la nuit avec des filles légères aux tétons frétillants et mutins. Mais c’est sans compter sur les deux femmes frustrées qui font des pieds et des mains par l’entremise de leur dame de compagnie pour le mettre dans leur couche…

CRITIQUE

Ce film de Mauro Bolognini (1922-2001) est un des moins intéressants sur le plan scénaristique de sa filmographie. Heureusement que la forme est irréprochable et permet au film d’être vu jusqu’au bout par le spectateur emporté par des images somptueuses signées Giuseppe Lanci et la musique magnifique d’Ennio Morricone.

Le roman anonyme duquel est tiré le film semble affadi par le travail des scénaristes. Ceux qui ont lu le roman (je n’en fais pas partie) regrettent la sagesse du film. L’érotisme y étant plus exacerbé et le langage plus cru. Ce qui ferait du film un beau mais pauvre livre d’images.

L’homosexuel Mauro Bolognini s’amuse cependant à filmer les couples hétéro ou homo (ou qui semblent l’être) dans une Venise encore permissive. Cela ne durera pas…

Mauro Bolognini, s’il tourne des séquences dans la ville de Venise, ne profite pas vraiment de ses décors extérieurs. Sûrement des problèmes de blocage d’accès d’une ville éminemment touristique. Sa caméra s’attarde trop dans le même quartier.

Jason Connery fait plutôt correctement le job de l’étranger émoustillé par les beautés vénitiennes.

L’on retiendra surtout celle d’alors la quarantenaire Laura Antonelli (1941-2015) dont la nudité nue émerveilla et émerveillera bien des générations.
Monica Guerritore pourtant plus jeune et belle, ne fait pas le poids face à la Antonelli qui capte toute la lumière.

Reste la musique d’Ennio Morricone qui survole le film.  Le clavecin, la flûte et les chœurs féminins qui réclament des baisers (« Baci, baci, baci…« ) ont une place de choix dans l’orchestration. Ennio Morricone est bien plus inspiré que son ami Mauro Bolognini, et sa musique est un délice aux oreilles.

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LA SCÈNE D’ANTHOLOGIE

Tandis que le jeune étranger fait l’amour à la veuve, sa dame de compagnie qui couche avec le gondolier assistent aux ébats depuis sa couche et par une ouverture de communication. Voyeurisme et érotisme : les recettes du cinéma italien des années 1980 qui mange son pain noir après les années champagne (1950-1970).

L’ANECDOTE

Ce film annonce le crépuscule de Mauro Bolognini qui ne retrouvera plus son inspiration des années 1960-1970 dans un cinéma italien en pleine crise structurelle.

NOTE : 10/20

Video & Photo

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